CAMY-PEYRET Étienne [CAMY-PEYRET Jean, Étienne, Henri]

Par Alain Dalançon

Né le 20 juin 1922 à Mauléon (Basses-Pyrénées, Pyrénées-Atlantiques), mort le 21 décembre 2006 à La Verrière (Yvelines) ; professeur de mathématiques ; militant syndicaliste, secrétaire de la section départementale de la Moselle de la FEN (1947-1954) et responsable de la FEN-CGT dans ce département, membre de la CA nationale de la FEN (1951-1981), membre de la CA nationale puis du bureau national (courant UASE) du SNET (1952-1966), secrétaire général-adjoint (1967-1971) puis secrétaire général (courant Unité et action) du SNES (1971-1981) ; conseiller technique du ministre d’État, ministre des Transports, Charles Fiterman (1982-1984).

Congrès SNES 1971
Congrès SNES 1971
(Coll. IRHSES)

Fils aîné d’un instituteur laïque, directeur d’école à Bizanos (Basses-Pyrénées), fondateur et animateur de la société sportive « L’Avenir de Bizanos », partisan du Front populaire, et d’une mère, titulaire du brevet élémentaire, qui démissionna de l’administration des PTT après trois naissances d’enfants rapprochées, Étienne Camy-Peyret fut élevé avec sa sœur et son frère dans le Béarn, auquel il resta attaché et dont il garda une pointe d’accent.

Étienne Camy-Peyret alla au catéchisme, fit sa communion et suivit la voie tracée par son père pour devenir instituteur, depuis l’école communale, en passant par l’école primaire supérieure de Pau, jusqu’à l’École normale de Lescar (Basses-Pyrénées), promotion 1938-1941. D’abord affecté à l’école d’Igon, il exerça ensuite comme instituteur délégué au collège moderne de Nay (1941-1942). En juillet 1943, à la suite d’une 4e année d’élève-maître à Toulouse, il fut admissible au concours d’entrée à l’École de Saint-Cloud et admis à celui de l’École nationale préparatoire à l’enseignement dans les sections techniques des collèges (ex-ENSET). Mais l’Occupation et ses conséquences interrompirent ce parcours. Son père, qui n’avait jamais caché son opposition à Munich, au pétainisme et à la collaboration, fut arrêté et emprisonné en 1944. Lui-même, réfractaire au Service du travail obligatoire, entra dans l’Armée secrète et devint aspirant au moment de la Libération, attaché auprès du commandant départemental des FFI, ce qui lui valut la carte et la Croix du combattant volontaire de la Résistance.

Fin octobre 1944, Étienne Camy-Peyret choisit de rejoindre l’École normale supérieure de l’enseignement technique (section A1) à Paris, y fit deux années d’études, à l’issue desquelles il obtint le certificat d’aptitude au professorat des écoles normales et des collèges modernes et celui au professorat de l’enseignement technique (sciences). À cette école mixte, dotée d’un foyer dynamique, il rencontra Marthe Vuillaume, une Lorraine qu’il épousa en septembre 1945 à l’église ; elle devint également professeur, avant de faire carrière dans la direction des établissements techniques ; ils eurent quatre enfants.

En 1946, Étienne Camy-Peyret entama une carrière de professeur certifié de mathématiques à l’école nationale professionnelle de Metz (Moselle) jusqu’en 1954 puis à l’ENP (qui devint lycée technique) de Creil (Oise) jusqu’en 1966. Il suivit ensuite son épouse nommée proviseur au lycée Flaubert à Rouen (Seine-Maritime), lui-même étant nommé au lycée Fontenelle, de 1966 à 1970, et termina sa carrière (nommé pour ordre) au lycée Raspail de Paris de 1970 à 1982. Il prit sa retraite au grade de professeur certifié.

Syndiqué dès octobre 1944 au Syndicat national de l’enseignement technique, s’engageant de façon enthousiaste dans la réalisation du programme du Conseil national de la Résistance, il assura, à partir de janvier 1945 jusqu’en juin 1946, le secrétariat de la section de l’ENSET qui comptait 220 élèves, tous syndiqué(e)s, et participa à ce titre à l’intersyndicale des ENS dans le cadre de la Fédération générale de l’enseignement puis de la Fédération de l’Éducation nationale. Il eut alors l’occasion de rencontrer Adrien Lavergne, secrétaire général de la FGE, avec lequel il entretint par la suite des rapports très cordiaux et Philippe Rabier, secrétaire général du SNET, qui fut pour lui un maître en syndicalisme et avec lequel il échangea une très profonde et durable amitié.

