ZHOU Yang 周揚

Par Yves Chevrier, François Godement et Wotjtek Zafanolli

Né en 1908 dans le Hunan, mort en juillet 1989. Critique littéraire devenu censeur et rectificateur du monde des arts et des lettres, tout d’abord à Shanghai, dans les années 1930, parmi les écrivains de gauche, puis en R.P.C. en qualité de sous-directeur du Département de la propagande du C.C. du P.C.C. Éliminé durant la Révolution culturelle, le Jdanov chinois a été réhabilité après la disparition de Mao Tse-tung. Il est membre du C.C., vice-président de l’Académie des Sciences sociales et de l’Association des écrivains.

Né en 1908 dans une famille de riches propriétaires du Hunan, Zhou Yang fait des études secondaires dans cette province puis entre à Da Xia, l’Université de la Grande Chine, à Shanghai. Déjà influencé par le marxisme, il part pour le Japon en 1928. Bien qu’étudiant en littérature anglaise, il traduit Anna Karénine en chinois. Arrêté après une manifestation, il revient à Shanghai en 1930 et commence à se faire l’avocat d’une littérature à fins et règles politiques. Deux controverses lui assurent une certaine notoriété parmi les écrivains shanghaïens. En 1930-1932, à propos de la « littérature de masse », il explique (avec Qu Qiubai (瞿秋白)) que le baihua (langue commune prônée dans la littérature depuis le 4 mai 1919) n’est compris que des classes moyennes : il faut créer des « formes nationales » dérivées du vieux style des romans populaires mais avec un « contenu de classe ». Devenu membre du P.C.C., Zhou Yang est secrétaire général de la Ligue des écrivains de gauche (sous la présidence nominale de Lu Xun (魯迅)) de 1931 à 1936. Lu Xun et ses amis désiraient conserver leur indépendance esthétique tout en fermant la Ligue aux non-communistes. Zhou Yang défend l’attitude inverse : conformisme intellectuel et artistique, ouverture politique. C’est lui qui l’emporte avec le soutien du P.C.C. A la veille de la formation du second Front uni, la Ligue, dissoute par Zhou Yang, est remplacée par une Association des écrivains chinois ouverte à tous mais étroitement dogmatique (printemps 1936). Lu Xun, Hu Feng (胡風), Feng Xuefeng (馮雪峰) refusent d’y adhérer. Attaquant le nouveau slogan de la « littérature de défense nationale », ils sont dénoncés par Zhou Yang et ses amis. L’arrivée des armées d’invasion japonaises met un terme (provisoire) à la querelle l’année suivante. Zhou Yang part pour Yan’an, où ses adversaires sont également invités.
Elle rebondit dès 1939 à propos des « formes nationales » (comme en 1930-1932), Mao Tse-tung (毛澤東) ayant pris position pour Qu Qiubai et Zhou Yang (« il faut continuer la révolution littéraire du 4 mai ») en octobre 1938. Feng Xuefeng et Hu Feng s’opposent à la solution proposée : revivifier les anciennes formes « populaires » leur semble une façon détournée de renier l’héritage moderniste et critique du 4 mai. A leurs yeux, toute la littérature traditionnelle est féodale ; la distinction entre littérature de masse et littérature de la classe dominante ne tient pas sous l’angle des formes. Mais comme les deux champions de la littérature émancipée sont demeurés à Shanghai, la polémique ne s’envenime pas. Zhou Yang, dans les années qui suivent, s’occupe plutôt d’éducation dans le gouvernement de la région-frontière des Shenganning (voir Lin Boqu (林伯渠)). Responsable de ce secteur, il devient vice-président en 1940 puis président en 1942 de l’Académie d’art Lu Xun (son ennemi juré est mort...). Doyen de l’Université de Yan’an, il remplace Wu Yuzhang (吳玉章) en 1944 à la présidence.
C’est à partir de 1942, dans le cadre du mouvement de rectification (zhengfeng) lancé par Mao Tse-tung et Liu Shaoqi (劉少奇), qu’il reprend ses attaques contre les écrivains non conformistes du P.C.C. Le casus belli est fourni par la dénonciation des pratiques et privilèges de la bureaucratie par Wang Shiwei (王實味), Ding Ling (丁玲), He Qifang (何其芳), Xiao Jun (蕭軍). Zhou Yang s’en prend particulièrement à Wang Shiwei, bien qu’à ses yeux tous les intellectuels soient passibles de rééducation. Présidant l’Association pan-chinoise de résistance de l’art et de la littérature, il déploie lui-même une activité littéraire et paralittéraire considérable, traduisant notamment Marx, Engels, Lénine et Staline ainsi que Tchernychevski, dont s’inspire son propre ouvrage : Le Nouvel âge des masses.
Il remplit les mêmes fonctions en Chine du Nord en 1946-1949, puis l’avènement de la R.P.C. le consacre comme idéologue officiel de la littérature. Il détient des postes variés pendant quinze ans, le plus important étant sans doute celui de sous-directeur du Département du C.C. pour la propagande (sous Lu Dingyi (陸定一)) de 1951 à 1966. Son influence souterraine est plus grande encore. Après 1954, il contrôle les pages littéraires du RMRB et des principales revues spécialisées. En 1956 il devient membre suppléant du C.C.
