AUDREN Pierre Albert

Par Michel Thébault

Né le 7 février 1924 à Clohars-Carnoët (Finistère), exécuté sommairement le 24 juillet 1944 au lieu-dit Bois Cambert, commune de Loubillé (Deux-Sèvres) ; matelot Marine Nationale ; résistant FTPF en Charente-Maritime.

Stèle commémorative de bois Cambert
Stèle commémorative de bois Cambert
Crédit : site de la mairie de Loubillé

Il était le fils de Pierre Joseph Léon Audren et de Marie Hélène Anne Josèphe Guillemot. Célibataire il s’engagea volontairement pour 5 ans dans la Marine Nationale comme matelot sans spécialité. Il semble aux dires de son père après-guerre (dossier DAVCC) avoir « pris le maquis après le sabordage de la marine à Toulon ». Il intégra le 18 avril 1944 sous le pseudonyme de Mathurin, un maquis FTPF, secteur Nord Charente-Maritime (Aulnay), le détachement Valmy-Guérit et Alsace. L’attestation circonstanciée fournie après-guerre par les chefs du maquis précise : « Au mois de juin 1944, Pierre Audren est nommé chef de groupe avec le grade de sergent, par décision du Comité militaire régional. Au cours d’un violent engagement du détachement Alsace avec une colonne ennemie, le sergent Audren et deux hommes de son groupe sont faits prisonniers. Par son courage, Audren évita l’anéantissement de son détachement et fut cité à l’ordre du détachement Alsace » (dossier DAVCC). Le certificat d’appartenance aux FFI précise que cette arrestation se produisit le 8 juillet 1944. Il existe une autre version de son arrestation, celle établie pour deux autres jeunes résistants fusillés avec lui à Loubillé (site de la commune de Loubillé op. cit.) : le 24 juillet 1944 Fernand Prévost et Pierre Fossé tentaient à bicyclette (peut-être guidés par Pierre Audren), de rejoindre un maquis plus important, vraisemblablement en forêt de Chizé. Alors qu’ils se trouvaient à Saint-Mandé, près d’Aulnay (Charente-Maritime) en bordure des grandes forêts qui constituent la limite des Deux-Sèvres et des Charentes, ils furent arrêtés par une colonne allemande.
Conduits à Niort (Deux-Sèvres), et remis aux autorités policières locales (sans doute l’antenne niortaise de la SIPO-SD), ils furent interrogés sur leurs liens avec la Résistance. Le soir du 24 juillet 1944, ils furent conduits dans trois voitures individuelles sur la commune de Loubillé. Le rapport de gendarmerie indique les circonstances du décès : « Le 25 juillet 1944, vers 11 heures, trois cadavres ont été découverts à Bois-Naudouin, commune de Loubillé à la lisière du bois Cambert (genre clairière, sise à 10 mètres d’un chemin de terre et à 200 mètres de la RN 737 Saint-Maixent-Angoulême, côté droit direction Angoulême). Aucune pièce d’identité n’a été trouvée sur eux. Figure, corps et effets ensanglantés, ont dû être tirés à bout portant. Des coups de feu ont été entendus dans la direction du Bois Cambert le 24 juillet 1944 vers 22h… Douze douilles calibre 9 mm ont été trouvées dans l’herbe à 4 mètres des cadavres. ».
Le corps de Pierre Audren non identifié fut inhumé dans un premier temps au cimetière municipal de Loubillé. Tardivement identifié grâce aux recherches de son père, son décès ne fut enregistré par le tribunal de Melle (Deux-Sèvres) que le 18 novembre 1947 et le corps transféré dans l’Eure en août 1948, à Courbépine près de Bernay, domicile de son père.
Déclaré Mort pour la France par décision du 11 février 1948, son grade de sergent FFI fut authentifié à titre posthume et la Croix de guerre avec Etoile de vermeil lui fut attribuée. Il fut également reconnu en 1955 interné résistant pour la période du 8 au 24 juillet 1944. Son nom figure sur le monument aux morts de Courbépine (Eure) et sur le monument commémoratif édifié et inauguré le 11 août 1946 sur le lieu de son exécution à Bois Cambert, commune de Loubillé.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article185123, notice AUDREN Pierre Albert par Michel Thébault, version mise en ligne le 12 septembre 2016, dernière modification le 13 août 2020.

Par Michel Thébault

Stèle commémorative de bois Cambert
Stèle commémorative de bois Cambert
Crédit : site de la mairie de Loubillé

SOURCES : Etat-civil — dossier DAVCC Caen — Conservatoire de la Résistance et de la Déportation des Deux-SèvresSite de la commune de Loubillé — Mémoire des Hommes — Mémorial genweb Stèle commémorative de Bois Cambert, Loubillé (Relevé n° 51583).

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