BERNARD Marc Louis Jules

Par Jean-Louis Ponnavoy

Né le 27 juin 1921 à Albertville (Savoie), fusillé le 21 août 1944 à Heilbronn (Bade-Wurtemberg, Allemagne) ; étudiant ; résistant du réseau SR Alliance.

Fils de René Auguste Bernard, ingénieur des arts et manufactures directeur de la Société des Forces motrices du Haut-Grésivaudan, croix de guerre, et de marie Germaine Mathias, sans profession, Marc Bernard fréquenta, dès l’âge de sept ans, diverses organisations catholiques et pratiqua le scoutisme. Il fit des études secondaires qu’il termina à Nice.

En juin 1940 il s’engagea comme volontaire dans la marine française et il fut affecté à bord d’un porte-avions. Il fut démobilisé en septembre 1940. En 1942 et 1943 il suivit les cours de l’école de marine, à Marseille et en sortit avec le grade d’officier de la marine marchande.

Réfractaire au STO, il se réfugia à Paris chez son oncle Paul Bernard qui se trouvait être le chef de l’antenne parisienne du réseau Alliance avec le pseudonyme "Martinet". Son oncle lui fit donc intégrer le réseau et il devint agent de liaison du PC et fut chargé de recruter un opérateur radio parmi les élèves de l’école de la marine, à Marseille. C’est ainsi que Marc Bernard fit entrer dans l’organisation Jacques Bonnetain*, qu’il avait connu en tant qu’étudiant. Le 3 août 1943, il fut contacté par le chef du réseau Nord, Jean Roger qui lui demanda de servir de messager sur son réseau sous le pseudonyme "Mérou". Il rencontrait de nombreux agents et opérateurs radio tout en transportant du matériel.

Il fut arrêté au cours d’une mission à Paris le 16 septembre 1943 et déporté le 16 décembre 1943 de Paris à destination de l’Allemagne où il fut interné dans les prisons de Kehl-am-Rhein puis Freiburg-im-Breisgau (Bade-Wurtemberg). Le dossier d’accusation en date du 28 février 1944 fut transmis par la Gestapo de Strasbourg au Tribunal de guerre du Reich. Marc Bernard fut traduit le 7 juin 1944 devant le 3e Senat du Tribunal de guerre présidé par le juge Karl Schmauser. Accusé d’espionnage au profit d’une puissance ennemie, il fut condamné à mort et transféré à la prison de Schwäbisch Hall dans une cellule individuelle.

Le jugement fut confirmé le 26 juin 1944 par l’amiral Max Bastian, président du Tribunal et la grâce ayant été refusée par Adolf Hitler le 17 juillet Marc Bernard et 23 autres codétenus furent conduits le 21 août à l’aube à la caserne Schlieffen, à Heilbronn (Bade-Wurtemberg). Ils furent fusillés par groupes de huit au champ de tir d’Heilbronn après avoir reçu l’assistance d’un prêtre, mais en refusant d’avoir les yeux bandés. Ils moururent courageusement en criant "Vive la France".

Ils furent inhumés dans le cimetière de Sonthein-Neckar et le dernier vœu des 24 condamnés étant « d’être enterrés en France », fut exaucé par le réseau "Alliance" qui rapatriera les corps en juin 1947, à Strasbourg (Bas-Rhin).

Il obtint la mention "Mort pour la France" en octobre 1948 et celle de "Mort en déportation" par arrêté du 18 décembre 2007.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article185327, notice BERNARD Marc Louis Jules par Jean-Louis Ponnavoy, version mise en ligne le 4 octobre 2016, dernière modification le 23 janvier 2019.

Par Jean-Louis Ponnavoy

SOURCES : Auguste Gerhards, "Tribunal de guerre du 3e Reich", archives historiques de l’armée tchèque, à Prague, Le Cherche Midi, Paris 2014. — Livre Mémorial des Déportés de France, de la F.M.D. tome 1. — Mémorial de l’Alliance, 1948. — Mémorial GenWeb. — État civil.

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