CAMBOULIVES Laurent

Par Jean Maitron, Claude Pennetier

Né le 26 août 1883 à Albi (Tarn), mort le 14 janvier 1962 à Albi ; docteur en médecine ; militant socialiste du Tarn ; député du Tarn (1928-1936), sénateur (1936-1944).

[Sénat]

Fils d’un pharmacien d’Albi, Laurent Camboulives fut tout jeune en relation avec Jean Jaurès* qui était un ami de son père. Il fit ses études au collège d’Albi puis à la Faculté de médecine de Paris où il soutint sa thèse de doctorat en 1911. Il avait exercé les fonctions d’externe, puis d’interne provisoire des hôpitaux de Paris. Le jeune médecin s’installa dès 1911 à Albi et fut successivement médecin du lycée, des prisons, de l’hôpital, du dispensaire anti-vénérien, de la Compagnie des chemins de fer de Paris-Orléans. Il fut mobilisé en août 1914 comme médecin lieutenant et décoré de la Légion d’honneur.

Laurent Camboulives était membre du Parti socialiste en 1921 mais il se consacrait entièrement à sa profession. Il accepta cependant d’être candidat socialiste SFIO aux élections municipales de mai 1925. Les électeurs lui donnèrent le meilleur score de la liste socialiste et l’élurent en compagnie du docteur Alexandre Cahuzac et du docteur Vital Cassagne : « c’était cependant malgré lui et à contre-cœur qu’il était jeté au centre même de la vie politique » (Le Progrès de l’Aveyron, 24 avril 1932). Quelques mois plus tard, il devenait conseiller général d’Albi avec 2 400 voix de majorité.

Laurent Camboulives refusa puis finit par accepter l’investiture socialiste pour les élections législatives des 22 et 29 avril 1928. Il ne lui manqua que soixante voix pour triompher dès le premier tour (7 391 voix, 18 306 inscrits, 40,3 %) ; au second tour il disposa d’une large majorité avec 8 894 voix (48,6 % des inscrits). Lors des élections municipales de mai 1929 sa liste emporta tous les sièges et le désigna comme maire.

Le médecin socialiste tenait à rappeler que le Parti socialiste « n’était pas un parti de violence, mais d’ordre » (profession de foi d’avril 1928). Dès 1926, il avait affirmé, avec son ami Léon Pompidou* la nécessité pour les socialistes de partager le pouvoir avec les radicaux et les républicains socialistes (L’Éveil de l’Albigeois, 2 janvier 1926).

Le député du Tarn ne déploya pas une grande activité à la Chambre des députés. Membre des commissions de l’hygiène et du suffrage universel, il n’intervint que dans les débats concernant les inondations du Sud-Ouest (1930) et le mode d’élection des députés. Camboulives fut réélu dès le premier tour le 1er mai 1932 avec 11 111 voix. Il siégea aux commissions de l’armée et de la comptabilité, ainsi qu’à la commission d’enquête chargée d’étudier l’affaire Stavisky. Camboulives fit partie des vingt-cinq élus socialistes qui avec Paul-Boncour, Renaudel, Frot, Ramadier, signèrent une déclaration critiquant les travaux du congrès socialiste tenu à Tours en mai 1931. L’année suivante le député du Tarn vota, malgré les consignes du groupe parlementaire, le budget du cabinet Herriot dans lequel siégeait son ami Paul-Boncour. La Fédération du Tarn lui rappela le principe de l’unité de vote du groupe, mais refusa de l’exclure.

En décembre 1933, le maire d’Albi quitta le Parti SFIO pour adhérer au Parti socialiste de France. La propagande énergique du nouveau secrétaire fédéral Augustin Malroux* limita l’influence des néo-socialistes. Camboulives jugea plus sûr de se présenter aux élections sénatoriales du 20 octobre 1935. Il fut élu par 348 voix sur 705 votants. Entré en fonction le 14 janvier 1936, il participa aux commissions de l’armée, des travaux publics, de la comptabilité et des mines. Il siégeait au groupe de la gauche démocratique. Camboulives avait été réélu maire d’Albi en mai 1935.

Le 10 juillet 1940 à Vichy, il vota les pleins pouvoirs au gouvernement du Maréchal Pétain. Il fut cependant révoqué de ses fonctions de maire d’Albi.

Le docteur Camboulives ne reprit pas d’activités politiques à la Libération. Le conseil municipal d’Albi le nomma maire d’honneur.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article18466, notice CAMBOULIVES Laurent par Jean Maitron, Claude Pennetier, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 26 novembre 2008.

Par Jean Maitron, Claude Pennetier

[Sénat]

SOURCES : Le Progrès de l’Aveyron, 1931-1935. — Dictionnaire des Parlementaires français, t. 3, op. cit.

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