BEAUVOIR Antoine, Marcel

Par Michelle Destour

Né le 27 novembre 1909 à Saint-Thomas-la-Garde (Loire), exécuté sommairement le 19 juillet 1944 à Chatillon-d’Azergues (Rhône) ; responsable de la société Electrique-Mécanique à Montélimar (Drôme) ; agent de liaison et de renseignements du réseau du général Cochet.

Fils d’instituteurs, sa mère Maria Tamain décéda quelques jours après sa naissance, son père, Jean Beauvoir, devint directeur de l’école primaire de garçons Victor Hugo à Rive-de-Gier (Loire) vers 1911. Son frère Jean Lucien, né en 1898, mourut en 1925 de suites de blessures de la guerre de 14-18.

Marié le 18 mars 1911, à Rive-de-Gier avec Marguerite Meunier, couturière.
Dessinateur industriel au moment de la conscription, brigadier dans l’Artillerie durant son service militaire, affecté spécial à la 104è section d’électricité de campagne et construction le 7 septembre 1939, il fut démobilisé le 10 juillet 1940.
Installé avec sa femme dans la Drôme, tous deux rejoignirent les rangs de la Résistance dès juin 1941 et participèrent au réseau du général Cochet. Disposant dans son entreprise de matériels et d’une automobile, Antoine les mettait à la disposition des résistants. Observés, ils furent dénoncés et la voiture identifiée par la police allemande lors d’un transport d’armes au maquis. Antoine fut appréhendé par le commandant Richer, le 5 juin 1944 à 8 heures dans les locaux de l’entreprise, boulevard Desmarais à Montélimar. Son épouse fut arrêtée le même jour, en fin de matinée à leur domicile, 11 rue de Bavière. Le lendemain, Antoine et Marguerite étaient incarcérés à la prison de Montluc à Lyon (Rhône). Le 19 juillet 1944, au petit matin, Antoine était extrait de sa cellule et conduit avec 51 autres prisonniers au lieu-dit les Grenadières à Chatillon-d’Azergues ; quelques jours auparavant, un rassemblement de partisans sur la commune avait fêté le 14 juillet et chanté la Marseillaise. Les 52 otages furent exécutés sans autre forme de procès.
Déportée le 22 juillet 1944, Marguerite quitta Montluc pour Romainville puis Ravensbrück où elle mourut le 1er avril 1945. Le 20 août 1944, dans le quartier des Vernes à Rive-de-Gier des soldats allemands et des FFI s’affrontèrent. Des civils voulurent secourir les résistants blessés. Jean Beauvoir, le père d’Antoine, se porta au-devant de la bataille. Voulait-il aider les hommes à terre ou participer au combat ? Il n’était pas armé et tomba sous les balles des Allemands, il mourut le 18 septembre 1944 des suites de ses blessures. Les Allemands blessèrent grièvement une riveraine, Joséphine Malosse qui soignait un résistant et tuèrent deux autres civils, Charles Boverat et Octavie Buisson.

Antoine Marcel et Marguerite figurent sur le Monument aux Morts de Lorette (Loire). Une salle de la mairie de cette commune, inaugurée en juillet 2016 porte le nom de Marguerite Meunier dont la famille résidait dans cette commune.
A Chatillon-d’Azergues, une plaque commémorative sur les lieux du massacre, rappelle le souvenir des 52 martyrs.



Châtillon-d’Azergues (19 juillet 1944)

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article184646, notice BEAUVOIR Antoine, Marcel par Michelle Destour, version mise en ligne le 1er septembre 2016, dernière modification le 21 avril 2020.

Par Michelle Destour

SOURCES :Arch. Dépa. de la Loire : registres matricules 1929. — Arch. Dép. du Rhône : prison de Montluc 42-44. — Courrier du Maire-Adjoint de Montélimar (Drôme) du 30 mai 1963 communiqué par la famille. — Mairie de Chatillon-d’Azergues (Rhône) : plaquette pour le 70ème anniversaire de la Victoire. — Michelle Destour, Rive de Gier 1939-1945, une ville ouvrière dans la guerre, Ed. Sutton, 2013.— État-civil de Saint-Thomas-la-Garde (Loire). — État-Civil de Rive-de-Gier (Loire).

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