BERARD Pierre

Par Michelle Destour

Né le 2 février 1922 à Saint- Étienne (Loire), exécuté en représailles le 10 janvier 1944 à Lyon (Rhône) ; employé à l’Office du travail ; résistant du réseau des Équipes chrétiennes de la Loire.

Après des études au Pensionnat Saint-Louis puis au Lycée de garçons de Saint-Étienne, ce fils de commerçants (Fromagers) bien connus de la rue de Lyon fut envoyé aux Chantiers de Jeunesse en 1942. De santé délicate, il évita à son retour le départ en Allemagne et entra à l’Office du travail. Il était alors animateur du groupe des Cœurs Vaillants de la paroisse Sainte-Marie et en contact avec les Equipes chrétiennes de la Loire qui lui confièrent le soin d’établir de fausses cartes d’identité et de faux certificats de travail pour des requis du STO. Le 31 août 1943, alors qu’il sortait de chez lui pour remettre de faux documents à un jeune inconnu qu’on lui avait recommandé, il fut arrêté par la police allemande. Interné à la caserne Grouchy, il connut pendant 10 jours les interrogatoires sous la torture avant d’être conduit à la prison de Montluc à Lyon.

Le 10 janvier 1944, 24 détenus de la prison de Montluc furent extraits de leurs cellules et conduits dans les locaux de la Gestapo. Quelques heures plus tôt, un attentat, quai Saint-Clair, avait couté la vie à deux SS et blessé un troisième. En représailles, les allemands opérèrent des rafles dans la population lyonnaise et exécutèrent les 24 prisonniers le soir même dans les caves de l’Ecole de Santé militaire, au 14 de l’avenue Berthelot. Parmi ces exécutés en représailles, des ligériens : Pierre Bérard, Marcel Bastide, Jean Gaudard et Pierre Pouget, ces deux derniers membres du groupe Buckmaster-Ange de Rive-de-Gier (Loire). A Saint-Étienne, le 17 janvier 1944, une assistance nombreuse attendit la dépouille de Pierre Bérard en l’église Sainte-Marie à Saint-Étienne. Les funérailles eurent lieu en l’absence du cercueil ; le convoi funéraire était bloqué à Rive-de-Gier, encombrée par la foule assistant aux obsèques de Jean Gaudard.

A la Libération, la rue de Lyon, fut débaptisée et coupée en deux ; une partie porte aujourd’hui le nom de Pierre Bérard, l’autre celui d’Elise Gervais morte le 18 août 1944. Son nom figure sur la plaque commémorative du lycée Claude Fauriel à Saint-Étienne.


Lyon, Avenue Berthelot (10 janvier 1944)

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article185156, notice BERARD Pierre par Michelle Destour, version mise en ligne le 13 septembre 2016, dernière modification le 2 septembre 2021.

Par Michelle Destour

SOURCES : Archives municipales de Saint-Étienne (Loire).— Michelle Destour, Rive-de-Gier, 1939-1945 : une ville ouvrière dans la guerre, Éd. Sutton 2013. — René Gentgen, La Résistance civile dans la Loire, Ed. Lyonnaises D’Art et D’Histoire 1996.

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