TELLIEZ Robert, Henri, Ghislain

Par Paul Boulland

Né le 16 mai 1918 à Roubaix (Nord), mort le 31 octobre 2002 à Mougins (Alpes-Maritimes) ; professeur, journaliste ; syndicaliste CGT, membre de la commission exécutive confédérale de la CGT (1969-1975), rédacteur en chef (1957-1979) de la Vie ouvrière ; militant communiste.

Robert Telliez en 1977, photo Gérald Bloncourt, droits réservés.

Fils de Henri Telliez, ouvrier imprimeur et militant SFIO, mort en 1935, et de Pauline Malfait, sans profession, morte en 1947, Robert Telliez avait deux sœurs qui appartenaient à la SFIO dans les années 1950. Robert Telliez, adhéra lui-même brièvement à la SFIO en 1936 mais il indiquait en 1950 qu’il n’avait participé qu’à quelques réunions et n’avait pas renouvelé sa carte. Mobilisé en septembre 1939, il servit comme aspirant dans l’intendance durant la « drôle de guerre », avant sa démobilisation en septembre 1940. Il reprit ses études à Bordeaux (Gironde) et fut licencié ès lettres. Le 24 janvier 1941, il fut arrêté à Bordeaux pour « propos antiallemands », sur dénonciation de sa logeuse et fut emprisonné six semaines au Fort du Ha. Faute de preuve et n’ayant pas été militant avant guerre, il fut finalement relâché en mars. Affecté comme professeur de lettres au lycée de Bordeaux (Gironde), il y côtoya deux anciens militants communistes qui étaient eux-mêmes coupés de l’organisation clandestine. En juin 1944, il rejoignit un groupe FFI qui s’était formé à Talence (Gironde) et participa à des occupations d’usine. Il fut désigné membre du comité local de Libération de Talence. Robert Telliez adhéra au Parti communiste en août 1944.

À la Libération, Robert Telliez devint secrétaire départemental du Front national de lutte pour la libération et travailla comme rédacteur pour son journal La Victoire du Sud-Ouest (puis La Victoire). Il continua ensuite comme rédacteur pour le journal communiste La Gironde populaire, jusqu’en 1948. À cette date, il fut appelé à Paris pour devenir rédacteur à la Vie ouvrière et il adhéra alors à la CGT. En 1948-1949, il effectua plusieurs reportages en Angleterre, pour couvrir les grèves des dockers, et en Italie pour illustrer la lutte contre le Plan Marshall. Domicilié dans le XIVe arrondissement, Robert Telliez y fut membre du comité de la section PCF XIVe-Montsouris de 1948 à 1951 et secrétaire à l’organisation en 1949-1950. Il s’établit ensuite dans le XXe arrondissement, où il fut membre du bureau de la cellule Vignoles.

Poursuivant sa carrière de journaliste au sein de la Vie ouvrière, Robert Telliez en devint le rédacteur en chef, succédant à Fernand Leriche, à compter de mars 1957. Il conserva cette responsabilité durant plus de deux décennies, jusqu’en 1979. À ce titre, il fut élu à la commission exécutive de la CGT à l’occasion du XXXVIIe congrès (Vitry-sur-Seine, novembre 1969) où il siégea jusqu’au congrès du Bourget, en juin 1975. Il fut brièvement directeur du journal en 1981, avant la nommination de Louis Viannet*. Après sa retraite en 1982, Robert Telliez se retira à Vallauris où il resta militant communiste jusqu’à sa mort.

Marié le 25 avril 1942 à Bordeaux (Gironde) avec Margarita (Marguerite), Dolores Perez, fille d’un immigré espagnol, sténo-dactylo et membre du Parti communiste en 1950. Le couple était séparé en 1951 et le divorce fut prononcé en décembre 1954. Dès le début des années 1950, Robert Telliez vivait maritalement avec Georgette Laurent, sœur de Paul Laurent, le futur secrétaire à l’organisation du PCF. Militante communiste, elle travaillait comme secrétaire à la légation de Bulgarie au début des années 1950 ; ils se marièrent le 30 juillet 1955 à Sainte-Geneviève-des-Bois (Seine-et-Oise, Essonne).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article184881, notice TELLIEZ Robert, Henri, Ghislain par Paul Boulland, version mise en ligne le 6 septembre 2016, dernière modification le 24 mai 2022.

Par Paul Boulland

Robert Telliez en 1977, photo Gérald Bloncourt, droits réservés.

ŒUVRE : préface de Gaston Monmousseau, La musette de Gaston Monmousseau, Paris, Éditions sociales, 1963. — coordinateur de La CGT, 70 ans de luttes ouvrières, Paris, Édition CGT, 1965. — avec Paul Delanoue, Fernand Leriche, et Jean-Claude Poitou, Depuis 70 ans, La V.O. 1909-1979 chronique d’un journal pas tout-à-fait comme les autres, Paris, Éditions de "La Vie ouvrière", 1979.

SOURCES : Arch. IHS-CGT. — Arch. du Comité national du PCF. — La Vie ouvrière. — L’Humanité. — Denis Cohen, Valère Staraselski, 1909-2009 : un siècle de Vie ouvrière, Paris, Cherche Midi, 2009. — État civil.

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