MOSCHELLI Paolo, alias Spartaco, Barbarossa Verdi, Rossi.

Par Anne Morelli

Catane (Sicile, Italie), 17 mai 1895 – Turin (Piémont, Italie), 27 octobre 1969. Chausseur bottier, militant communiste, fondateur de Il Riscatto, hebdomadaire des communistes italiens de Belgique.

Selon l’indicateur de police, Paolo Moschelli est d’« éducation moyenne, d’intelligence ouverte et assez cultivé ». En 1920, il collabore à l’hebdomadaire socialiste antimilitariste de Catane, Il Riscatto. Il émigre en France mais en est expulsé le 24 mars 1921 pour « propagande subversive ». Il retourne en Italie qu’il quitte à nouveau après l’arrivée au pouvoir de Mussolini et s’installe en Belgique le 2 mars 1923.

De 1923 à 1928, Paolo Moschelli assume d’importantes charges dans le Parti communiste belge (PCB). Il y organise des immigrés italiens. Responsable du groupe italien de Seraing-Verviers-Liège (pr. Liège, arr. Liège-Verviers), il lance en Belgique un hebdomadaire communiste italien auquel il redonne le nom de Il Riscatto. Cette initiative, prise sans l’accord des autorités du parti, lui vaut un blâme mais le journal est maintenu et repris en main par la direction du Parti communiste italien (PCI). Il Riscatto, malgré d’énormes difficultés financières et policières portera pendant sept ans, de 1926 à 1932, la voix du PCI aux ouvriers émigrés en Belgique et au Luxembourg.

Paolo Moschelli, mécontent du peu de place réservé par le groupe de Bruxelles aux fondateurs dans Il Riscatto, commet, en 1928, un autre acte d’indiscipline en publiant le 25 mai un numéro unique de La Voce dei proscritti, feuille communiste bilingue (français-italien) qui est diffusée dans la région liégeoise.

Le 11 mars 1928, Paolo Moschelli participe très activement aux délibérations du Congrès d’Anvers qui exclut les trotkystes du PCB. À cette époque, il dirige le Comité fédéral des Ligues italiennes antifascistes de Belgique (LIAB) de la province de Liège, exerce des fonctions au sein du Secours rouge international (SRI) et est membre du Comité exécutif du PCB en tant que représentant de la section « Main-d’œuvre immigrée » (MOI).

Le 20 septembre 1928, le consul de Liège qui transmet régulièrement ses rapports sur Paolo Moschelli à « Monsieur le procureur du Roi », annonce son expulsion. Moschelli se rend au Luxembourg puis à Paris où il reprend son métier de chausseur dans le faubourg Saint-Denis. Son épouse, Carolina Gioacchino (alias Rina Valera ?), reste encore deux ans en Belgique avant d’être expulsée à son tour.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article185258, notice MOSCHELLI Paolo, alias Spartaco, Barbarossa Verdi, Rossi. par Anne Morelli, version mise en ligne le 16 septembre 2016, dernière modification le 14 janvier 2020.

Par Anne Morelli

ŒUVRE : sous divers pseudonymes, articles dans Il Riscatto et La Voce dei proscritti – Sous le pseudonyme de VERDI Giovanni, I patronati all’opera, (Paris, 1933).

SOURCES : Archives centrales de l’État, Rome, dossier CPC 86810 et PS, f4, b96, 5 juillet 1928 et 18 juin 1928 – Archives du PCI, Rome, fasc. 498, fogli 45, 46, 49, 50, 92, 93.

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