Par Jacques Girault
Né le 22 décembre 1913 à Barjols (Var), mort à La Seyne (Var), le 19 mai 2000 ; ouvrier métallurgiste puis de l’EDF ; secrétaire du syndicat CGT ; militant communiste ; adjoint au maire de La Seyne.
Fils d’un cultivateur qui mourut, victime de la guerre, en 1917 et d’une mère, originaire de Rougiers (Var), morte de la grippe espagnole en août 1918, Félix Canebier reçut les premiers sacrements catholiques. Après avoir fréquenté l’école des pupilles de la Nation jusqu’en 1924 à Antibes (Alpes-Maritimes), il devint ouvrier tanneur à Barjols. Réformé temporaire en 1935, il effectua en 1936 son service militaire dans l’infanterie à Hyères (Var) et fut libéré le 15 octobre 1937.
Ouvrier électricien aux Forges et Chantiers de la Méditerranée depuis 1932, puis soudeur à l’arc, il adhéra à la CGTU en 1933. Collecteur dans son atelier, il fut membre du bureau du syndicat jusqu’à la réunification syndicale. Avant son départ au service militaire, il avait adhéré à la cellule communiste des Chantiers.
Au retour de l’armée, Canebier travailla chez Doyen, entreprise métallurgique du Pont-du-Las où travaillaient quelques militants communistes (Eugène Armando, Henri Seillon). Il habitait à La Seyne dans le quartier de Mar Vivo et y collectait pour l’aide à l’Espagne. Membre du comité de la section communiste, il diffusait la presse.
Mobilisé le 27 août 1939 dans l’infanterie à Hyères (Var), Canebier fut fait prisonnier avec son régiment à La Motte-Beuvron (Loir-et-Cher). Interné au camp de Pithiviers (Loiret), il s’en évada et fut démobilisé à Hyères, le 6 août 1940.
Aussitôt, la police le surveilla. À la suite d’une distribution de tracts communistes (il assurait la liaison entre l’imprimerie et les diffuseurs), il fut arrêté le 2 février 1941. Jugé par le conseil de guerre maritime de Toulon, le 24 juillet 1941, défendu par Édouard Le Bellegou, il fut condamné à cinq ans de travaux forcés, vingt ans d’interdiction de séjour et à la saisie de ses biens. Après avoir été emprisonné à Toulon, il fut transféré, le 16 octobre 1943 à la Centrale d’Eysses (Lot-et-Garonne), puis déporté à Dachau (Allemagne) d’où il fut libéré le 10 mai 1945 et rapatrié vingt jours plus tard.
Marié uniquement civilement à La Seyne, en décembre 1945, père d’une fille, Canebier travailla à la Compagnie d’électricité de La Seyne, puis à l’EDF. Secrétaire du syndicat CGT, il le demeura jusqu’à sa retraite pour invalidité en 1963.
Communiste, Félix Canebier fit partie du collège départemental désigné pour l’élection du Conseil de la République, le 24 novembre 1946. Candidat aux élections municipales sur la liste « d’union républicaine et résistante de défense des intérêts communaux » qui obtint, le 19 octobre 1947, 4 279 voix sur 13 052 inscrits, il fut un des quatorze élus communistes. Réélu le 18 juin 1950 sur la même liste avec 5 184 voix sur 12 313 inscrits, il le fut régulièrement ensuite en 1953, 1959, et 1965. Il ne se représenta pas en 1971. Membre de la commission des travaux, délégué à l’Office d’HLM, il avait été adjoint au maire, délégué aux travaux entre 1950 et 1953.
Sa sœur Fernande Canebier épousa le militant communiste Paul Bardin.
Par Jacques Girault
SOURCES : Arch. Dép. Var, 7 M 12 2, 18 M 60, 3 Z 3 40, 3 Z 6 16. — Presse locale. — Renseignements fournis par l’intéressé.