TORRIN Séraphin, Marius

Par Jean-Louis Panicacci

Né le 8 décembre 1912 à Pélasque de Lantosque (Alpes-Maritimes), pendu le 7 juillet 1944 à Nice (Alpes-Maritimes) ; cultivateur ; militant communiste ; résistant FTP.

Fils de Pierre et de Laurentine Torrin, cultivateurs, Séraphin Torrin, agriculteur, s’était marié le 26 février 1938 à Gattières (Alpes-Maritimes) avec Olga Marie Bérenger. Membre du Parti communiste et Président du comité local du Front populaire à Gattières, diffuseur de l’hebdomadaire communiste Le cri des travailleurs.

Engagé dans les FTP légaux du village de Gattières en 1943, il fut arrêté le 3 juillet 1944 en compagnie de son camarade Ange Grassi lors d’une opération de représailles conduite par une compagnie du 8e régiment de grenadiers accompagnant quelques membres de la police allemande de Nice. Tous les hommes du village furent regroupés sur la place et un collaborationniste sortit des rangs pour désigner les communistes Séraphin Torrin (beau-frère du responsable communiste local qui avait réussi s’éclipser à l’arrivée des Allemands) et Ange Grassi. Une perquisition conduite à leur domicile révéla la présence d’un pistolet allemand sans chargeur sur le linteau d’une porte de l’appartement de Séraphin Torrin. Conduits à Nice, ils furent torturés car ils refusaient d’avouer la possession des armes vraisemblablement placées à leur insu par l’Oberscharführer SS Engelfried. Déférés devant la cour martiale de la 148e Ersatz division, siégeant à l’hôtel Ruhl, ils furent condamnés à mort pour détention d’armes et appartenance à l’organisation communiste. Vers 17 heures, ils furent pendus aux réverbères du bas de l’avenue de la Victoire (aujourd’hui avenue Jean Médecin) devant plusieurs centaines de personnes rassemblées de force par un important cordon de sécurité, à l’angle de la rue Hôtel des Postes et de l’avenue de la Victoire pour Séraphin Torrin. Leurs corps ne furent dépendus que vers 20 heures pour impressionner les Niçois.

Une rue « Torrin et Grassi » existe à Gattières depuis 1945 ainsi qu’un lieu de mémoire lapidaire sur la place des Déportés. Des Arcades Torrin furent inaugurées à Nice trois mois après la pendaison le long des Galeries Lafayette et une grande plaque rappelle l’épisode à l’angle de la rue Hôtel des Postes, devant laquelle s’inclina le général de Gaulle le 9 avril 1945. Une importante cérémonie patriotique a lieu chaque 7 juillet à l’initiative de la Ville de Nice avec une délégation de la commune de Gattières, un lauréat départemental du Concours de la Résistance et de la Déportation lisant une brève allocution.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article185589, notice TORRIN Séraphin, Marius par Jean-Louis Panicacci, version mise en ligne le 25 septembre 2016, dernière modification le 12 avril 2022.

Par Jean-Louis Panicacci

SOURCES : Archives du musée de la Résistance azuréenne, Martyrologe et dossier Torrin et Grassi. — Jean-Louis Panicacci, Les lieux de mémoire de la Deuxième guerre mondiale dans les Alpes-Maritimes, Nice, Serre, 1997.

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