VIRON Hector, Henry, Alfred

Par Paul Boulland

Né le 19 janvier 1922 à Lille (Nord), mort le 25 décembre 2007 à Faches-Thumesnil (Nord) ; ajusteur monteur ; syndicaliste CGT, secrétaire de l’USTM du Nord (1947-1948), secrétaire de l’UD-CGT du Nord (1948-1954) ; militant communiste, membre du secrétariat de la fédération PCF du Nord (1954-1973) ; conseiller municipal (1959-1965 et 1977-1995) et adjoint au maire (1983-1995) de Lille, sénateur (1967-1992).

Hector Viron
Hector Viron
Profession de foi, 1962

Fils d’Edgard Viron, ingénieur représentant, et de Henriette, née Lienard, sans profession, morte en 1938, Hector Viron avait deux frères et une sœur. Élève de l’école Victor-Duruy à Lille, il obtint le certificat d’études primaires puis intégra l’École nationale professionnelle d’Armentières (Nord) où il obtint son CAP. En 1937, il devint ajusteur monteur à la compagnie Fives-Lille. Durant l’Occupation, il refusa de répondre à la convocation pour le Service du travail obligatoire (STO). En 1944, il participa au travail de propagande de l’organisation communiste clandestine au sein de l’usine Fives-Lille, avant d’adhérer formellement au PCF et à la CGT dans l’entreprise, à la Libération. Délégué du personnel en 1945-1946, il devint rapidement secrétaire du syndicat CGT des Métaux de Lille, de 1946 à 1947, puis secrétaire permanent de l’Union des syndicats des travailleurs de la Métallurgie (USTM) du Nord, de 1947 à 1948. Au cours de cette période, il adhéra également à l’UJRF et à France-URSS, sans y prendre de responsabilités. En juillet 1948, Hector Viron intégra le secrétariat de l’UD-CGT du Nord, comme permanent. Au début de l’année 1950, les deux principaux dirigeants de l’UD, Martha Desrumeaux et Marcel Tourbier, furent brutalement écartés, sous la pression de la direction du PCF, par l’intermédiaire de Louis Lambin, secrétaire de la fédération. Répondant alors à un questionnaire biographique, Hector Viron semblait redouter de subir lui-même des sanctions, pour avoir « sans [s’]en rendre compte, participé à la mise en doute de la justesse de position prise par la direction fédérale au sujet des changements nécessaires à opérer au sein des membres communistes de la direction de l’UD. » Toutefois, soutenu par Lambin, Hector Viron fut maintenu dans ses fonctions. Secrétaire de cellule puis membre du bureau de la section PCF de Lille, il siégeait alors au bureau de la fédération communiste du Nord. Proposé pour suivre l’école centrale d’un mois du PCF en février 1949, il n’avait pu s’y rendre pour raisons familiales, mais suivit plusieurs formations syndicales (école départementale de la CGT, école de la fédération de la Métallurgie). D’octobre à février 1954, il suivit l’école centrale de quatre mois du PCF, recueillant l’appréciation élogieuse des formateurs, qui soulignèrent son « intelligence vive », sa « grande expérience du travail de masse » et de « nettes possibilités de développement », qui en faisaient « un des meilleurs élèves de la promotion ».

Alors même qu’Hector Viron séjournait à l’école centrale, la fédération communiste du Nord
traversa une nouvelle crise qui contribua indirectement à l’accélération de sa carrière militante. En décembre 1953, à l’instigation d’Auguste Lecœur, secrétaire à l’organisation du PCF, la direction du parti déclencha la mise en accusation de Louis Lambin, au motif de ses « erreurs politiques » et de son autonomie. Lambin fut partiellement réhabilité quelques mois plus tard, à la faveur de la disgrâce de Lecœur, mais la direction fédérale fut néanmoins renouvelée. Hector Viron intégra le nouveau secrétariat, désormais emmené par Gustave Ansart, à l’occasion de la conférence de juillet 1954. Durant quelques temps, il cumula les fonctions de secrétaire de l’UD-CGT et la fédération communiste du Nord, situation relativement rare à l’échelle nationale. Mais, rapidement, il se consacra exclusivement à ses fonctions politiques. Il siégea au secrétariat fédéral du Nord jusqu’en 1973, se consacrant successivement à l’organisation, à la propagande puis à l’activité des élus communistes. Il continua ensuite de siéger au bureau de la fédération, de 1973 à 1990, avant de quitter cette responsabilité pour contribuer à la promotion de jeunes adhérents.

Entre temps, Hector Viron entama une carrière d’élu. Conseiller municipal de Lille de 1959 à 1965, il fut candidat aux élections cantonales de 1964 dans le canton Lille-Sud, puis à nouveau en 1966. Tête de liste du Parti communiste aux élections municipales de 1965 et 1971, il ne fut pas réélu. Il fut également le candidat de son parti aux élections législatives de 1962, dans la 2e circonscription du Nord. Le 12 mai 1967, Hector Viron fut désigné sénateur, comme suivant de liste, après la démission d’Adolphe Dutoit. Il fut réélu en 1974 et 1983, enregistrant une progression de ses suffrages. Au Sénat, il fut membre de la commission des affaires sociales, comme secrétaire en 1971 puis entre 1980 et 1992, et comme vice-président entre 1974 et 1980. Il fut très actif dans les débats parlementaires sur les problèmes sociaux et économiques, intervenant régulièrement sur les questions du chômage et de la protection des salariés, notamment à partir de la situation qu’il pouvait observer dans le Nord ou dans l’industrie textile. En 1977, il retrouva un mandat de conseiller municipal puis devint maire adjoint de Lille en 1983, dans la municipalité conduite par Pierre Mauroy. Il conserva ce mandat jusqu’en 1995, se chargeant notamment des questions environnementales et de la propreté. Entre 1983 et 1989, il fut également vice-président de la communauté urbaine de Lille. Enfin, comme sénateur, il siégea au conseil régional du Nord-Pas-de-Calais, comme vice-président, de 1974 à 1977.

En 1992, Hector Viron, âgé de 70 ans, renonça à briguer un nouveau mandat de sénateur, soutenant la candidature de Michelle Demessine, qui fut élue.

Hector Viron s’était marié le 22 août 1942 à Lille avec Marthe Verbeke, sans profession et adhérente de l’UFF dans les années 1950. Le couple eut deux filles. Il épousa en secondes noces Denise Verheye, le 23 mai 1998 à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article184725, notice VIRON Hector, Henry, Alfred par Paul Boulland, version mise en ligne le 2 septembre 2016, dernière modification le 2 septembre 2016.

Par Paul Boulland

Hector Viron
Hector Viron
Profession de foi, 1962

SOURCES : Arch. du Comité national du PCF. ― DPF, op. cit.. ― Who’s who, 1990. ― État civil.

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