LAFFONT Alain (pseudonymes : Étienne puis Marcel)

Par Jean-Paul Salles

Né le 17 juin 1947 à Marcillat-en-Combraille (Allier), mort le 13 juin 2018 ; médecin installé dans un quartier populaire de Clermont-Ferrand, militant de la LCR depuis 1973 puis du NPA jusqu’en 2012 ; conseiller municipal de Clermont-Ferrand sans discontinuité depuis 1995. LCR/NPA puis GA/Ensemble ! (Front de Gauche), incarne une opposition de gauche à la majorité municipale majoritairement socialiste.

Alain Laffont est né à Marcillat-en-Combraille (Allier), petite commune rurale. Sa mère, coiffeuse, son beau-père, ouvrier Dunlop à Montluçon, gaullistes, de tradition catholique - le jeune Alain, enfant de cœur, a fait sa première communion. Ses parents vécurent mal son engagement politique à venir. À ce sujet A. Laffont, interrogé par Emmanuel Dupit parle « d’affront pour sa famille » (Dupit, 1997). Il a deux frères et une soeur.
Il a eu une enfance heureuse, il se dit privilégié d’être né et d’avoir vécu à la campagne, librement. Amoureux de pêche, de pêche sous-marine, de champignons et de bonne cuisine, il accorde beaucoup d’importance à la convivialité. Ce goût de la nature explique sans doute sa passion pour la Corse où il est allé dix-sept fois, notamment en camping sauvage, avec sa femme et ses enfants (deux filles et un garçon). Au cours de son adolescence, il perçoit le décalage entre les valeurs transmises par son milieu et la réalité du monde.
Son engagement trotskyste alla toujours de pair avec un engagement en faveur du bonheur de l’être humain, dit-il (Émission « Guide privé »). Il a failli mourir très jeune de la tuberculose, ce qui lui a donné l’envie de s’intéresser aux autres et d’essayer de les soigner. Il habitait alors dans les Hautes-Pyrénées, à Arreau. De plus, il a eu un grave accident de camion lors d’un voyage organisé par le Comité de Solidarité aux travailleurs polonais qu’il avait créé avec des amis pour apporter des médicaments à la population polonaise après le coup d’État de 1983, ce qui lui valut deux ans d’arrêt de travail et un handicap à vie au pied droit, l’obligeant à toujours porter des chaussures de sport. Cela lui vaut le surnom de « docteur aux baskets » donné par les jeunes du quartier populaire de Clermont-Ferrand-Nord où il exerce depuis toujours. Cette expérience lui a permis de comprendre la souffrance des malades et de les voir avec compassion.
Il fait ses études comme pensionnaire à l’ENET (École nationale d’enseignement technique), aujourd’hui Lycée Paul Constans de Montluçon puis une année de Math-sup au lycée Blaise Pascal de Clermont-Ferrand. Au début de ses études en Médecine en 1968, à Clermont-Ferrand, il n’est pas encore de gauche, il fit partie de ce qu’il considère comme « le marais étudiant » (Dupit, 1997). C’est à la suite de l’agression physique de personnes de l’Unef par des étudiants anti-grévistes et fascistes qu’il a finalement basculé en faveur de la grève et que, poussé par ses amis, il a participé au comité de grève de la faculté de médecine (Dupit, 1997, p.38). Lors de sa première prise de parole au micro, il se dit tétanisé (Émission « Guide privé »). Une fois le Doctorat obtenu, il fit deux années d’étude en Médecine du Travail. Puis il entra, en 1978, en s’associant avec sa collègue Anne-Marie Harrand, dans un cabinet médical au nord de Clermont-Ferrand, dans le quartier populaire des Vergnes, où il resta durablement et où il devint une figure largement investie pour la défense des conditions de vie, sociales et culturelles d’une population défavorisée à dominante immigrée. Si ses patients n’ont pas d’argent pour le régler, ils payent quand ils peuvent. De même pour les médicaments, les malades repartent parfois avec des échantillons. Le praticien se sent bien dans ce quartier : il est « gratifiant » d’y travailler, répond-il aux journalistes Jean-Pierre Rouget et Armand Manuel (Le Monde, 3 février 2000 « Alain Laffont, médecin dans un quartier populaire », dans un dossier de 4 pages, coordonné par Jean-Paul Besset, consacré à Clermont-Ferrand).