Il est impossible de rappeler en détail toutes ses interventions dans le monde des arts et des lettres : c’est toute l’histoire politique et littéraire des quinze premières années de la R.P.C. qu’il faudrait évoquer puisqu’il se fait un devoir de censurer, rectifier, dire son avis sur tout et en permanence. La rubrique Œuvre donne une idée de cette vigilance de tous les instants. Notons qu’il épouse fidèlement les méandres de la ligne, avec une prédilection marquée pour les phases de durcissement idéologique. Il dirige en 1954 la campagne contre Hu Shi, Yu Pingbo et l’interprétation « bourgeoise » du Rêve dans le Pavillon rouge, règle à 1% fin de l’année un vieux compte avec Feng Xuefeng (馮雪峰) puis avec Hu Feng, la campagne aboutissant à une violente dénonciation de ce dernier. Après avoir avalé la couleuvre maoïste (et apparemment « libérale ») des Cent Fleurs en 1957, il mène avec vigueur la campagne anti-droitière qui y fait suite, en s’en prenant notamment à Ding Ling. Un grand débat sur le front littéraire et artistique (écrit en mars 1958) reprend le Mao le plus jdanovien : celui des « Causeries sur la littérature et sur l’art » de 1942. Pendant le Grand Bond, Zhou Yang dirige le mouvement pour la poésie de masse. Le relâchement de 1960-1962 lui donne l’occasion de souligner le rôle d’inspirateur des écrivains classiques des années 1930... En 1962, le monde littéraire est repris en main : l’année suivante, il dénonce toute la production chinoise de la décennie écoulée...
Ni la docilité du chien de garde, ni l’agitation du perroquet ne sauvent le bureaucrate dès l’instant où Mao s’en prend à la bureaucratie, en particulier dans le domaine idéologique. En 1964, le mouvement d’éducation socialiste devient révolution culturelle. Le sacrifice de quelques subordonnés (après celui de Mao Dun (矛盾), ministre de la Culture), d’opportunes concessions rhétoriques permettent à Zhou Yang ainsi qu’à Lu Dingyi et à Liu Shaoqi, leur mentor, d’endiguer le mouvement jusqu’en 1965. Mais l’offensive directe lancée par Yao Wenyuan (姚文元) au nom du clan maoïste à la fin de l’année est imparable. Zhou Yang est accusé en général d’avoir failli à sa mission (forger l’« homme nouveau » par l’esprit), en particulier d’avoir permis la publication de la pièce sacrilège dénoncée par Yao, œuvre de Wu Han (吳晗) qui avait fait la critique de Mao à travers une apologie déguisée de Peng Dehuai (彭德懷). Devenu l’une des cibles majeures des Gardes rouges en 1966, il tombe au printemps en même temps que Lu Dingyi.
Par une singulière ironie du sort, il est accusé de tous les échecs et atermoiements du régime en matière littéraire. Sa chute ne correspond pas cependant à une libéralisation : la Révolution culturelle renoue avec les anciennes attaques contre Hu Feng, Feng Xuefeng, Ding Ling, etc. — auxquelles elle ajoute d’autres griefs et d’autres cibles. Elle témoigne plus exactement d’une évolution propre à la Chine maoïste que Zhou Yang, fidèle à l’exemple soviétique et aux leçons de son propre passé, s’est refusé à suivre. Mais c’est une ironie d’un degré supérieur et plus rare qui fait coïncider la réhabilitation de Zhou Yang avec celle de ses anciennes victimes à la faveur de la démaoïsation entreprise après la disparition du Grand Timonier !
Reparu en septembre 1977, Zhou Yang a retrouvé la plupart de ses postes en 1978 : membre du comité permanent de la C.P.C.P.C. (1978), il est président de la Fédération des milieux littéraires et artistiques, vice- président de l’Association des écrivains chinois et de l’Académie des Sciences sociales. Il a réintégré le C.C. du P.C.C. à l’issue du 4e plénum du (XIe) C.C. (septembre 1979) et est devenu conseiller du Département de la propagande au C.C. en 1982. Il a également épousé avec empressement le « cours nouveau » en matière idéologique. Conversion tardive au libéralisme très mesuré consenti depuis quelques années ? Si, dès les premières salves du mouvement de rectification entrepris à l’automne 1983, il n’a pas hésité à assimiler ces libertés (qu’il avait vantées en 1982) à la « pollution spirituelle » dénoncée par le régime (Guangming ribao, 6 novembre 1983), cette autocritique de circonstance (inévitable en la circonstance) préserve malgré tout l’essentiel : une autonomie plus grande des « intellectuels révolutionnaires » vis-à-vis du pouvoir, autonomie à laquelle Zhou Yang paraît sincèrement attaché et dont il a donné la « charte » dans un texte nuancé (RMRB, 16 mars 1983) qu’on peut regarder comme un testament de jdanovisme « éclairé » apportant la caution d’un grand repenti aux idées les plus controversées du début des années 1980 (« humanisme marxiste », existence de l’aliénation en régime socialiste).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article185415, notice ZHOU Yang 周揚 par Yves Chevrier, François Godement et Wotjtek Zafanolli, version mise en ligne le 26 septembre 2016, dernière modification le 7 février 2017.

