CAMATTE Louis

Par Jean-Pierre Besse, Jean-Sébastien Chorin, Daniel Grason

Né le 21 septembre 1903 à Paris (IIIe arr.), fusillé par condamnation le 15 février 1943 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; garçon de salle ; militant communiste ; résistant FTPF.

Fils de Gabriel, Ulysse Camatte, électricien, qui le reconnut à sa naissance, et de Célestine Colbus, plumassière, Louis Camatte était présenté dans les dossiers de la préfecture de police comme pupille de l’Assistance publique. Titulaire du certificat d’études primaires, il adhéra au Parti communiste en 1936, milita à la cellule de l’hôpital de la Salpêtrière à Paris (XIIIe arr.) et eut des responsabilités à la CGT. Mobilisé en 1939, il fut démobilisé en octobre 1940 et fut contacté par un dénommé Berger, ancien secrétaire de cellule, infirmier à l’hôpital Tenon à Paris (XXe arr.) qui fut arrêté en août 1942 avec sa femme. Il entra aux FTP en juillet 1942 et travailla à partir d’octobre 1942 au sanatorium de Champrosay près de Draveil (Seine-et-Oise, Essonne) où il était domicilié 46 rue de Bretagne.
Le 18 juillet 1942 il participa avec Robert Hamel à l’attentat contre l’Office de placement pour l’Allemagne situé au rez-de-chaussée du 10 rue Saint-Antoine à Paris (XIe arr.) : vers 17 h 15 une grenade offensive fut lancée contre la vitrine faisant exploser trois glaces représentant une longueur de plus de sept mètres. La permanence vide d’occupants était fermée depuis quinze minutes ; un passant reçut quelques éclats de verre.
Le 14 août, vers 22 h 45, avec d’autres FTP, il attaqua la brasserie Andrès réservée aux Allemands au 4 rue Saint-Laurent à Paris (Xe arr.). Un FTP tira deux coups de feu sur le gardien de la paix en faction ; un deuxième lança une grenade à l’intérieur de l’établissement ; le troisième tira à deux reprises dans la salle : cinq Allemands furent blessés. Des agents de la paix et des soldats allemands poursuivirent en vain les assaillants.
Le 14 octobre 1942, à la suite d’une longue filature, Louis Camatte fut arrêté avec Robert Bachet, Robert Hamel, Louis Le Balanger, de son vrai nom Léon Agid et Robert Soudade par la Brigade spéciale no 2 qui le remit à la Sipo-SD rue des Saussaies (Paris, VIIIe arr.). Interné à Fresnes (Seine, Val-de-Marne), Louis Camatte comparut le 4 février 1943 devant le tribunal du Gross Paris qui siégeait rue Boissy-d’Anglas (VIIIe arr.). Il fut condamné à mort pour « actes de franc-tireur ».
Louis Camatte fut passé par les armes le 15 février 1943 au Mont-Valérien avec ses quatre camarades Léon Agid, Robert Bachet, Robert Hamel et Adrien Vanderheyden.
Louis Camatte fut inhumé au cimetière parisien d’Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne) le 15 février 1943 division 47, ligne 1, n°16 puis transféré le 14 juin 1946 à Romilly-sur-Seine (Aube).
La mention Mort pour la France lui fut attribuée par l’ONAC de Caen le 14 novembre 2012.
Le nom de Louis Camatte figure sur la cloche du Mémorial de la France combattante au Mont-Valérien ; il est gravé sur la plaque commémorative de l’hôpital de la Salpêtrière : « La Salpetrière à ses déportés, internés, résistants et patriotes morts pour la France 1939-1945 », à Draveil sur une plaque apposée sur l’hôpital Joffre-Dupuytren, ancien sanatorium Champrosay et sur les monuments aux morts d’Auxerre et de Tainguy (Yonne).
Au sein de l’hôpital Pitié-Salpêtrière, figure une plaque commémorative en l’honneur de Alje Zajdorf et de Louis Camatte. Cette plaque est apposée sur un mur du bâtiment dit "de la Force". Elle est distincte de la plaque générique « La Salpetrière à ses déportés, internés, résistants et patriotes morts pour la France 1939-1945 ».
À Draveil une rue porte le nom de Louis Camatte.

Voir Mont-Valérien, Suresnes (Hauts-de-Seine)

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article18455, notice CAMATTE Louis par Jean-Pierre Besse, Jean-Sébastien Chorin, Daniel Grason, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 30 novembre 2022.

Par Jean-Pierre Besse, Jean-Sébastien Chorin, Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo, BS2, Carton 14. — Notes Jean-Sébastien Chorin. — Arch. PPo., 77W 522, BA 1747, BA 1752. — DAVCC, Caen, Boîte 5, Liste S 1744-37/43 (Notes Thomas Pouty). — Arch. Nat., F60 1576/766. — Site Internet Mémoire des Hommes. — MémorialGenWeb. — État civil, Paris (IIIe arr.), pas de mentions marginales. — Blog Voix libre Draveil, 2014. — Répertoire des fusillés inhumés au cimetière parisien d’Ivry.

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