MOREAU Fernand, Valentin

Par Christian Chevandier

Né le 18 février 1908 à Peyrabout (Creuse), exécuté à la Cartoucherie de Vincennes (Paris XIIe arr.) le 19 août 1944 ; ouvrier agricole, mécanicien d’aviation, gardien de la paix à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, Val-de-Marne) ; membre d’Honneur de la police, policier insurgé.

Il était le fils de deux natifs de la Creuse, Auguste Moreau cultivateur et Eugénie Denise Valentine Alouis cultivatrice au hameau de Petillat, dans la commune de Peyrabout. Son père fut tué le 30 mai 1916 lors de la bataille de Verdun (Meuse) au Mort-Homme. Il fut adopté par la Nation le 12 novembre 1918. Devenu pupille de l’État, il a dû dès l’âge de huit ans aider sa mère restée seule à la ferme et n’a donc suivi qu’épisodiquement sa scolarité. Il fit cependant une préparation militaire lui donnant un certificat d’aptitude à un emploi de mécanicien d’aviation et a effectué de mai 1928 à octobre 1929 son service militaire dans un groupe d’ouvrier de l’aéronautique. À son issue, il est retourné dans son village pour s’occuper de sa mère malade. Recruté comme gardien de la paix en octobre 1937, il a été affecté au commissariat de Saint-Maur-des-Fossés (Seine, Val-de-Marne) en juillet 1942 ; il résida dès lors dans la commune avec son épouse Berthe Roquemorel qu’il avait épousé à Vitry-sur-Seine le 20 décembre 1941. Elle vécut à Saint-Maur, 2 rue du Soleil, après son décès.

Fernand Moreau était affecté spécial à la préfecture de police de Paris en 1939-1940. Il avait été contacté par le résistant Vanner de Saint-Maur en mars 1943.
Au premier jour de l’insurrection, le 19 août 1944, après avoir participé à des combats à Saint-Maur au sein d’un groupement d’ « Honneur de la police », il s’apprêtait à traverser le bois avec Marcel Ricard et Bernard Herbet, pour se rendre à la Préfecture de police qui était attaquée par des détachements allemands. Tous trois furent capturés en tenue civile mais porteurs de leur pistolet administratif et d’un brassard tricolore au carrefour de Beauté, à la sortie de Nogent-sur-Marne. Emmenés à la Cartoucherie, dans le bois, ils ont été exécutés le jour même, les mains liées derrière le dos.

Retrouvé dans une tranchée de la Cartoucherie, son corps fut enterré anonymement dans le cimetière de Bagneux. Exhumé avec celui de Marcel Ricard, il fut identifié par ses collègues, et inhumé au cimetière de La Pie à Saint-Maur.
Son nom est sur la liste des policiers morts pour la Libération de Paris au Musée de la préfecture de police, 4 rue de la Montagne Sainte-Geneviève à Paris (Ve arr.), sur celui de la cour de la Préfecture de police de Paris et sur la stèle du château de Vincennes aux 29 patriotes fusillés. Il figure également sur le mémorial de la résistance creusoise à Guéret (Creuse).
Le ministère des Anciens combattants lui attribua la mention « Mort pour la France ».
Fernand Moreau a été fait chevalier dans l’ordre national de la Légion d’honneur, homologué Interné résistant DIR et FFI le 22 juin 1946.
Son nom est sur la liste des policiers morts pour la Libération de Paris au Musée de la préfecture de police, 4 rue de la Montagne Sainte-Geneviève à Paris (Ve arr.), sur celui de la cour de la Préfecture de police de Paris et sur la stèle du château de Vincennes aux 29 patriotes fusillés.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article185450, notice MOREAU Fernand, Valentin par Christian Chevandier, version mise en ligne le 22 septembre 2016, dernière modification le 22 mars 2020.

Par Christian Chevandier

SOURCES : Arch. PPo., « Victimes du devoir », carton MO.— Christian Chevandier, Été 44. L’insurrection des policiers de Paris, Éd. Vendémiaire, 2014.— Luc Rudolph, Policiers rebelles. Une Résistance oubliée : la Police parisienne, Éd. SPE Militaria, 2014.— Notes Michel Thébault —SHD, Vincennes GR 16 P 429360 (notes Annie Pennetier). — AVCC, Caen 21 P 600778 (nc). — Site internet MemorialGenWeb.

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