Devenu professeur, Étienne Camy-Peyret participa à la mise sur pied d’un syndicat unique du second degré de la Moselle, conformément aux décisions prises en 1945 par l’Union des trois syndicats nationaux du second degré de la FGE (SNES-SNET-SNCM), fut secrétaire de la section du SNET (écoles et services) de l’ENP de Metz et de la Moselle, de 1947 à 1954, et commissaire paritaire académique des certifiés de l’enseignement technique à partir des premières élections de 1948. Durant cette période, il était aussi membre du conseil d’administration de la Mutuelle générale de l’Éducation nationale, chargé de la trésorerie et fut surtout secrétaire de la section départementale de la FEN de 1947 à 1954, ce qui lui permit de siéger à la CA nationale fédérale en tant que suppléant (1951-1954).

En décembre 1947, sa section départementale participa activement à la grève fédérale déclenchée à la suite de celle des instituteurs de la Seine. En 1948, Étienne Camy-Peyret, favorable au maintien du SNET et de la FEN à la CGT, appela les élèves de l’ENSET à se prononcer de la sorte, dans un appel co-signé avec les secrétaires (anciens et nouveau) de la section syndicale. Mais bien qu’étant militant de la FEN-CGT à partir de 1948, il eut par-dessus tout le souci de maintenir l’unité de la fédération et du syndicat, comme le congrès national du SNET l’avait proclamé. Il ne voyait en effet pas de contradiction dans cette double affiliation. Responsable départemental de la FEN-CGT, il siégea à ce titre à la CA de l’union départementale CGT jusqu’en 1952, en même temps qu’il était secrétaire de la SD-FEN autonome depuis 1949, situation unitaire originale, dont l’esprit régnait dans la direction nationale du SNET qui réunit des militants « cégétistes » et « autonomes » jusqu’en 1956, en dépit du vote en faveur de l’homogénéité des exécutifs par le congrès fédéral de 1949, acquis d’extrême justesse contre l’avis du congrès du SNET.

Étienne Camy-Peyret demeura secrétaire de la seule section départementale FEN autonome, ce qui correspondait à sa préférence profonde, étant donnée la très grande représentativité des syndicats autonomes de la fédération et il ne persista pas dans son adhésion individuelle à la CGT en 1954, estimant réaliste l’appel aux instituteurs du bureau politique du Parti communiste français du mois de janvier. Quand il partit de Metz à la fin de l’année scolaire 1953-1954, il fit en sorte que Paul Berger lui succède comme secrétaire de la section du SNET (responsabilité qu’il exerçait depuis 1949) et dans la CA de la SD-FEN.

Au cours de ces années passées en Lorraine, Étienne Camy-Peyret mena, au premier rang, la bataille contre les lois anti-laïques et le statut d’Alsace-Moselle ; secrétaire du cartel mosellan d’action laïque en 1950, il fut co-signataire de l’appel départemental à la manifestation et au serment de Saint-Dié (30 septembre 1951). Il participa également à la vie régionale et nationale du SNET, en étant membre de la CA de la section régionale (S3) de Strasbourg (dont dépendait alors la Moselle) de 1949 à 1954, exerçant à titre temporaire, en 1953, la responsabilité de secrétaire de ce S3 et en devenant à partir de 1952, membre titulaire de la CA nationale sur la liste « Unité et action » conduite par Rabier. Malgré des divergences, les militants « unitaires » se félicitaient de l’unité de vues, pour la défense de l’enseignement technique, avec leurs camarades « autonomes » et en particulier avec Georges Lauré devenu co-secrétaire général en 1949-1950 puis secrétaire général à partir de 1950-1951.

Muté à Creil, Étienne Camy-Peyret s’investit un peu plus dans la vie syndicale, devint titulaire de la CA fédérale à partir de 1955 au titre de la section départementale de l’Oise, après avoir accédé en 1954 au bureau national du SNET sur la liste des « unitaires », qui prit en 1956 le nom d’« Union pour une action syndicale efficace » et dont il fut tête de liste jusqu’en 1966, succédant ainsi à Rabier. Ce changement d’appellation correspondait à une conviction : la défense du service public d’éducation laïque, de l’enseignement technique et de ses personnels, dans l’unité de la FEN et avec les fédérations de fonctionnaires et confédérations ouvrières, devait prévaloir sur toute autre considération ; par conséquent, le système des tendances ne pouvait que freiner l’efficacité de l’unité d’action syndicale. C’était aussi une réponse à la volonté des majoritaires autonomes de mettre un terme à l’hétérogénéité de l’exécutif national du syndicat. En 1956, le secrétaire général Lauré n’eut en effet plus que deux adjoints également autonomes. Camy-Peyret qui s’était préparé à succéder à Rabier au poste de secrétaire général adjoint, comme cela avait été convenu au congrès de 1954, en conçut un certain dépit, ce qui ne l’empêcha pas de rester fidèle à la conception de l’orientation syndicale UASE durant les mandats de secrétaire général de Bernard Roulet* qui succéda à Lauré devenu secrétaire général de la FEN en janvier 1957 puis de Louis Astre de 1960-1961 à 1966.

