RICARD Marcel, Marius, André

Par Christian Chevandier

Né le 15 décembre 1911 à Morez (Jura) ; exécuté sommaire à la Cartoucherie de Vincennes (Paris XIIe arr.) le 19 août 1944 ; cuisinier, gardien de la paix à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, Val-de-Marne) ; policier insurgé, membre d’Honneur de la Police, adjudant au sein des Forces françaises de l’intérieur (FFI).

Fils d’un employé de la compagnie de chemins de fer PLM, il a passé un CAP de cuisinier et exercé ce métier à La Baule et Angers avant de se rendre à Paris. Il effectua son service militaire d’octobre 1932 à octobre 1933, d’abord dans l’infanterie puis pendant six mois comme cuisinier à l’école spéciale militaire de Saint-Cyr. Ensuite, « ne trouva[nt] pas de travail comme cuisinier », il déposa sur les conseils d’un cousin gardien de la paix une demande d’embauche à la préfecture de police où il fut recruté en décembre 1936. Après avoir exercé dans la compagnie de circulation, il a été affecté en décembre 1943 au commissariat de Saint-Maur-des-Fossés (Seine, Val-de-Marne). Il s’est marié le 12 décembre 1937 avec Louise, Berthe Noël et a eu deux enfants, âgés de sept et huit ans au moment de la mort de leur père. La famille vivait avec la mère de Marcel Ricard rue du Chemin-Vert à Saint-Maur.

Après avoir été affecté spécial à la préfecture de police de Paris en 1939-1940, Marcel Ricard était en novembre 1943 membre d’« Honneur de la police ». Au premier jour de l’insurrection, le 19 août 1944, il a participé à des combats à Saint-Maur et s’apprêtait à traverser le bois de Vincennes avec deux collègues du commissariat de Saint-Maur, Fernand Moreau et Bernard Herbet, pour se rendre à la Préfecture de police attaquée par des détachements allemands. Tous trois furent capturés en tenue civile mais porteurs de leur pistolet administratif et d’un brassard tricolore au carrefour de Beauté, à la sortie de Nogent-sur-Marne. Emmenés à la Cartoucherie, dans le bois, tous trois furent fusillés, les mains liées derrière le dos.

Retrouvé dans une tranchée de la Cartoucherie, son corps fut enterré anonymement dans le cimetière de Bagneux. Exhumé avec celui de Fernand Moreau, il fut identifié par ses collègues, et inhumé au cimetière de La Pie à Saint-Maur.
Son nom est sur la liste des policiers morts pour la Libération de Paris au Musée de la préfecture de police, 4 rue de la Montagne Sainte-Geneviève à Paris (Ve arr.), et sur le monument aux morts de la cour de la Préfecture de police de Paris.

Le ministère des Anciens combattants lui attribua la mention « Mort pour la France » le 17 juillet 1945. ; il a été homologué FFI. avec le grade de sergent.
Homologué sergent FFI, prise de rang le 1er juin 1944, homologation prononcée le 22 février 1946, décret du 13 juin 1946 publié au JO du 19 juin 1946.
Certificat d’appartenance aux FFI en date du 24 septembre 1951 : a servi dans les FFI de l’Ile de France, département de la Seine, mouvement Honneur de la Police du 1er août 1944 au 19 août 1944. grade de sergent.
Il a été cité à l’ordre de la Nation ; la Croix de guerre avec palme et l a Légion d’Honneur lui ont été attribuées à titre posthume.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article185452, notice RICARD Marcel, Marius, André par Christian Chevandier, version mise en ligne le 22 septembre 2016, dernière modification le 13 février 2022.

Par Christian Chevandier

SOURCES : Arch. PPo., « Victimes du devoir », carton RES. — SHD, Vincennes, GR 16P 508930 , consultation Geneviève Launay. — Christian Chevandier, Été 44. L’insurrection des policiers de Paris, Éd. Vendémiaire, 2014.— Luc Rudolph, Policiers rebelles. Une Résistance oubliée : la Police parisienne, Éd. SPE Militaria, 2014.

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