Son engagement politique à la LCR date du 11 septembre 1973, date du coup d’État du général Pinochet au Chili, car d’une part cela l’a rendu malade et d’autre part l’a dégoûté de la gauche classique, dit-il (Dupit, 1997, p.113). Totalement absent de Clermont-Ferrand avant 68, le courant trotskyste d’où est issue la LCR apparaît dans cette ville avec la campagne Krivine de 1969 (A. Krivine est candidat à l’élection présidentielle). Rouge (n°22, 4 juin 1969) signale la présence de 35 personnes à la réunion du Comité rouge qui soutient la campagne. Le journal signale également l’existence d’une cellule étudiante active lors de la grève contre la circulaire Guichard sur les langues vivantes (Rouge n° 54, 2 mars 1970). Un meeting important de la Ligue communiste est tenu à Clermont-Ferrand en janvier 1971 (500 personnes y participent d’après Rouge n° 99, 1er février 1971). Après Mai 68, la Ligue dispute donc à l’OCI le quasi monopole que cette organisation détenait jusqu’ici à l’extrême gauche. Il n’est donc pas si étonnant que l’étudiant en médecine Alain Laffont ait tourné ses regards vers cette organisation, d’autant que nous saisissons grâce à un document interne une intervention Santé. Un Comité rouge Santé est en place en 1970, composé d’une dizaine de militants. À la Faculté de Médecine, continue le rapport, 10 à 15 journaux étaient vendus et « nous avons une influence diffuse sur une frange d’étudiants qui ne sont pas vraiment politisés mais en rupture idéologique avec le milieu ». Quelques contacts sont signalés avec des personnes en formation à l’école des Gravouses, Enfance inadaptée (in Archives privées Gérard Filoche, Rapport Santé de la cellule ouvrière de la LC, signé Yseur, sans date précise, mais sur la même feuille, le rapport suivant, sur l’intervention à Michelin, est daté du 27 juin 1970). Il milite à Clermont-Ferrand dans les années 1970, regardant a posteriori avec un peu d’ironie ces années activistes. Pour désigner cette intervention tous azimuts, dans des comités de soutien variés, il parle de « comitite galopante » (Dupit, 1997, p.69). Le Comité Larzac notamment (de 100 à 150 militants) a été très actif à Clermont-Ferrand jusqu’en 1981, éditant un bulletin Le Mouton Enragé (7 numéros de 1975 à 1977, Dupit, p.72). Les militants de la LCR y étaient présents, mais ils animaient aussi le Front Solidarité Indochine, le soutien aux Comités de soldats et divers comités de soutien aux ouvriers en lutte. Son activité militante lui valut d’entrer au Comité central de la LCR.
