LAIR Charles Jean

Par Jean-Louis Ponnavoy

Né le 27 janvier 1913 à Tulle (Corrèze), fusillé le 23 mai 1944 à Ludwigsburg (Bade-Wurtemberg, Allemagne) ; prêtre ; résistant du réseau SR Alliance.

Prêtre enseignant, officier de réserve spécialiste de la radiogoniométrie Il prit part aux combats sur le front d’Alsace et obtint deux citations Démobilisé en 1940 il fut nommé vicaire à Allassac puis à la cathédrale de Tulle (Corrèze).
Charles Lair fut contacté à diverses reprises par un agent du réseau Alliance pour être « boîte aux lettres ». Il devint ainsi agent de transmission d’un sous-secteur sur la région Centre "Asile-Abri", sous le matricule "A 204".

Il entreposait des courriers chez lui ou dans l’église et installa un émetteur dans le clocher de la Cathédrale d’où il transmettait des messages au responsable local du réseau Louis Lemaire.

Il fut arrêté le 20 février 1943 lors d’une perquisition à son domicile où la police découvrit des plans de dépôts de carburants et des rapports contenant des informations militaires que l’abbé devait transmettre à un responsable du réseau.
Incarcéré à la prison de Limoges et torturé, il fut transféré à la prison de Kehl puis à celle de Freiburg-im-Breisgau (Bade-Wurtemberg, Allemagne). L’acte d’accusation pour espionnage au profit d’une puissance ennemie fut transmis le 18 novembre 1943 au Tribunal de guerre du Reich qui lui donna la classification "NN" (Nacht und Nebel-Nuit et Brouillard).

Charles Lair fut jugé le 2 février 1944 par le 3e Senat (chambre) du Tribunal, présidé par le juge Karl Schmauser et condamné à mort. Le jugement fut confirmé le 2 mars 1944 par l’amiral Bastian, président du Tribunal et le recours en grâce ayant été rejeté, il fut transféré à la prison de Ludwigsburg.

À l’aube du 23 mai 1944, 16 détenus dont Charles Lair furent réveillés plus tôt qu’à l’habitude et écoutèrent courageusement le jugement qui leur était lu en allemand et en français. Après avoir vu un prêtre et pour l’un d’eux, un pasteur protestant, ils burent un café avant d’être conduits en camion dans une clairière, à trois kilomètres de Ludwigsburg. Selon le Mémorial de l’Alliance pendant qu’ils étaient liés aux poteaux d’exécution ils firent preuve d’un extraordinaire sang-froid et s’interpellèrent en criant « À très bientôt au ciel » puis la salve retentit au moment de l’amen du Pater prononcé par le prêtre.

Leurs corps furent aussitôt placés dans des cercueils et inhumés dans la dignité au cimetière de Ludwigsburg.

Une rue de Brive-la-Gaillarde, une rue de Mallemort-sur-Corrèze portent son nom

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article184914, notice LAIR Charles Jean par Jean-Louis Ponnavoy, version mise en ligne le 7 septembre 2016, dernière modification le 6 juin 2018.

Par Jean-Louis Ponnavoy

SOURCES : Auguste Gerhards "Tribunal du 3e Reich", archives historiques de l’armée tchèque, à Prague, Le Cherche Midi, Paris 2014. — Mémorial de l’Alliance, 1948. — Site internet ville de Tulle "Chemins de mémoire".

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