Par Jean-Louis Ponnavoy, Michel Thébault
Né le 1er mai 1923 à Lyon (VIe arr.) (Rhône), exécuté sommairement le 24 novembre 1944 à Rastatt (Bade-Wurtemberg, Allemagne) ; étudiant ; résistant du réseau SR Alliance.
Jean Perrache était le fils d’Henri, Ambroise, Jean Perrache (né à Écully, Rhône, le 1er novembre 1888), industriel, fabricant de soieries et de Marie Thérèse Bonnevay (née à Lyon, 2ème arrondissement le 24 mai 1897). Ses parents s’étaient mariés à la mairie du Ier arrondissement de Paris, le 27 décembre 1921, en présence du président de la République, Alexandre Millerand. En effet, Marie Thérèse Bonnevay, domiciliée avec ses parents 13, Place Vendôme, était la fille de Laurent, Marie, Benoît Bonnevay, député du Rhône depuis 1902 et alors Garde des Sceaux, Ministre de la Justice dans le ministère d’Aristide Briand (16 janvier 1921 - 15 janvier 1922). La famille fut domiciliée à Lyon 3, Place Puvis de Chavannes. Jean Perrache, né en 1923 fut orphelin très jeune, à l’âge de 7 ans, son père Henri Perrache étant décédé à Toulon le 14 juillet 1930. Il perdit également son jeune frère Raymond, Victor né en décembre 1928 qui décéda à Lyon à l’âge de 9 ans, le 9 octobre 1938.
Jean Perrache fit toutes ses études à Lyon et était au début des années 40 étudiant au lycée du Parc. Son grand père Laurent Bonnevay qui avait été président de la commission d’enquête sur le 6 février 1934 fit partie des 80 parlementaires qui refusèrent le 10 juillet 1940 de voter les pleins pouvoirs au maréchal Philippe Pétain. Jean Perrache s’engagea dans la Résistance rejoignant avec un camarade du lycée du Parc Louis Payen, le réseau de renseignement "Alliance". Il fit partie du service de sécurité du réseau avec le pseudonyme "Forçat". Le groupe était chargé en priorité de l’encadrement et de la protection des actions du réseau. Un traître Jean Paul Lien, alias Flandrin, travaillant pour le compte de l’Abwehr réussit à pénétrer le réseau. Les conséquences pour le réseau Alliance furent catastrophiques, entraînant une vague d’arrestations sur tout le territoire. Jean Perrache fut arrêté le 21 septembre 1943 au lieudit de Fontaube (Puy-de-Dôme) et déporté depuis le camp de Compiègne le 16 décembre 1943 à destination de l’Allemagne, où il fut détenu à la prison de Rastatt (Bade-Wurtemberg).
Le 24 novembre 1944, le trio Julius Gehrum, chef de l’AST de Strasbourg, Erwin Schœnner, Kriminalkommissar et Reinhard Brunner, Kriminalsekretär, qui avait sévi la veille à Kehl arriva à Rastatt et sortit de leur cellule 12 détenus dont Jean Perrache pour les conduire à proximité du petit village de Blittersdorf (Bade-Wurtemberg, Allemagne) où ils les exécutèrent deux par deux d’une balle dans la nuque près d’un pont de bois et jetèrent leurs corps dans les eaux du Rhin.
Jean Perrache a reçu la mention "Mort pour la France" et a été homologué lieutenant chargé de mission de 3e classe à titre posthume en septembre 1947. Il obtint la mention "Mort en déportation" par arrêté du 26 février 2013 et fut décoré à titre posthume de la Médaille de la Résistance le 31 mars 1947.
Son nom figure sur le monument commémoratif "A la Mémoire des agents du réseau Alliance", au pont de l’Europe à Strasbourg (Bas-Rhin) et sur la plaque commémorative des élèves du Lycée du Parc Morts pour la France, à Lyon VIe arr.
Par Jean-Louis Ponnavoy, Michel Thébault
SOURCES : Arch. Dép. Rhône et Paris (état civil) — Auguste Gerhards, Tribunal du 3e Reich, archives historiques de l’armée tchèque, à Prague, Le Cherche Midi, Paris 2014. — Mémorial de l’Alliance, 1948. — Mémoire des Hommes — Mémorial GenWeb. — État civil.