LAMY Maurice, Albert

Par Daniel Grason

Né le 15 mars 1915 à Paris (XIXe arr.), tué au combat le 25 août 1944 à Paris (IIIe arr.) ; gardien de la paix ; membre d’Honneur de la Police ; membre des Forces Françaises Combattantes (F.F.C.), F.F.I.

Son père était brigadier de gardiens de la paix et sa mère originaire du Jura, né au début de la Grande Guerre, Maurice Lamy fut élevé par ses grands-parents maternels. Il y reçut une bonne instruction générale, il obtint le CEP, le Brevet élémentaire et le Brevet de l’enseignement primaire supérieur. Il habita 24 rue des Lilas à Paris (XIXe arr.), puis 55 rue des Grands-Augustins (VIe arr.), il travailla de mars 1932 à mars 1935 à la Société auto-trafic dans le VIe arrondissement de Paris en tant que commis aux écritures. Il contracta un engagement dans l’armée, fut incorporé le 12 mars 1935, passa trois ans au Maroc. Il a été libéré sans grade ni décoration le 26 juillet 1940.
Il devint représentant en chaudronnerie chez un oncle. Il postula le 9 décembre 1940 un emploi de gardien de la paix, débuta le 28 décembre. Dans son autobiographie du 4 janvier 1941, il écrivit qu’il avait « déjà envisagé [son] entrée à la préfecture de police, ayant toujours en exemple le courage de mon père et de mes oncles qui y appartenaient ». Il exerça au commissariat du XIXe arrondissement, en juin 1941, nostalgie de l’Afrique ? Il sollicita un emploi d’Inspecteur principal adjoint en Afrique Occidentale Française (AOF), un ensemble de huit colonies françaises qui réunissait la Mauritanie, le Sénégal, le Soudan français (Mali), la Guinée, la Côte d’Ivoire, le Niger, la Haute-Volta (Burkina Faso) et le Dahomey (Bénin). La réponse de sa hiérarchie fut négative.
Dans l’exercice de son métier Maurice Lamy avait des difficultés à respecter la discipline, les consignes données aux gardiens de la paix. Entre le 4 juin 1942 et le 3 janvier 1944, il fut sanctionné à quatre reprises : « A fumé la cigarette au cours de son service », « A abandonné sa surveillance pour se rendre sans nécessité et avec son coéquipier à l’intérieur d’un cinéma », « A fait preuve d’indiscipline […] au cours d’une séance d’éducation physique », « A été surpris, lisait un journal au cours d’une surveillance recommandée ». Cela se traduisit par la suppression de onze jours de congés, deux jours de mise en disponibilité et sa mutation le 27 décembre 1943 au commissariat du Xe arrondissement.
Il récidiva, fut surpris le 14 janvier 1944 lors de son service, attablé à l’intérieur de la cantine allemande de la gare de l’Est où il consommait tandis que son collègue L… dansait avec une femme au milieu de soldats et de civils allemands. Tous les deux étaient censés être en faction à l’Hôtel Terminus. L… gardien de la paix stagiaire fut licencié. Quant à Lamy, il écopa de trois mois de mise en disponibilité et d’une mutation au commissariat du IIIe arrondissement.
Il reprit son service, le 25 août 1944 des allemands et des miliciens tiraient des toits des 15, 19 et 28 rue Meslay sur le service d’ordre et des F.F.I. Il se porta volontaire avec quatre collègues pour neutraliser les tireurs embusqués sur le toit du n° 28. Il fut tué d’une balle dans la région du cœur vers 11 heures 30. Son corps a été transporté au poste de secours de la rue Montgolfier, puis à la Maison de santé des gardiens de la paix. Son inhumation se déroula le 30 août 1944 au cimetière de Charenton-le-Pont (Seine, Val-de-Marne).
Déclaré « Victime du devoir », apprécié comme un « Excellent élément de la Résistance », Maurice Lamy a été cité à l’Ordre de la Nation (JO du 20 décembre 1944), et décoré de la Légion d’Honneur (JO du 3 janvier 1945). Le ministère des Anciens combattants lui attribua la mention « Mort pour la France  ». Il a été homologué F.F.I. du 1er août au 25 août 1944, et au titre des Forces Françaises Combattantes (F.F.C.).
Une plaque commémorative posée 29 boulevard Saint-Martin rappelle son souvenir ainsi que celui de Pierre Dupont, brancardier de la Défense passive tué à cet endroit, tandis Maurice Lamy était tué rue Meslay. Son nom figure sur la liste des Morts pour la Libération de Paris au Musée de la Police, rue de la Montagne-Sainte-Geneviève, (Ve arr.),

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article185120, notice LAMY Maurice, Albert par Daniel Grason, version mise en ligne le 12 septembre 2016, dernière modification le 10 octobre 2018.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo. KC 20 (notes transmises par Christian Chevandier). – SHD, Caen AC 21 P 68696. – Bureau Résistance GR 16 P 334947. – Christian Chevandier, Été 44. L’insurrection des policiers de Paris, Éd. Vendémiaire, 2014. – « Au cœur de la Préfecture de Police de la Résistance à la Libération », Sous la dir. de Luc Rudolph, Directeur honoraire des services actifs, Éd. LBM, 2009. – Site internet « La Libération de Paris » de Gilles Primout. – Site internet GenWeb.

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