La tendance UASE formula des appréciations variables sur l’activité du syndicat présentée désormais au seul nom de la majorité du BN. Si la lutte contre la loi Debré fit l’unanimité, il n’en alla pas de même de l’appréciation du reclassement de 1961-1962 et des résultats de la commission Laurent. Durant les années suivantes, les divergences s’atténuèrent cependant, Étienne Camy-Peyret bénéficiait d’une demi-décharge de cours, les réunions hebdomadaires du BN permettaient une réelle information et un débat permanent entre les deux principaux courants : les élus UASE approuvèrent, avec des réserves, les rapports d’activité fédéraux, présentés par Lauré et ceux du SNET présentés par Louis Astre. Il fut candidat à la commission administrative paritaire nationale des personnels certifiés et assimilés en 1956, 1960 et en 1965.

Au cours de la période 1948-1966, la défense de l’enseignement technique ne fut pas la seule préoccupation du syndicat. Étienne Camy-Peyret et ses camarades UASE jouèrent un rôle important dans les prises de position unanimes en faveur de la paix, contre les armes nucléaires et la force de frappe française. L’entente sur l’analyse de la guerre d’Algérie et les solutions pour la paix fut plus difficile, la tendance UASE étant hostile dès le départ à la formule de la « Table ronde » à laquelle le Syndicat national des instituteurs et la FEN furent longtemps favorables ; pourtant dès 1958, le congrès du SNET avait demandé une négociation « avec les responsables politiques et militaires de l’insurrection algérienne » et à la fin de l’année 1959, le Travailleur de l’Enseignement technique publia un encart de quatre pages, « La guerre d’Algérie doit finir », qui faisait l’accord entre les deux principaux courants ; au congrès de la FEN de 1961, après débats, la motion présentée par Louis Astre put faire la quasi-unanimité.

Étienne Camy-Peyret estimait aussi que le syndicalisme enseignant ne pouvait rester muet quand la démocratie était en danger. Comme ses camarades UASE, il s’investit dans la réussite de la grève du 30 mai 1958 décidée par la FEN ; il aurait souhaité que la CA de son syndicat se prononce plus clairement contre la constitution de la Ve République en septembre 1958 et trouvait meilleur l’appel de la CA de la FEN. Au congrès fédéral de 1959, alors que la loi Debré était en préparation, il fut chargé de présenter la motion d’orientation des « unitaires » (sections des Bouches-du-Rhône, Ardèche, Marne) et joua un rôle pour que les motions soient votées à l’unanimité (laïcité, Algérie, explosions nucléaires...). Il était également de ceux qui poussaient à l’unité d’action avec la CGT et la CFDT et estimaient que la FEN, encore accrochée à la stratégie du Mouvement syndical uni démocratique, n’assumait pas sa responsabilité dans ce but.

Pour permettre la nécessaire unification et démocratisation des enseignements de second degré, selon les principes du Plan Langevin-Wallon, Étienne Camy-Peyret était partisan depuis longtemps, de la mise en œuvre du vieux projet de constitution d’un grand syndicat du second degré dans la FEN, qui avait achoppé en 1947. Il fut donc un des nombreux artisans déterminés de la fusion entre le SNES (classique et moderne) et le SNET, qui fut relancée par une proposition du secrétaire général Roulet en 1959 au congrès du SNES avec l’accord du BN unanime. Il fit partie de la délégation permanente mixte, mise en place en 1963, et de la commission pédagogique SNES-SNET préparatoires à cette fusion, qui mit un peu de temps à mûrir dans les esprits et fut entérinée par les deux congrès en 1966 après un vote individuel de tous les syndiqués. Le nouveau Syndicat national des enseignements de second degré (SNES), devenait une force plus importante dans la FEN. Lauré, en dépit de ses efforts, n’avait pas réussi à rééquilibrer la fédération trop dominée par le SNI à son goût ; sa démission en septembre 1966, à quelques semaines de l’expiration de son mandat de secrétaire général de la FEN, afin d’attirer l’attention de tous sur les dangers que comportait cette situation, fut saluée par les militants « unitaires » et soutenue par les deux secrétaires généraux autonomes du nouveau SNES, Louis Astre et André Mondot.

