WU Yuzhang 吳玉章

Par François Godement

Né en 1878 dans le Sichuan ; mort en 1966. Révolutionnaire anti-mandchou et professeur, puis dirigeant du Parti communiste dans le domaine culturel et spécialiste des questions de romanisation du chinois.

Wu Yuzhang naquit dans une famille de propriétaires fonciers du Sichuan et reçut une éducation classique. Complétant ses études au Japon à partir de 1903, il y trouva comme bien d’autres une vocation de révolutionnaire. Membre de la Ligue jurée de Sun Yat-sen (孫逸仙) dès sa fondation en 1905, éditeur d’un journal interdit par les Japonais, Wu participa ensuite à différents complots : celui de 1910 contre le Prince régent (avec Wang Jingwei (汪精衛)), celui de 1911 à Canton avec Huang Xing. Cette même année, il établit dès le mois de mai un groupe armé dans le Sichuan, prenant part au « mouvement pour la protection du chemin de fer » qui agite le Sichuan à l’été 1911 et prélude à la révolution qui éclatera dans la province voisine du Hubei en octobre.
Wu dut s’enfuir après l’échec de la « seconde révolution » en 1913. De 1915 à 1916, il participa aux projets éducatifs de Li Shizeng (李石曾) en France, revint ensuite en Chine et fut membre du gouvernement établi par Sun Yat-sen et Chen Jiongming à Canton de 1917 à 1922, pour enfin diriger en 1922 l’École normale supérieure de Chengdu.
Alors que nombre de ses collègues de même origine sociale, de même génération et de même itinéraire (Tokyo et Paris...) basculent vers l’aile droite du G.M.D., Wu passe au communisme. Mais le Corps de la Jeunesse communiste qu’il établit au Sichuan est indépendant du P.C.C. et ne fusionne avec lui qu’en 1925. Entre-temps, Wu s’est rapproché de l’aile gauche du G.M.D., favorable à la collaboration avec le P.C.C. Il est le secrétaire de Sun Yat-sen lors du Ier congrès du G.M.D. (janvier 1924), adhère formellement au P.C.C. en 1925, enseignant à l’institut des cadres du mouvement paysan (voir Peng Pai (澎湃)). Il est l’un des membres du P.C.C. occupant les plus hautes fonctions dans le G.M.D. : secrétaire général au IIe congrès (1926), membre du C.E.C.
Après la rupture du premier Front uni, il participe à l’insurrection de Nanchang (août 1927) (voir Ye Ting (葉挺) et He Long (賀龍)) et se réfugie ensuite en Union Soviétique. Tout en y étudiant, il œuvre à la suite de Qu Qiubai (瞿秋白) pour la romanisation du chinois, lance un journal communiste, Jiuguo shibao (Le Temps du Salut National), publié à Moscou de 1931 à 1935, puis à Paris jusqu’en 1937. Chargé de questions de propagande, Wu voyage entre Paris, Londres et Moscou, puis revient en Chine en 1938. Il devient alors membre du Conseil politique populaire.
Désormais il est une personnalité de premier plan dans le monde des arts et des lettres. De 1941 à 1945, il préside à Yan’an différentes association, anime Xin wen zi, association chargée de promouvoir la romanisation. Il entre au C.C. en 1945.
Membre de la C.P.C.P.C. en 1949, il collectionne à partir de cette période un grand nombre de présidences et appartient à de multiples associations et institutions (dirigeant notamment l’Université du Peuple chinois de 1950 à sa mort). Parmi ses écrits, une courte histoire de la Révolution de 1911 a été traduite en anglais en 1962.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article184504, notice WU Yuzhang 吳玉章 par François Godement, version mise en ligne le 24 janvier 2017, dernière modification le 24 janvier 2017.

Par François Godement

ŒUVRE : Nombreux articles en chinois sur la romanisation. — The Révolution of 1911 : A Great Démocratie Révolution of China, Pékin : Foreign Languages Press, 1962.

SOURCES : Outre BH, voir Milsky in CQ no. 53, janvier-mars 1973.

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