Par Yves Chevrier, François Godement et Wotjtek Zafanolli

ŒUVRE : « Guanyu wenxue dazhonghua » (A propos de la popularisation littéraire), Beidou (La Grande Ourse), vol. II, no. 3-4, juillet 1932. — « Xian jieduan de wenxue » (La littérature à l’étape actuelle), Guangming (Clarté), vol. I, no. 2, juin 1936. — « Guanyu guo- fang wenxue » (Sur la littérature de défense nationale), Wenxue jie (Monde littéraire), no. 1, juin 1936. — « Yu Mao Dun xiansheng lun guofang wenxue de kouhao » (Discussion avec M. Mao Dun sur le slogan de la littérature de défense nationale), ibid., no. 3, août 1936. — « Women de taidu » (Notre attitude), Wenyi zhartxian (Front littéraire et artistique), vol. I, no. 1, février 1939. — « Cong minzu jiefang yundong zhong lai kan xin wenxue de fazhan » (Le développement de la nouvelle littérature envisagé du point de vue du mouvement pour la libération nationale), ibid., vol. I,-no. 2, mars 1939. — « Wenxue yu shenghuo mantan » (Discussion à bâtons rompus sur la littérature et la vie), Jiefang ribao (Libération), 17, 18 et 19 juillet 1941. — « Jingshen jie zhi zhanshi » (Un combattant de l’ordre spirituel), ibid., 12 et 13 août 1941. — « Wang Shiwei de wenyi guan yu women de wenyi guan » (Les conceptions littéraires et artistiques de Wang Shiwei et les nôtres), ibid., 28 juillet 1942. — Makesizhuyi yu -wenyi (Le marxisme et la littérature), Yan’an, 1944, ouvrage édité et préfacé par Zhou Yang. — Biaoxian xin de qunzhong de shidai (Exprimer la nouvelle ère des masses), Pékin, 1948. — Le 8 août 1951, dans un très long article qui paraît dans le Renmin ribao, Zhou Yang fait le point sur la première campagne littéraire conduite en Chine après 1949, celle visant le film : L’histoire de Wu Xun — Jianjue guanche Mao Zedong wenyi luxian (Mettons résolument en œuvre la ligne littéraire et artistique de Mao Tse-tung), Pékin, 1952. — « Wei chuangzuo gengduo de youxiu de wenxue yishu zuopin er fendou » (Luttons pour la création d’un nombre encore plus grand de chefs-d’œuvre littéraires et artistiques), Wenyibao, no. 19, 1953. — Discours de Zhou Yang au IIe congrès des écrivains et artistes, in New China News Agency, 24 septembre 1953. — « Women bixu zhandou » (Nous devons nous battre), Wenyibao, no. 23 et 24, 1954. — Zhongguo xin wenxue yu yishu (Littérature et art nouveaux en Chine), Pékin, 1954 (Une traduction anglaise de cet ouvrage a été publiée par Pékin). — « Jianshe shehuizhuyi wenxue de renwu » (La tâche de bâtir une littérature socialiste), Wenyibao, no. 5-6, 1956, traduction anglaise in Chinese Literature, no. 4, 1956 : dans ce discours, Zhou Yang jette pierre sur pierre sur un malheureux « chien tombé à l’eau », Hu Feng. — « Rang wenxue yishu zai jianshe shehuizhuyi weida shiye zhong fahui juda de zuoyong » (Pour que la littérature et l’art jouent un rôle considérable dans la grandiose édification socialiste), Renmin ribao, 26 septembre 1956, traduction anglaise in Chinese literature, n° 1, 1957 (texte du discours prononcé par Zhou Yang au VIIIe congrès). — Une interview de Zhou Yang se trouve in Wenhuibao, 9 avril 1957 : en guise de contribution aux Cent Fleurs, le Jdanov chinois y condamne le « sectarisme en littérature », — « Wenyi zhanxian shang de yichang da bianlun » (Un grand débat sur le front littéraire et artistique), Wenyibao, no. 5, 1958, où Zhou Yang se fait l’inquisiteur de Ding Ling et Chen Qixia (existe également en fascicule séparé). — Guangming ribao, 29 août 1958 : un article sur la nécessité pour la Chine de construire sa propre théorie littéraire. — « Xin minge kaituo le shige de daolu » (Le nouveau chant populaire a ouvert une voie nouvelle à la poésie), Hongqi, no. 1, 1958, dans lequel Zhou Yang porte aux nues le discours de Mao aux « causeries de Yan’an » en 1942. — « Woguo shehuizhuyi wenxue yishu de daolu » (La voie de l’art et de