Cependant c’est surtout comme candidat de la LCR aux diverses élections (municipales, cantonales, législatives) qu’il se fit connaître. Il était devenu depuis une vingtaine d’années la figure majeure de la gauche non socialiste à Clermont-Ferrand, une ville dirigée par le PS depuis 1945. Il fut candidat une première fois aux municipales, en 1989, recueillant 2,19% des suffrages exprimés. La liste sur laquelle il était présent en quatrième position en 1995, une liste Verts-AREV-LCR-militants syndicaux, obtint 6 % des voix au premier tour. Le maire sortant, le socialiste Roger Quillot, contraint d’accepter la fusion pour le second tour car il était directement menacé par la liste de Valéry Giscard d’Estaing, sans pour autant demander à ces militants d’aliéner leur liberté de vote et d’appréciation. En 2001, la liste « 100 % à gauche », où la LCR était prépondérante, et sur laquelle Alain Laffont était en première position, obtient 8,5 % des voix. Avec A. Laffont, fut élue Fatima Chennouf-Terrasse, militante de la LCR et musulmane, fille d’un ancien ouvrier-manœuvre de l’entreprise Michelin (Catherine Simon, in Le Monde 14 janvier 2006). Ces résultats électoraux positifs sont confirmés aux cantonales, En mars 2001, A. Laffont obtient 11,97 % des suffrages exprimés à Clermont-Ferrand-Nord et dans une moindre mesure aux législatives (4,79 % des voix dans la première circonscription du Puy-de-Dôme, le 9 juin 2002). Aux municipales de 2008, à Clermont-Ferrand la LCR, en alliance avec d’autres forces d’extrême gauche, poursuit sa progression. La liste toujours dirigée par A. Laffont ayant obtenu 13,81 % des voix au premier tour, confirme ces bons résultats au second tour, avec 15,34 % et 4 élu(e)s (3 LCR-NPA et un Alter Ékolo). Le successeur de Roger Quillot, Serge Godard, avait refusé la fusion telle que la proposait A. Laffont, c’est-à-dire selon les termes de 1995. Les élections cantonales ont lieu en même temps, Alain Laffont rassemble 18 % des suffrages sur le canton de Montferrand. Une fois élus, les militants de la LCR et plus généralement de l’extrême gauche mènent le combat contre les délégations des services publics aux entreprises privées, dans le domaine de l’eau et des transports urbains notamment. En 2014, Alain Laffont fit campagne pour la gratuité des transports urbains et pour que les premiers m3 d’eau (15 ou 20) soient fournis gratuitement aux usagers. A. Laffont et ses colistiers demandent avec insistance que les bâtiments fréquentés par le public soient équipés pour être accessibles à tous les handicapés, notamment les mal-voyants et les mal-entendants (Interview diffusée sur France 3 Auvergne le 18 mars 2014, vue sur Internet le 22 mars 2014). De même A. Laffont a mené un combat pour éviter que l’Hôtel-Dieu de Clermont-Ferrand ne soit cédé au privé. Il proposa d’en faire un espace culturel de mixité sociale. Il ne voit pas non plus la nécessité de l’extension très coûteuse du stade Gabriel-Montpied, un stade déjà à moitié vide. Enfin, A. Laffont fait, au cours de son mandat, explicitement référence aux expériences de « démocratie participative » menées à Porto Alegre au Brésil, demandant aux édiles clermontois de s’en inspirer. Manifestement, cette voix de gauche singulière est écoutée par de nombreux Clermontois. Aux élections municipales du le 23 mars 2014, ils redonnent à la liste « Place au peuple à Clermont-Ferrand », conduite par A. Laffont (Gauche anticapitaliste -GA) et par Patricia Guilhot (Parti de Gauche -PG), un nombre de suffrages important : 11,50 % des suffrages exprimés. Cette fois, la tête de liste du PS, Olivier Bianchi - avec qui étaient partis au premier tour le PC et la Gauche Unitaire -, accepte la fusion technique pour le second tour. A. Laffont, placé en troisième position de la liste fusionnée est donc réélu conseiller municipal de Clermont-Ferrand.
