MARTIN Marcel

Par Daniel Grason

Né le 28 mai 1919 à Bagneaux, arrondissement de Sens (Yonne), mort le 19 août 1944 à l’Hôpital Laënnec à Paris (VIIe arr.) ; gardien de la paix ; FFI.

Plaque au 201 boul. Saint-Germain

Fils de Sosthène Martin, cultivateur, et de Louise Saussier, sans profession, Marcel Martin alla à l’école primaire dès l’âge de cinq ans, il obtint le CEP huit ans plus tard. Il entra dans une école d’apprentissage à Sens pour apprendre le métier de tourneur sur métaux. Le 26 novembre 1939 il fut incorporé au 4e Régiment d’infanterie à Auxerre. Il participa au combat contre les allemands dans la région de Toul (Meurthe-et-Moselle). Le 18 juin 1940 il était fait prisonnier, séjourna dans un camp à Verdun, puis fut emmené le 12 septembre au stalag VI en Allemagne. Le 17 juillet 1941 il bénéficia d’un congé de captivité en tant que soutien de famille.
Il postula pour entrer comme gardien de la paix à la Préfecture de police de Paris. Il débuta le 4 mars 1942, écrivit son autobiographie le 16. Il écrivit « le métier militaire me plaisait beaucoup et j’avais l’intention d’y faire ma carrière mais comme les événements ne l’ont pas permis, je suis rentré dans le corps des gardiens de la paix où j’y ai déjà de la famille ». Il espérait y faire carrière, estimant que s’était « une belle profession et c’est une profession d’avenir ». Il logea à la caserne de gendarmerie 51 boulevard Exelmans (XVIe arr.) chez son beau-frère gendarme.
Il fut affecté au commissariat de Boulogne-Billancourt (Seine, Hauts-de-Seine). Le 19 août 1944 vers 16 heures 45 il se rendait à bicyclette en renfort à la Préfecture de police sur l’Ile de la Cité, des militaires allemands assiégeaient l’édifice et ses occupants. Des soldats allemands étaient postés à l’angle du boulevard Saint-Germain et de la rue de Luynes (VIIe arr.), l’un d’eux tira une rafale de mitraillette sur Marcel Martin l’atteignant grièvement au bras et à la poitrine. Les soldats allemands auraient interdits aux secours d’approcher.
Transporté par des passants dans le couloir du 226 boulevard Saint-Germain, une infirmière qui habitait l’immeuble lui prodigua les premiers soins. Des soldats allemands subtilisèrent trente mille francs en espèces que Marcel Martin portait sur lui (son traitement annuel était de quinze mille cinq cents francs). Des détrousseurs de cadavres profitèrent des circonstances, l’un vola son revolver de service, un autre se présenta comme un médecin de la Préfecture de police, il récupéra sa carte de réquisition et s’éclipsa. Son portefeuille fut retrouvé à la fin du mois à la mairie du XIVe arrondissement par des membres des Groupes mobiles de réserve (GMR), créés par le gouvernement de Vichy.
Emmené à l’Hôpital Laënnec, Marcel Martin y mourut vers 20 heures. Le 25 août 1944, il était inhumé au cimetière parisien de Bagneux (Seine, Hauts-de-Seine). Son nom a été inscrit sur le monument aux morts de l’arrondissement de Sens, sur celui des fusillés et déportés d’Auxerre, ainsi que sur la liste des policiers tués lors de la Libération au Musée de la police 4 rue de la Montagne Sainte-Geneviève à Paris (Ve arr.). Une plaque posée 195 boulevard Saint-Germain lui rend hommage : « Marcel Martin tué le 19 août 1944 lors des combats de la Libération de Paris ».
Le ministère des Anciens combattants lui attribua la mention « Mort pour la France », Marcel Martin a été homologué F.F.I.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article185201, notice MARTIN Marcel par Daniel Grason, version mise en ligne le 26 septembre 2016, dernière modification le 31 août 2020.

Par Daniel Grason

Plaque au 201 boul. Saint-Germain

SOURCES : Arch. PPo. KC 23 (notes transmises par Christian Chevandier). – SHD, AC 21 P 81880. – Bureau Résistance GR 16 P 398437. – Christian Chevandier, Été 44. L’insurrection des policiers de Paris, Éd. Vendémiaire, 2014. – « Au cœur de la Préfecture de Police de la Résistance à la Libération », Sous la dir. de Luc Rudolph, Directeur honoraire des services actifs, Éd. LBM, 2009. – Site internet GenWeb. — État civil.

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