GRASSI Ange

Par Jean-Louis Panicacci

Né le 28 août 1904 à Sinalunga (Italie, province de Sienne), pendu le 7 juillet 1944 à Nice (Alpes-Maritimes) ; maçon ; militant communiste ; résistant FTP.

Marié à Gabrielle Rossi, père d’un enfant de cinq ans. Arrivé en France en 1926, il résida d’abord à Beausoleil puis à Gattières à partir de 1931. Sous le Front populaire, il fut le président local de l’Unione Popolare Italiana, puis il s’engagea dans les Brigades internationales en Espagne en 1937.
Naturalisé français par décret du 25 mai 1940, il fut déchu de la nationalité par décret du 21 mars 1941. En raison de ses activités politiques passées, il fut interné au camp de Gurs du 20 octobre 1940 au 21 avril 1942. Il fit partie, en 1943-1944, des FTP légaux de Gattières. Arrêté le 3 juillet 1944 en compagnie de son camarade Séraphin Torrin*, lors d’une opération de représailles contre le village de Gattières conduite par une compagnie du 8e régiment de grenadiers accompagnant un groupe de policiers allemands du kommando Sipo-SD Nizza, il fut dénoncé comme communiste par un collaborationniste local et son domicile fut perquisitionné, un vieux pistolet allemand sans munitions étant retrouvé sous le matelas du lit de son fils. Conduit à Nice, il fut torturé car il refusait d’avouer la détention de l’arme vraisemblablement placée à son insu par l’Oberscharführer SS Engelfried, qui témoigna à charge contre lui lors du procès devant la cour martiale de la 148e Ersatz division siégeant à l’hôtel Ruhl le 7 juillet. Condamné à mort, il fut pendu vers 17 heures à un réverbère du bas de l’avenue de la Victoire (aujourd’hui avenue Jean Médecin), côté rue Maréchal Pétain (aujourd’hui rue de la Liberté), devant une foule rassemblée de force par un important cordon de sécurité et son corps ne fut dépendu que vers 20 heures afin de servir d’exemple à la population niçoise. Un poème (La ballade des pendus) fut composé le soir même par le cadre du FN Roland Claudel et diffusé le lendemain à sept mille exemplaires.
Des Arcades Grassi furent inaugurées trois mois après la pendaison entre la rue de la Liberté et la place Masséna et une grande plaque fut apposée à l’occasion de l’anniversaire de la bataille de Valmy, devant laquelle s’inclina le général de Gaulle le 9 avril 1945. Une rue « Torrin et Grassi » fut inaugurée à Gattières en juillet 1945, où un lieu de mémoire lapidaire fut installé en 1964 sur la place des Déportés. Une plaque fut également inaugurée dans sa ville natale le 7 juillet 1952. Chaque 7 juillet, la Ville de Nice organise une importante cérémonie patriotique sur le lieu de la pendaison et un lauréat départemental du concours de la Résistance et de la Déportation prononce une brève allocution.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article185588, notice GRASSI Ange par Jean-Louis Panicacci, version mise en ligne le 25 septembre 2016, dernière modification le 30 mai 2022.

Par Jean-Louis Panicacci

SOURCES : Archives du Musée de la Résistance azuréenne, Martyrologe et dossier Torrin et Grassi — Jean-Louis Panicacci, Les lieux de mémoire de la Deuxième guerre mondiale dans les Alpes-Maritimes, Nice, Serre, 1997.

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