Mais parallèlement, avec ses camarades de la tendance GA, A. Laffont quittait le NPA pour créer Ensemble !, une des trois composantes du Front de Gauche, le 8 juillet 2012. Il reprochaient au NPA de faire cavalier seul, de refuser les alliances avec les autres forces à gauche de la gauche. Cette critique, émise par A. Laffont envers la direction de la LCR/NPA, était ancienne. Peu après la première candidature Besancenot, il regrette que « notre alignement sur LO » nous coupe du « peuple de gauche » (propos rapportés par le journaliste de L’Express François Koch, n°2760, mai 2004). Un militant proche de lui insiste : « A Clermont, quand on adhère à la LCR, c’est sur une base ouverte et unitaire. On ne s’arrêtera pas » (Le Monde ,7 juin 2007, propos rapportés par Sylvia Zappi). Il est sur la même position qu’un autre militant minoritaire de la LCR, Christian Picquet (initiateur de la tendance Gauche Unitaire GU). Celui-ci regretta très tôt la désignation d’Olivier Besancenot comme candidat : « Le désigner est une grave erreur politique. Un coup porté à l’espoir d’une candidature unitaire » (Libération, 26 juin 2006, cité par J.-P. Salles, 2014, p.117). Lors de la présidentielle de 2007, A. Laffont alla jusqu’à faire campagne pour José Bové, le candidat écologiste qui lui semble mieux à même de fédérer la gauche de la gauche, il appella à voter indifféremment pour les « 3 B » (Besancenot, Bové, Buffet) au premier tour. En fait, au premier tour, le 22 avril 2007, José Bové n’obtint que 1,3% des suffrages exprimés, loin derrière Besancenot (4,1 %) qui devançait les autres candidats de la gauche radicale : Arlette Laguiller (LO) 1,3 %, Schivardi (POI) 0,4 %, Marie-George Buffet (PC) 1,9 %. La sanction ne tarde pas à venir pour A. Laffont. Il ne fut pas exclu mais aux législatives suivantes, la direction de la LCR oppose à sa candidature dans la 1ère circonscription du Puy-de-Dôme, pourtant étiquetée LCR, une candidate parachutée de la région parisienne, Julia Gilger, Ce combat fratricide entre pro et anti-Besancenot se solda par la victoire des seconds, avec 4,45 % des voix pour A. Laffont et 1,51 % pour J. Gilger (J.-P. Salles, in Dissidences n° 6, 2009, p. 196). Face à Philippe Poutou, le nouveau candidat que s’est donné le NPA pour les présidentielles de 2012, le rejet fut plus fort encore. Il ne se sent pas du tout motivé pour le soutenir et pronostique un très mauvais score (cf. Éric Dupin, in La victoire empoisonnée, Seuil, 2012, Interview d’A. Laffont, p.76). Aux élections législatives qui suivirent, il fut malgré tout candidat sous les couleurs du NPA, dans la première circonscription du Puy-de-Dôme, recueillant 5,5 % des voix, en progrès par rapport à 2007, et le meilleur score pour un candidat se réclamant du NPA. Comme nous l’écrivions déjà en 2005 : « on a l’impression d’assister à l’émergence d’un notable rouge, un cas exceptionnel dans l’histoire de la Ligue » (in J.-P. Salles, 2005, p. 302).
Quand le philosophe Michel Onfray accusa le NPA, dans le journal Le Monde (6 juin 2009), de préférer une posture protestataire à une prise de responsabilités dans les exécutifs : « On ne peut vouloir faire de la politique uniquement avec un mégaphone, ni appeler à la révolution planétaire sans même être capable de présider aux destinées d’un village de campagne. Le mégaphone n’est pas une fin en soi, mais un moyen pour plus et mieux que lui », A. Laffont réagit fortement. C’est dans les colonnes de Politis (politis.fr/Le-mégaphone-et-le-cambouis) qu’il développa en détail son implication dans la lutte contre les incinérateurs de déchets ménagers. Porte-parole d’un collectif de médecins de l’agglomération clermontoise, présent en tant qu’élu au VALTOM (Syndicat pour la valorisation et le traitement des déchets ménagers et assimilés), il avait beau jeu d’affirmer dans sa réponse à Onfray : « Mes interventions ne s’y font pas avec un mégaphone mais sont guidées par le souci du bien commun et de la santé de la population. Ainsi, nos détracteurs répandent le bruit selon lequel nous refusons de mettre les mains dans le cambouis. Nous leur répondons que c’est