Le courant « Unité et Action » s’organisait entre militants de la liste B du SNES et UASE du SNET et envoyait des circulaires régulières sous la signature d’André Drubay et de Camy-Peyret. En juin 1966, les élus U-A proposèrent la mise en place d’un exécutif hétérogène du nouveau SNES, mais, bien que disposant de la majorité relative dans la nouvelle CA, ils furent écartés de la direction, à la suite d’une entente entre militants autonomes et de la liste C du SNES et de l’abstention des élus des deux autres listes École émancipée et de Paul Ruff*.

La victoire électorale en mai-juin 1967 de la liste U-A aux premières élections au collège unique des membres de la CA du nouveau SNES marqua un tournant dans l’histoire de la FEN et ouvrit une nouvelle phase dans l’itinéraire militant de Camy-Peyret. Élu secrétaire général adjoint au côté de Drubay, secrétaire général, conformément à la convention de garantie de la fusion, il succéda à ce dernier en 1971 et demeura secrétaire général du second syndicat national de la FEN jusqu’en mai 1981, avec Gérard Alaphilippe, secrétaire général adjoint.

Au cours de cette décennie, cette responsabilité l’amena à siéger dans diverses instances consultatives, où il acquit un grand crédit auprès des hauts fonctionnaires en raison de sa rigueur et du sérieux de la préparation des dossiers qu’il défendait : Conseil supérieur de l’Éducation nationale (section permanente et section contentieux et disciplinaire), Conseil de l’enseignement général et technique, Conseil national de la formation professionnelle, de la promotion sociale et de l’emploi (où il fut remplacé en 1980, à la demande de la direction de la FEN). Il était toujours membre de la CA de la FEN au titre du SNES mais en restant exclu du bureau fédéral, où siégeaient les anciens dirigeants autonomes (devenus UID) du SNES, situation qu’il dénonça toujours avec vigueur, de même que le refus des dirigeants du Comité national d’action laïque d’admettre le SNES comme membre à part entière, alors que « le SNES était la FEN dans le second degré », répétait-il souvent.

Au cours de cette période, Étienne Camy-Peyret eut l’occasion, dans le cadre du courant U-A et du syndicat, de développer sa conception de l’action syndicale. La base du syndicalisme résidait, selon lui, dans le sérieux du suivi des affaires personnelles car derrière chaque problème individuel, une revendication d’ordre plus général méritait examen et recherche de solution ; la connaissance rigoureuse des textes réglementaires et de leur histoire était un élément indispensable, pour défendre les droits des personnels mais aussi définir les revendications à promouvoir ; l’association hardie de jeunes militant(e)s aux responsabilités devait se développer mais sans brûler les étapes, l’expérience du terrain étant un passage obligé avant de devenir militant national ; la recherche de relations suivies avec les organisations de parents d’élèves et syndicats ouvriers était le seul moyen de construire l’unité d’action syndicale nécessaire - non opposable à la recherche de l’unité d’action dans la FEN ; plus largement le syndicat devait rechercher des contacts avec le monde extérieur, en France et au plan international, mais en gardant son indépendance totale.

Ses nombreux déplacements dans les sections syndicales, le volumineux courrier personnalisé qu’il échangeait avec militants et syndiqués de base, sa connaissance approfondie de toutes les questions syndicales, son penchant pour la recherche du consensus acceptable par tous sans céder quoi que ce soit sur les principes, lui donnaient une autorité incontestable, mesurable dans l’écoute de ses interventions dans les congrès du SNES et de la FEN, à une époque où les tensions entre courants de pensée furent extrêmement vives.

Son activité durant cette décennie fut donc indissociable de celle du SNES (qui connut son maximum de syndicalisation en 1975-1977 avec plus de 91 000 adhérents) et plus largement du courant U&A dans la FEN. Il s’agissait pour Étienne Camy-Peyret de développer un syndicalisme « de masse et de lutte », en liant « le combat contre l’aggravation et pour l’amélioration des conditions de travail et d’emploi, l’action pour l’augmentation du pouvoir d’achat et la revalorisation de la fonction enseignante, à l’expansion et la démocratisation du second degré ». Parmi les acquis de la lutte syndicale, ceux concernant la fin des discriminations du technique par rapport aux autres enseignements de second degré, dans la continuité des luttes entreprises par le SET puis le SNET, lui tinrent le plus à cœur (unification des concours de recrutement des professeurs avec le développement des CAPET et agrégations, arrêt du recrutement des professeurs techniques adjoints et leur intégration par concours spécial dans le corps des certifiés et assimilés, équivalence des enseignements pratiques et théoriques dans les maxima de service...).

