VERNEGEOL Roger, Marcel, Baptiste

Par Guy Putfin

Né le 27 avril 1900 à Mamers (Sarthe), mort le 29 avril 1968 à Antugnac (Aude) ; sous archiviste principal aux archives de la Sarthe ; syndicaliste, secrétaire général du Syndicat national du personnel des Archives de France de 1955 à 1957.

Son père, Baptiste, William Vernegeol, était commis des Postes et télégraphes ; il avait épousé à Tours (Indre et Loire), le 5 juin 1899, Marie, Eugénie Caumon, sans profession. Roger Vernegeol commença sa carrière aux PTT et fut membre du syndicat CGT des PTT de 1919 à 1923. Il entra à la préfecture du Mans, comme rédacteur et fut affecté aux archives départementales de la Sarthe. Il adhéra au syndicat CGT des préfectures en 1924. Il fut membre du bureau départemental du syndicat, et trésorier de 1926 à 1936, puis secrétaire départemental. Il participa aux congrès nationaux.

En 1945, les personnels des Archives départementales furent rattachés au ministère de l’Éducation nationale et un cadre de sous archivistes et de commis d’archives fut créé. Roger Vernegeol fut nommé sous-archiviste principal. Il adhéra au Syndicat national du personnel des Archives de France, dès sa création en 1945, et fit partie du bureau national. Le syndicat était affilié à la FGE, devenue FEN, qu’il quitta en janvier 1948, en raison de divergences sur les conditions de reclassement des personnels des Archives, et devint complètement autonome.

Roger Vernegeol fut secrétaire adjoint de 1946 à 1949, trésorier adjoint en 1950, trésorier de 1951 à 1957. Il fut élu à la commission administrative paritaire des sous- archivistes et membre titulaire du comité technique paritaire depuis leur création en décembre 1948. Il joua un rôle important dans le syndicat, en décembre 1948. Lors de l’assemblée générale du 15 décembre, l’archiviste de Versailles, Henri Lemoine, fut élu secrétaire général en remplacement de René Gandilhon qui souhaitait quitter ses fonctions. Le même jour, lors de la première réunion du Comité technique paritaire de la direction des Archives de France, Lemoine et plusieurs archivistes membres du syndicat votèrent contre le projet de statut des personnels techniques, présenté par le syndicat. Il fut contraint de démissionner suite à la circulaire rédigée par Vernegeol, secrétaire adjoint, qui prit provisoirement la direction du syndicat. Il convoqua un bureau national, début février 1949, qui élit Louis Monnier, archiviste en chef, en cours de mutation pour le Loiret, comme secrétaire général. Monnier fut renouvelé dans cette fonction jusqu’à l’assemblée générale du 12 février 1955, où son rapport d’activité ne fut pas approuvé, en raison du vote des archivistes du syndicat au comité technique paritaire contre la possibilité de nomination de conservateurs au tour extérieur (au choix parmi les sous archivistes), procédure à laquelle Monnier s’était pourtant déclaré favorable, à titre personnel. Roger Vernegeol fut alors élu secrétaire général. Il cumula cette fonction avec celle de trésorier. C’était la première fois que le syndicat des archives élisait un secrétaire général non archiviste. Cela fut qualifié de « révolution » dans la circulaire syndicale du 11 mars 1955 qui annonçait la composition du nouveau bureau. Louis Monnier restait secrétaire pour la section des archivistes, mais il démissionna du bureau et du syndicat, s’expliquant dans une longue lettre adressée aux adhérents, le 21 mars 1955.

Les archivistes, opposés au recrutement au tour extérieur, quittèrent le syndicat et fondèrent un syndicat spécifique, d’abord appelé Union syndicale du personnel scientifique des archives de France, qui fut, quelques années plus tard, affilié à la Confédération générale des cadres (CGC). En mai 1956, la représentativité des syndicats au Comité technique paritaire de la Direction des Archives de France fut modifiée en conséquence, chaque syndicat existant acceptant de laisser un siège à la nouvelle Union, qui obtint ainsi deux sièges, le SGEN-CFTC passant à trois sièges, et le syndicat national à cinq sièges.

