CALVETTI Oswald

Par Claude Pennetier

Né le 6 août 1925 à Saint-Saturnin-lès-Avignon (Vaucluse), mort le 19 novembre 2011 ; ouvrier papetier à l’usine de Galas dans le Vaucluse ; dirigeant du syndicalisme CGT du papier et du livre ; membre du comité central du Parti communiste français (1954-1974) ; membre du Conseil économique et social.

Oswald Calvetti
Oswald Calvetti

Le grand-père paternel d’Oswald Calvetti, militant socialiste italien, ayant été menacé par le fascisme, prit le chemin de l’exil, bientôt imité par ses cinq enfants. La famille travailla à Saint-Saturnin-lès-Avignon puis à la papeterie de Fontaine-de-Vaucluse. Fils d’un couple d’ouvriers papetiers, Oswald Calvetti connaissait l’italien. Son père comme sa mère (née Gaspari) étaient communistes. Titulaire du certificat d’études primaires, le jeune Calvetti fréquenta le lycée d’Isle-sur-Sorgue pendant un an et demi, puis, en raison de la guerre, se fit embaucher dans la papeterie où travaillaient ses parents.

Membre des Jeunesses communistes depuis 1944, Oswald Calvetti entra dans les FTP, groupe Jean Robert, et eut le grade de sergent dans les FFI. Il s’engagea « pour la durée de la guerre » et fut envoyé à Barcelonnette, où il combattit les Italiens, puis fut libéré en juillet 1945.

Redevenu ouvrier papetier, il assuma les fonctions de secrétaire de la section de l’Isle-sur-la-Sorgue de l’Association des Francs-tireurs et partisans français en 1945. Après la guerre, il fit son service militaire comme caporal secrétaire comptable.

Domicilié à Isle-sur-la-Sorgue, il travailla aux Papeteries Navarre, usine de Galas, où il fut très vite le principal responsable syndical CGT et le leader communiste. Secrétaire du syndicat CGT de Galas à partir de 1947, délégué du personnel, il fut, la même année, secrétaire adjoint du comité d’entreprise, puis secrétaire en 1948 et membre du comité central d’entreprise . Il devint le secrétaire du groupement intersyndical du trust Navarre qui groupait huit usines et quatorze mille ouvriers. Permanent à partir de 1950, il était marié avec une ménagère, née Jaille, fille d’un menuisier, alors sympathisante du PCF. Ginette Calvetti devint une dirigeante de l’Union des femmes française de Saint-Ouen et siégea au comité fédéral en 1957 avant d’être retirée en 1959 en raison de son indisponibilité.

Membre de la cellule communiste de Galas à partir de juin 1945, trésorier en 1946-1947, il siégea au comité de section et au comité fédéral du Vaucluse dès 1948. Il avait suivi une école de section en 1947 puis une école centrale de quatre mois d’octobre 1954 à février 1955. Jugé « intelligent », « travailleur », « combatif », mais avec des connaissances théoriques relativement faibles, il fut orienté vers le travail de masse. Lui-même manifestait son intérêt pour les questions administratives et d’organisation.

Cependant l’importance de son action de terrain attira l’attention de la direction et il entra au comité central en 1954 comme suppléant, titularisé en 1956, il le quitta au XXe congrès en décembre 1972.

C’est sur le plan syndical qu’Oswald Calvetti laissa les traces les plus fortes. À son initiative se constitua une internationale du papier-carton, le Comité Hasting (du nom de la ville où elle fut créée), où prirent place en premier lieu les Anglais, mais aussi les Scandinaves, les Suédois, les Norvégiens, les Canadiens et les Japonais. Il en fut un temps président. Il contribua au rapprochement des travailleurs du livre et du papier carton jusqu’à la création en mars 1967 de l’Union des fédérations du livre et du papier-carton, premier pas vers une fusion organique. Celle-ci se réalisa en 1986. Ce n’était pas un mince succès, papetiers et ouvrières du livre étant très éloignés par leur formation comme par leurs traditions syndicales. Calvetti fut un des principaux dirigeants de la FILPAC.

Au plan confédéral, il s’occupa, auprès d’Henri Krasucki*, du secteur de la politique revendicative de 1969 à 1985 et suivit notamment la négociation de la retraite à soixante ans. Il restera un spécialiste des retraites et de retraites complémentaires : il présida ainsi l’AG2R. La CGT le délégua au Conseil économique et social de la CEE de 1969 à 1973 avec Livio Mascarello*, puis au Conseil économique et social français de 1973 à 1989.

Vice-président de l’UNEDIC de 1975 à 1984, il fut président de l’Union confédérale des retraités CGT de 1985 à 1992.

Il revint dans le Vaucluse en 1993, s’installa dans le village de Lagnes qui avait tant donné à la Résistance, et y anima l’ARAC et l’ANACR, tout en aidant l’Union locale CGT. La Légion d’honneur lui fut attribuée.

Il vécut à partir de 1978 avec Marie-Hélène Dubois, né le 15 septembre 1936 à Puteaux (Seine, Hauts-de-Seine), militante du Creusot, dirigeante de la fédération CGT de l’habillement. Fille d’une couturière et d’un ingénieur, élevée par un beau-père dentiste, les uns et les autres éloignés du mouvement ouvrier, elle avait adhéré au PCF en janvier 1968. Le Parti communiste la présenta aux élections législatives en Saône-et-Loire et dans le Vaucluse. Elle siégea au Comité économique et social de 1972 à 1989. Mariée une première fois, elle partagea la vie d’Oswald Calvetti, se remaria en 1987 et l’accompagna dans sa retraite.

À son retour dans le Vaucluse, il poursuivit son activité militante au sein de l’Union Syndicale des Retraités CGT de Vaucluse et qu’il fut jusqu’en 2011 président de l’Amicale des Vétérans du Parti communiste.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article18451, notice CALVETTI Oswald par Claude Pennetier, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 18 juin 2020.

Par Claude Pennetier

Notices et portraits des membres du Conseil économique et social, février 1985.
Oswald Calvetti
Oswald Calvetti

SOURCES : Arch. comité national du PCF. — Madeleine Rebérioux, Les Ouvriers du livre et leur fédération : un centenaire1881-1981, Temps actuels, 1981. — Témoignage d’Oswald Calvetti, 2007. — Paul Boulland, Acteurs et pratiques de l’encadrement communiste à travers l’exemple des fédérations PCF de banlieue parisienne (1944-1974), thèse de doctorat d’histoire, Paris 1, 2011.

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