la littérature socialistes en Chine), Pékin, 1960 (discours de Zhou Yang au IIIe congrès des écrivains et artistes). — Pour le discours de Zhou Yang à une réunion élargie sur la philosophie et les sciences sociales, tenue sous les auspices de l’Académie des Sciences, voir Guang- ming ribao, 12 janvier 1961. — Article de Zhou Yang in Wenyibao, no. 3, 1961. — « Wei zui guangda de renmin qunzhong fuwu » (Servir les larges masses du peuple), RMRB, 23 mai 1962 et : « Wenyi duiwu de tuanjie, duanlian he tigao » (Unir, aguerrir et rendre plus efficaces les bataillons des travailleurs littéraires et artistiques), Wenyibao, no. 5-6, 1962 (ces deux articles, qui sont des éditoriaux, ont été attribués pendant la Révolution culturelle à Zhou Yang). — « Zhexue shehuikexue gongzuozhe de zhandou renwu » (Les tâches militantes des travailleurs de la philosophie et des sciences sociales), Pékin, 1963, une traduction de ce discours d’octobre 1963 se trouve in Current Background, no. 726. — Pour des extraits, souvent tronqués, des innombrables discours prononcés par Zhou Yang durant les années 1960, voir RMRB, 6 août 1966, et aussi : Survey of China’s Mainland Magazines, no. 648. — Après un passage en purgatoire, qui a duré douze ans, Zhou Yang est le principal orateur à un colloque sur la philosophie et les sciences sociales en 1978 (il y prend nettement position pour le « critère de la vérité »), voir Zhexue yanjiu, 25 octobre 1978 et aussi RMRB, 15 janvier 1979. — Le rapport de Zhou Yang au IVe congrès des écrivains et artistes est reproduit in RMRB, 20 novembre 1979, traduction partielle in Beijing Information, no. 50, 17 décembre 1979 (malgré leurs « graves effets négatifs », y dit-il, les inquisitions littéraires dont il fut l’un des principaux responsables entre 1949 et 1966 étaient des « batailles inévitables »). — Discours prononcé à l’occasion du 60’ anniversaire du « mouvement du 4 mai », ibid., no. 21, 28 mai 1979 (extraits). — Rapport de Zhou Yang au meeting de commémoration du centenaire de la naissance de Lu Xun, in Guangming ribao, 28 septembre 1981. — Discours prononcé au cours d’une « causerie sur la création de scénarios », in Wenyibao, février 1981. — « Wenyi yao gei renmin yi liliang » (Les arts et les lettres doivent galvaniser le peuple), RMRB, 21 avril 1981. — Discours prononcé à l’occasion du centenaire de la mort de Marx, ibid., 16 mars 1983. — Autocritique in Xinhua, 5 novembre 1983 et Guangming ribao, 6 novembre 1983. — Depuis qu’il a repris ses fonctions au Département de la propagande, Zhou Yang se montre un orateur aussi prolixe que dans les années 1960 : il est par exemple également intervenu à la « causerie des écrivains et artistes » qui s’est tenue du 19 au 25 août 1981 et à la cérémonie de commémoration du 90’ anniversaire de la naissance de Guo Moruo, le 16 novembre 1982. — Zhou Yang a par ailleurs traduit en chinois quelques ouvrages russes, comme : Anna Karénine de Tolstoï (Pékin, 1950), Liens esthétiques entre art et réalité de Tchernychevski (Pékin, 1956).

SOURCES : Outre BH et KC, voir Bartke (1981). — Merle Goldman in CQ, no. 27, juillet- septembre 1966 et (1967). — MacFarquhar (1974). — Rice (1972). — RMRB, 16 mars 1983. — Xinhua, 5 novembre 1983. — Guangming ribao, 6 novembre 1983, ainsi que les biographies suivantes : Yao Wenyuan, Zhang Chunqiao. — Sur la polémique politico-littéraire autour des « formes nationales », voir Pickowicz in CQ, no. 70, juin 1977.

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