ROBE François, Louis, Joseph

Par Jean-Louis Ponnavoy

Né le 4 février 1914 à Autun (Saône-et-Loire), exécuté sommairement le 29 novembre 1944 à Greffern (Bade-Wurtemberg, Allemagne) ; photographe ; résistant du réseau SR Alliance.

Photographe à Avallon, il entra dans la Résistance au réseau "Alliance" sur la région Est "Forteresse". Il avait été recruté en mai 1943 avec le matricule "K50" et devint adjoint au chef du secteur de l’Yonne, avec le pseudonyme "Niverolle".

Au retour d’une réunion du groupe en voiture celle-ci fut stoppée près d’Avallon par des soldats de la Feldgendarmerie, le 22 septembre 1943, suite à une dénonciation.il fut emprisonné à la prison d’Autun et le 14 février 1944, la Gestapo de Strasbourg transmit le dossier d’accusation d’espionnage au profit d’une puissance ennemie au Tribunal de guerre du Reich qui y apposa le tampon « Secret » et la mention « NN » (Nacht und Nebel-Nuit et Brouillard). François Robe fut transféré en avril 1944 à Strasbourg et incarcéré à la prison de Kehl puis à celle de Freiburg-im-Breisgau (Bade-Wurtemberg, Allemagne).

Le 10 septembre 1944 il fut remis, ainsi que la plupart des membres du réseau non encore jugés, à la disposition du SD de Strasbourg, ce qui équivalait à une condamnation à mort. Il fut ensuite incarcéré à la prison de Bühl (Bade-Wurtemberg), dans une cellule individuelle où il occupait une partie de la journée à coller des étiquettes pour les chemins de fer.

Le 29 novembre au matin François Robe et sept de ses camarades du réseau "Alliance" furent extraits de leur cellule par le trio de la Gestapo Julius Gehrum, chef de l’AST Strasbourg, Erwin Schœnner, Kriminalkommissar et Reinhard Brunner, Kriminalsekretär et transportés dans une camionnette de pompiers jusqu’au poste de douane de Greffern (Bade-Wurtemberg, Allemagne). Ils furent ensuite chargés sur des bateaux à moteur qui descendirent le Rhin. Un peu plus loin François Robe et ses compagnons durent se déshabiller et furent abattus deux par deux d’une balle dans la nuque puis jetés dans le Rhin.
Il obtint la mention « Mort pour la France » et le titre de "Déporté et interné résistant" et fut homologué membre des Forces françaises combattantes (FFC).
Il fut déclaré « Mort en déportation » par arrêté du 31/07/1997 et publié au JORF du 14/12/1997.
Il reçut la Médaille de la résistance par décret du 31/03/1947 publié au JO le 13/07/1947.

Son nom figure sur le monument commémoratif du pont de l’Europe, à Strasbourg (Bas-Rhin) et sur le monument aux morts de Quarré-les-Tombes (Yonne) ainsi que dans le Livre Mémorial des Déportés de France de la F.M.D. Tome 1 (I.166) p 1352.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article185444, notice ROBE François, Louis, Joseph par Jean-Louis Ponnavoy, version mise en ligne le 22 septembre 2016, dernière modification le 18 avril 2022.

Par Jean-Louis Ponnavoy

SOURCES : Service historique de la Défense, AVCC, Caen, Cote AC 21 P 142037 et SHD, Vincennes GR 16 P 513794 (nc).— Auguste Gerhards Tribunal de guerre du 3e Reich, archives historiques de l’armée tchèque, à Prague, éd. du Cherche-Midi, Paris 2014. — Guy Caraes Le réseau Alliance, éditions Ouest-France, Rennes, 2021.— Mémorial de l’Alliance, 1948. — Mémorial Genweb.

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