Par Christian Chevandier
Né le 5 octobre 1919 à Paris (XIVe arr.), exécuté sommaire le 20 août 1944 au Fort de Vincennes (Paris, XIIe arr.) ; aide-comptable, gardien de la paix ; policier insurgé, chef de corps franc, adjudant au sein des Forces françaises de l’Intérieur (FFI).
Raymond Duvillers était le fils de Georges Henri Duvillers, mécanicien, et de Marie Joseph Michaud.
Grandissant dans le XIe arr. de Paris, il a passé le certificat d’études primaires et suivi trois années de cours complémentaire qui lui permirent de devenir aide-comptable, profession qu’il exerça dans plusieurs sociétés à Paris avant d’être recruté en janvier 1943 comme gardien de la paix par la préfecture de police de Paris puis affecté au commissariat du IXe arr.
Incorporé le 8 juin 1940, au 131e régiment d’infanterie, Raymond Duvillers ne fit que brièvement la campagne de 1939-1940, « douze jours à Saint-Etienne jusqu’à l’arrivée des Allemands ». Démobilisé le 5 septembre, il a rejoint jusqu’au 31 janvier 1941 un chantier de Jeunesse vers Mâcon (Saône-et-Loire). Résistant d’Honneur de la police, il effectua des actions de sabotage de moyens de transport sous le pseudonyme de Dawli.
Participant à l’insurrection de Paris, il dirigea le 20 août un corps franc qui portait secours aux policiers assiégés par des troupes allemandes dans la mairie du Xe arr. Fait prisonnier, il fut conduit au fort de Vincennes où il a été fusillé le jour-même.
Son corps fut retrouvé le 28 août dans une fosse commune vers le bâtiment E du fort de Vincennes, identifié par deux de ses collègues puis inhumé le 30 août au nouveau cimetière de Vincennes.
Le ministère des Anciens combattants lui attribua la mention « Mort pour la France » le 17 mars 1945 et il a été homologué FFI avec le grade d’adjudant, et Interné résistant DIR au titre de la Résistance Intérieure Française RIF le 7 septembre 1955. Il a été décoré à titre posthume de la Légion d’honneur de la Croix de guerre et cité à l’ordre de la Nation. Sa mère étant son ayant-cause, domiciliée 9 rue Camille Desmoulins Paris (XIe arr.) reçut les décorations de son fils célibataire.
Son nom est sur la liste des policiers morts pour la Libération de Paris au Musée de la Préfecture de police, 4 rue de la Montagne Sainte-Geneviève à Paris (Ve arr.), sur le monument aux morts dans la cour de la Préfecture de police de Paris et sur la stèle du Château de Vincennes écrit Duvilliers.
Par Christian Chevandier
SOURCES : Arch. PPo., « Victimes du devoir », carton DUF. — Christian Chevandier, Été 44. L’insurrection des policiers de Paris, Éd. Vendémiaire, 2014.— Luc Rudolph, Policiers rebelles. Une Résistance oubliée : la Police parisienne, Éd. SPE Militaria, 2014.— SHD Vincennes, GR 16 P 206834, dossier indiquant le 19 août comme date d’arrestation (notes Annie Pennetier).— État civil, acte de naissance 8267, en ligne 14N 577 vue 6/31, écrit Duvillers, pas de mention marginale