CANDORET Maurice, Alphonse, Gilbert

Par Jacques Girault, Stéphanie Langlet

Né le 29 mars 1915 à Saint-Silvain-sous-Toulx (Creuse), mort le 21 juillet 2000 à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) ; instituteur ; président de la Fédération des œuvres scolaires et postscolaires laïques du Puy-de-Dôme (1980-1995).

Son père, Maurice, Marie, Louis Candoret, boucher, né en 1883, fut tué à l’ennemi, avant sa naissance, le 2 novembre 1914 sur le front de la Somme à Rouvroy. Sa mère, couturière à domicile, habitait chez ses parents, petits paysans, descendants de migrants saisonniers vers Paris, acquis aux idées républicaines avancées. Maurice Candoret reçut les premiers sacrements catholiques.

Pupille de la Nation, bon élève, encouragé par ses instituteurs, il réussit le concours des bourses de première série en 1927 et entra à l’École primaire supérieure de Bourganeuf. Bien préparé par ses professeurs d’idées radicales-socialistes, il entra à l’École normale d’instituteurs de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) en 1933. Moniteur de colonies de vacances, membre du mouvement Amsterdam-Pleyel, il participa dans l’établissement à une manifestation antifasciste après le 6 février 1934 et eut comme maître d’application le syndicaliste Jean-Auguste Sénèze. En 1936-1937, nommé instituteur à l’école Victor Duruy de la ville, il s’inscrivit à la faculté.

Passionné par le sport (éducation physique) qu’il pratiquait depuis son passage à l’EPS, membre du Stade clermontois, il commença à fréquenter les activités de la Fédération des œuvres laïques. Champion départemental et académique, sélectionné par l’Union française des œuvres laïques d’éducation physique (UFOLEP) pour les Olympiades populaires qui devaient se dérouler en 1936 à Barcelone, il rencontra des dirigeants sportifs tels que O. Gominon, R. Beaudonnat, Fleury, Dubosclard ...

Politiquement, Maurice Candoret, inscrit comme électeur dans sa commune natale, soutenait Albert Rivière, député socialiste SFIO de la Creuse. Il adhéra en 1935 aux étudiants socialistes et diffusa la presse socialiste à Clermont-Ferrand. Il appartenait au Syndicat national des instituteurs et à la Ligue des droits de l’Homme depuis 1936. Alors qu’il était sous les drapeaux, il participa en civil au meeting syndical à la Bourse du Travail, le 30 novembre 1938.

Appelé pour le service militaire en octobre 1937 dans l’infanterie à Montluçon (Allier), après son échec aux EOR, caporal-chef en 1938, Candoret devint instructeur à l’école d’enfants de troupe de Billom (Puy-de-Dôme). Mobilisé dès la déclaration de la guerre, envoyé sur la frontière allemande (Creutzwald-la-Croix), il fut fait prisonnier près de Charmes (Vosges) le 22 juin 1940 et envoyé en Allemagne (stalag XII) où il resta jusqu’à sa démobilisation en juillet 1945.

Après avoir repris ses études (deux certificats de licence) et avoir été de 1945 à 1947, surveillant général au collège Amédée Gasquet, Maurice Candoret se maria le 29 novembre 1948 à Chamalières, avec Andrée Passebon, institutrice.

Délégué départemental de l’UFOLEP en 1947, il fut mis à la disposition de la Ligue de l’enseignement en 1948 comme chargé de mission pour l’académie de Clermont-Ferrand. En 1953, secrétaire général de la Fédération des œuvres laïques du Puy-de-Dôme, il fut élu membre du conseil national de la Ligue de l’enseignement. Chargé de l’organisation de stages d’information aux activités périscolaires dans les écoles normales de l’académie et de la formation des animateurs d’éducation populaire, il participa à la mise en place de la section Centre laïque de tourisme culturel et en devint le responsable au niveau national et départemental. Il anima l’Office central de Coopération à l’école. En 1967, il prit part à la création des stages de formation d’animateurs de clubs touristiques en collaboration avec les services du Ministère de la Jeunesse et des sports, fonction qu’il remplit jusqu’en 1970. Membre du comité départemental d’expansion économique du Puy-de-Dôme (1965-1968), il fut nommé représentant des usagers à la commission départementale d’action touristique en 1970.

Membre du Parti socialiste SFIO, proche des idées de Pierre Mendès France, participant aux luttes pour la paix en Indochine, en Algérie puis au Vietnam, Candoret, syndiqué au SNI et à la Fédération de l’Éducation nationale, militait surtout dans les milieux laïques. Après avoir fondé, en 1950, le ciné-jeunesse clermontois, il fut élu en 1970 vice-président de l’Union française des œuvres laïques par l’image et le son. D’abord secrétaire général jusqu’en 1971, il fut élu président de la Fédération départementale des œuvres laïques en 1980. Présent à la plupart des congrès de la Ligue, il se montrait favorable, selon son témoignage, à la formation des cadres locaux, à la multiplication des associations locales plutôt qu’aux « expériences nationales de prestige ».

Au titre de ses différents engagements associatifs, Maurice Candoret représenta l’ensemble des mouvements de jeunesse et d’éducation populaire au Conseil économique et social de la région Auvergne. Membre du conseil d’administration de l’université Blaise-Pascal (1983-1986), vice-président de l’Union des délégués départementaux de l’éducation Nationale, en 1983, à Clermont-Ferrand, il lança les cercles d’études Pierre Mendès France et, en 1988, Condorcet.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article18554, notice CANDORET Maurice, Alphonse, Gilbert par Jacques Girault, Stéphanie Langlet, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 26 janvier 2022.

Par Jacques Girault, Stéphanie Langlet

SOURCES : Stéphanie Langlet, La Fédération des œuvres scolaires et postscolaires laïques du Puy-de-Dôme : étude des instances départementales de 1926 à 1956, mémoire de maîtrise, Clermont-Ferrand, 1998, 358 p. — Renseignements et manuscrits autobiographiques fournis par l’intéressé à J. Girault (1977) et à S. Langlet (1997). — Arch. Dép. Creuse, état civil. — Notes d’Alain Dalançon.

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