RATTIER François, Edmond, dit le sergent Rattier

Né le 30 avril 1822 à Paris, mort le 4 septembre 1890 à Paris ; élu représentant en 1849 ; officier du Siège et de la Commune de Paris.

Sans doute ouvrier chapelier à l’origine et certainement mêlé à l’action des républicains et des démocrates parisiens dès les années 1840, il s’engagea en 1843 dans le régiment des zouaves, dont le premier colonel avait été le prestigieux Lamoricière, lorsque son recrutement était limité aux musulmans d’Algérie. Muté pour raison de santé, des zouaves où il avait rapidement acquis les galons de sergent, au 48e régiment d’infanterie de ligne, il se trouvait en 1848-1849 en garnison à Reims.
Sous-officier républicain socialiste connu, il fut élu comme tel dans la Seine à l’Assemblée législative, le 13 mai 1849. Avec Boichot et Commissaire, il était un des trois élus « rouges » appartenant au corps des sous-officiers de l’armée, et la révélation que de telles opinions étaient compatibles avec une telle situation militaire effraya le parti de l’ordre.

À l’Assemblée législative, Rattier protesta au nom de la démocratie contre les conditions dans lesquelles les soldats étaient admis à exercer leur droit de suffrage. Il avait été puni de prison par ses officiers à l’annonce de sa candidature. Il s’associa à l’interpellation de Ledru-Rollin contre l’expédition de Rome. Il joua un rôle important dans la tentative d’insurrection de ses collègues de la Montagne le 13 juin 1849, n’évita pas l’arrestation, mais fut relâché, et gagna Londres. La Haute Cour de Versailles le condamna par contumace, le 15 novembre 1849, à la déportation.

À Londres, il collabora au Proscrit avec Delescluze et Ledru-Rollin. Rentré en France en 1862, il fut chef de bataillon de la Garde nationale durant le Siège de Paris de 1870-1871.

Il servit la Commune avec le grade de commandant du 222e bataillon de la Garde nationale. Le 17 mai 1871, il déposa devant la cour martiale lors de la comparution du lieutenant-colonel Daviot — voir ce nom.

Arrêté le 3 juin 1871, il fut détenu quatre mois, puis bénéficia d’une ordonnance de non-lieu.

Le 4 mai 1884, il se présenta aux élections municipales dans le quartier Saint-Merry. En novembre, il ouvrit une librairie, 146, avenue du Maine.

Il était, à la fin de sa vie, très gêné matériellement. Il avait abandonné tout à fait son métier de chapelier qui l’avait fait vivre à Londres, n’avait pas réussi comme libraire et travaillait comme courtier en librairie.

En février 1871, il avait épousé Augustine Vinot, avec qui il vivait maritalement depuis 1848. Lorsqu’il mourut en septembre 1890, il laissait « dans une complète misère sa femme et sa fille » (La Lanterne, 6 septembre 1890).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article184751, notice RATTIER François, Edmond, dit le sergent Rattier, version mise en ligne le 3 septembre 2016, dernière modification le 7 février 2020.

SOURCES : Arch. PPo., A a/427 et B a/1237. — Boichot, Souvenirs. — Commissaire, Mémoires. — Robert, Bourloton et Cougny, Dictionnaire des Parlementaires français, op. cit.

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