Dès juillet 1955, Vernegeol, avec le bureau du Syndicat national posa aux adhérents la question de l’adhésion à une centrale syndicale. Il y avait en réalité deux choix possibles : la CGT-Force ouvrière ou la FEN. Dès 1950, des contacts avaient été repris avec Adrien Lavergne, secrétaire général de la FEN, mais sans suite. La majorité du bureau penchait pour l’adhésion à Force ouvrière, ce qui s’expliquait de la part des anciens des préfectures qui prônaient alors le retour statutaire aux préfectures, pour y conserver les parités qu’ils avaient perdues depuis le reclassement indiciaire de la Fonction publique de 1948. En décembre 1955, une nouvelle entrevue eut lieu entre Vernegeol et Lavergne, qui avait défendu au Conseil supérieur de la Fonction publique la revalorisation de l’indice terminal des adjoints d’archives dont le statut était à l’étude. Cela fit pencher la balance du côté de la FEN. Les adhérents furent appelés à voter par correspondance pour le rattachement à une centrale syndicale. Lors de l’assemblée générale du 17 février 1956, le résultat fut proclamé en faveur de la FEN. Sur 143 syndiqués inscrits, 76 votèrent pour la FEN, 53 pour Force ouvrière, un pour la CFTC, il y eut un bulletin blanc et 12 abstentions. Constant Bianchi, secrétaire général adjoint, qui avait défendu l’adhésion à Force ouvrière, indiqua qu’il se ralliait à l’avis de la majorité. Après une nouvelle rencontre avec Lavergne, le syndicat demanda officiellement son adhésion à la FEN par lettre du 16 mars 1956. La commission administrative nationale de la FEN du 18 avril ratifia l’adhésion du syndicat. Roger Vernegeol et Constant Bianchi participèrent au congrès de la FEN des 20 au 22 novembre 1956. Lors de la première séance, Vernegeol fut assesseur. Le syndicat disposait de douze mandats qu’il porta en faveur du rapport d’activité fédéral et de la motion d’orientation de la majorité.

Aux élections aux commissions administratives paritaires de mars 1956, le Syndicat national ne présenta plus de candidats pour les archivistes, mais obtint tous les sièges de représentants aux commissions administratives des sous archivistes et commis.

Á l’Assemblée générale du 24 octobre 1957, Vernegeol fit savoir qu’il souhaitait quitter les fonctions de secrétaire général. Constant Bianchi, sous archiviste principal des Alpes-maritimes fut élu secrétaire général. L’assemblée générale du syndicat donna mandat à ses délégués au prochain congrès de la FEN (du 9 au 11 novembre 1957) de voter pour les motions présentées par le bureau fédéral, sauf sur la question de l’enseignement diversifié (projet de réforme Billières) où le syndicat fut mandaté pour voter la motion présentée par le SNES.

Roger Vernegeol fut nommé adjoint d’archives lors de la mise en place du nouveau statut des sous archivistes et adjoints d’archives en 1960. Il prit sa retraite le 27 avril 1965.

Il avait épousé au Mans, le 14 avril 1925, Esnault, Odette, Charlotte, Blanche ; puis, en secondes noces, au Mans, le 31 janvier 1939 Hélène, Eulalie Pons.

Roger Vernegeol était officier de l’Instruction publique (1951), chevalier de la Légion d’honneur (1960). Il avait reçu la médaille d’honneur (médaille d’argent) des syndicats professionnels.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article185191, notice VERNEGEOL Roger, Marcel, Baptiste par Guy Putfin, version mise en ligne le 14 septembre 2016, dernière modification le 16 mars 2021.

Par Guy Putfin

SOURCES : Circulaires du syndicat national du personnel des archives de France, Arch. FEN déposées aux AN du Monde du Travail.

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