faux et que nous le faisons chaque fois que cela est possible. Le problème qui leur est posé est que nous ne concevons pas notre participation comme une récompense en échange de notre servilité, qui impliquerait notre engagement à suivre la politique des majorités sociales-libérales ». Il rappella aussi qu’il était un des fondateurs du Collectif pour Repenser l’organisation du plan de recyclage et d’élimination des déchets et de la Coordination nationale contre l’incinération des déchets ménagers (CNCIDM). Et il signait son texte comme militant du NPA, président du groupe d’opposition de gauche « A gauche 100 % » du conseil municipal de Clermont-Ferrand (voir aussi le blog d’Alain Laffont). Un militant de la LCR/NPA s’occupant de la gestion des déchets de la ville ! Le cas d’A. Laffont est-il exceptionnel, et Michel Onfray aurait-il finalement raison ? Une étude approfondie de l’action des élu(e)s municipaux(ales) de la LCR/NPA de 1983 jusqu’en 2014 (J.-P. Salles, été 2014) nous a permis de vérifier leur assiduité, leur engagement. Mais une telle efficacité, un tel savoir-faire déployés sur une aussi longue période sont rares en effet. Ce fut cependant le cas de Maryse Desbourdes à Poitiers et de Laurent Ripart à Chambéry. Et plutôt que de réinvestir ces pratiques dans son organisation, A. Laffont s’éloigna progressivement éloigné de la LCR/NPA jusqu’à le quitter, continuant le combat dans le Front de Gauche. Toujours sur « le front », A. Laffont, président du groupe Front de Gauche au conseil municipal, de concert avec le groupe communiste et républicain, regretta le recours à la force publique décidé par le Maire socialiste, le 29 avril 2016, pour expulser les militants de Nuit Debout de l’enceinte du conseil municipal (La Montagne, 2 mai 2016).
Les succès des listes d’Alain Laffont reposent à la fois sur son travail de terrain dans le quartier populaire où il exerce et sur son implication dans des dossiers comme la lutte contre l’implantation de l’incinérateur. Il a démontré sa capacité à agir dans un front large pour la défense des intérêts de la population locale, y compris avec le médecin leader local du MoDem. Également, il a tiré parti de la lassitude d’une frange croissante de la population salariée (ouvriers et fonctionnaires en particulier) à l’égard des politiques menées par les élus du PS localement. De plus, le PC faible historiquement sur cette ville, a opté depuis des décennies pour l’alliance avec le PS dès le premier tour. Les succès électoraux d’Alain Laffont, qui ont fait de lui le candidat issu d’une organisation trotskyste ayant obtenu les pourcentages les plus élevés dans une grande ville, attirant ainsi le regard des médias sur « Clermont-Ferrand la Rouge », n’ont pas pour autant entraîné un essor du NPA ou des organisations locales à gauche de la gauche. Les divisions internes à la LCR puis au NPA expliquent en partie ces difficultés à capitaliser sur les succès électoraux au niveau organisationnel. Un militant fidèle à ses idées donc. Cet engagement lui apporte du bonheur, dit-il (Émission « Guide privé »), « chaque pierre compte ». Il affirme se battre pour le pouvoir du peuple, c’est-à-dire pour une démocratie différente de celle d’aujourd’hui, pour la 6e République. Au cours d’un voyage à Cuba dans les années 1975, il découvre la bureaucratie cubaine, ce qui lui fait dire : « entre la bureaucratie et moi, qui suis trotskyste, il y a un coup de piolet ». Parallèlement, il s’affirme toujours hautement anticapitaliste, il veut reprendre ce qui a été volé au peuple, nationaliser les banques, les grandes industries sans indemnités ni rachat pour les gros actionnaires. Enfin, il s’érige contre la légende des trotskystes refusant l’accès au pouvoir (Émission « Guide privé »).
Alain Laffont, fut le candidat de La France Insoumise (LFI) dans la 1ère circonscription du Puy-de-Dôme (Clermont-Ferrand) en juin 2017. Il obtint 5.945 voix au 1er tour, soit 15,58% des suffrages exprimés et 13.603 voix au second tour (42,99%),
battu par la candidate de La République en Marche (LRM),
qui elle passa de 15.481 (40,56 %) à 18.042 (57,1 %).