Étienne Camy-Peyret fut toujours un partisan de l’union de la gauche, mais en restant à sa place de syndicaliste. Il appela à la réussite d’une expérience politique fondée sur le Programme commun de la gauche ouvrant la perspective de la satisfaction des revendications syndicales, mais ne participa à aucun groupe de travail d’un parti.

Ses qualités lui permirent de tempérer bien des tensions dans la direction du SNES et de rester ainsi secrétaire général pendant dix ans. En juin 1981, à l’approche de ses soixante ans, Alaphilippe, qui attendait depuis longtemps le passage du témoin, devint secrétaire général.

Étienne Camy-Peyret fut chargé durant quelques mois de la documentation du SNES, puis Charles Fiterman, ministre d’État, ministre des Transports dans le gouvernement de Pierre Mauroy, l’appela le 1er janvier 1982 comme conseiller dans son cabinet, où il demeura jusqu’en juillet 1984. Il mit à profit son expérience pour s’occuper des affaires sociales. Depuis la fin de son mandat de secrétaire général du SNES, il avait adhéré au Parti communiste. De mars 1985 à septembre 1986, il siégea à la section des relations extérieures du Conseil économique et social. Il revint ensuite militer au bureau national des retraités du SNES et apporta sa contribution à l’IRHSES. Il fut membre du jury du prix Maitron, de son origine jusqu’à la fin des années 1990.

Soutenu par son épouse qui accompagna son itinéraire de bout en bout avec compréhension et dévouement, Étienne Camy-Peyret suivait toujours l’actualité en 2005 et était syndiqué à la section des retraités du SNES.

Étienne Camy-Peyret fut une figure du syndicalisme enseignant, attaché à son indépendance, son fonctionnement démocratique, son unité, fidèle à ses amis et aux idéaux de sa jeunesse contenus dans le programme du CNR, notamment à la laïcité, à la promotion de l’enseignement technique pour la démocratisation de l’école et de la société. Parmi les fondateurs du courant U-A, il milita pour que se créent constamment, à tous les niveaux, les convergences nécessaires à l’unité d’action entre un syndicalisme enseignant représentatif, les organisations de parents d’élèves et de la classe ouvrière. Homme de gauche, il n’était pas un idéologue, mais un militant pragmatique, refusant les combinaisons politiciennes, estimant qu’il fallait toujours être attentif à ce que sentait et souhaitait la base.

Étienne Camy-Peyret était chevalier de la Légion d’honneur et officier des Palmes académiques.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article18533, notice CAMY-PEYRET Étienne [CAMY-PEYRET Jean, Étienne, Henri] par Alain Dalançon, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 27 juin 2022.

Par Alain Dalançon

Congrès SNES 1971
Congrès SNES 1971
(Coll. IRHSES)
Conférence de presse en 1971
Conférence de presse en 1971
De gauche à droite, André Dellinger, Marcel Berge, ECP (coll. IRHSES)
Meeting de solidarité avec les travailleurs de Manufrance 1978
Meeting de solidarité avec les travailleurs de Manufrance 1978
à droite René Deshaies (Coll. IRHSES)
congrès SNES 1979
congrès SNES 1979
de gauche à droite : Michel Castaing, ECP, Gérard Alaphilippe (coll. IRHSES]

SOURCES : Arch. Nat., 3 BB 78. — Arch. PPo, GA, A5, 702270 (dossier Astre). — Arch. IRHSES (notamment fonds Astre, É. Camy-Peyret, Alaphilippe, Blanchard, Drubay, Petite, Rabier et interview d’É. Camy-Peyret par A. Dalançon). — Fonds Alaphilippe (Arch. Dép. Seine Saint-Denis). — Le Travailleur de l’enseignement technique, L’Université syndicaliste, Revue Unité et Action. — Témoignage écrit de l’intéressé prononcé au groupe de travail CHRMSS-Centre fédéral FEN le 14 juin 1989 et publié par l’IRHSES. — Nombreux témoignages de militants et militantes syndicalistes. — Notes de Laurent Frajerman, Jacques Girault et Julien Veyret.

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