Alain Laffont est mort subitement le 14 juin 2018 d’une crise cardiaque. Á ses obsèques, le 21 juin suivant, un hommage unanime a été rendu à « un homme à l’engagement politique sincère », « à un homme attaché aux valeurs humaines ». La veille, les habitants de son quartier populaire Les Vergnes avaient tenu à honorer le Docteur Laffont « médecin des pauvres » en chantant quelques chansons dont « Le temps des cerises ». (https://france3-regions.francetvinfo.fr/.../obseques-alain-laffont-leader-extreme-gauche).
1.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article184818, notice LAFFONT Alain (pseudonymes : Étienne puis Marcel) par Jean-Paul Salles, version mise en ligne le 5 septembre 2016, dernière modification le 28 mai 2022.

Par Jean-Paul Salles

SOURCES : Archives privées Gérard Filoche (Paris). — Armand Manuel et Jean-Pierre Rouger, « Alain Laffont, médecin dans un quartier populaire », Le Monde, 3 février 2000. — Catherine Simon, « Clermont-La Mecque sans retour », Le Monde, 14 janvier 2006 - Sylvia Zappi, « À Clermont-Ferrand deux candidats se réclament de la LCR », Le Monde, 7 juin 2007. — Michel Onfray, « Le mégaphone comme idéal platonicien : les choix du NPA sont irresponsables », Le Monde, 6 juin 2009, p.18, et la réponse d’Alain Laffont dans politis.fr/le-megaphone-et-le-cambouis. — François Koch, « Besancenot : populaire pour quoi faire ? », L’Express, n°2760, 24 mai 2004. — Christine Rigollet, « L’incinérateur attise la discorde », Le Point.fr, 9 juin 2011. — Nombreux articles dans le journal La Montagne : « Le phénomène Alain Laffont, entre personnalité et personnalisation », 27 novembre 2012 ; « Alain Laffont : à gauche toute ! », 4 juillet 2013 ; Alexandre Chatenet, « Dans la ligne de mire d’A. Laffont, l’extension du stade Gabriel-Montpied », 21 décembre 2013 ; Laurence Coupérier, « Anticapitalistes en campagne », 17 janvier 2014 ; Cédric Gourin, « Bianchi-Laffont : un mariage de raison », 26 mars 2014 -Émission « Guide privé », sur la chaîne Clermont 1ère, 1er mars 2012 : entretien avec Alain Laffont, visible sur http://www.lechorepublicain.fr/accueil/brightcove/alain-laffont_91483360755001.html ; — Interview d’Alain Laffont diffusée sur France3 Auvergne le 18 mars 2014, vue sur Internet le 22 mars 2014. — Chiroux René, « La vie politique dans le Puy-de-Dôme sous la Ve République », Revue d’Auvergne, Tome 92. — Dupin Eric, La victoire empoisonnée, Seuil, 2012, p.76 : interview d’A. Laffont. — Dupit Emmanuel, Mai 68-mai 1976, huit ans de contestation politique dans le Puy-de-Dôme, Clermont-Ferrand, Université Blaise Pascal, 1997, Maîtrise sous la direction de Franck Georgi ; — Jean-Paul Salles, La Ligue communiste révolutionnaire (1968-1981). Instrument du Grand Soir ou lieu d’apprentissage ?, PUR, 2005 ; — « Du nouveau pour l’extrême gauche du côté des élections ? La séquence électorale 1995-2008 », in Dissidences n° 6, avril 2009, « Trotskysmes en France », p.189-201 ; « Une extrême gauche réduite à l’état gazeux ? Bilan électoral de l’année 2012 », in Dissidences, revue électronique n°4, octobre 2012 ; « De la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) au Nouveau parti anticapitaliste (NPA) : l’impossible mutation ? », in Pascal Delwit, Les partis politiques en France, Éditions de l’Université de Bruxelles, 2014, p. 109-126. — « Peu nombreux(ses) mais vaillant(e)s ? Élus municipaux trotskystes et participation des groupes d’extrême gauche aux élections municipales en France, de 1971 à 2014 », in Dissidences, revue électronique n° 7, été 2014. — Avec le concours précieux d’Éric Panthou, Bibliothèque Universitaire de Clermont-Ferrand. Merci à Alain Laffont pour sa relecture

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