CANET Albert [CANET Alphonse dit Albert]

Par André Balent

Né le 14 janvier 1901 à Millas (Pyrénées-Orientales) ; ouvrier agricole, propriétaire viticulteur, épicier ; militant communiste à Millas, puis à Estagel (Pyrénées-Orientales).

Alphonse Canet dit Albert était le fils de Victor Canet et d’Adèle Auzolat de Millas. Il épousa Thérèse Raynal. Canet fut secrétaire de la section communiste de Millas dès sa fondation en 1923 ; à cette date la section groupait 25 adhérents. Pendant de nombreuses années, il demeura secrétaire de la cellule de Millas. Pendant la « Troisième période » de l’Internationale communiste, les effectifs du Parti communiste millassois diminuèrent. Au début des années 1930 la cellule de Millas ne regroupait plus que six militants résidant dans cette commune : Albert Canet*, François Feuerstein*, André Gendre*, Paul Malet*, Henri Domenech (agriculteur) et Émile Erre (agriculteur). Toutefois la cellule de Millas étendait alors son activité sur plusieurs communes, non seulement dans le Riberal, mais aussi dans une partie des Basses-Aspres (région de Thuir). Ainsi, en juin 1932 les effectifs de la cellule de Millas, implantée dans les communes de Millas, Le Soler, Saint-Feliu-d’Avall, Saint-Feliu-d’Amont et Thuir (voir Lassalle Émile*) comptait, selon le commissaire spécial du Perthus (rapport du commissaire spécial du Perthus au préfet des Pyrénées-Orientales, 5 juin 1932), entre 80 et 100 adhérents dont 20 militants actifs. À cette date, Albert Canet avait abandonné le secrétariat de la cellule à André Gendre* mais occupait toujours le poste de secrétaire adjoint. Il redevint secrétaire de cellule lorsqu’André Gendre* dut assurer d’autres fonctions dans l’appareil régional du Parti communiste. Il demeura à ce poste jusqu’à son départ pour Estagel (vers 1938).
Il fut candidat du Parti communiste aux élections législatives de mai 1932 dans la circonscription de Céret (cantons d’Argelès, Céret, Arles-sur-Tech, Prats-de-Mollo, Thuir, Millas). Au premier tour il recueillit 1 010 voix contre 5 777 à son principal adversaire, le socialiste SFIO Joseph Parayre*. S’étant maintenu au second tour de scrutin, appliquant en cela la tactique des partis de l’Internationale communiste pendant la « troisième période » il ne recueillait plus que 567 suffrages.
En 1934, Albert Canet fut pendant quelque temps favorable aux thèses que développait Jacques Doriot* dans le Parti communiste. En mai 1935, il fut candidat aux élections municipales à Millas sur la liste de Front unique (et non de Front populaire) au sein de laquelle le Parti communiste bénéficiait d’un rapport de forces avantageux. Il fut élu au conseil municipal ainsi que tous les autres membres de la liste.
En 1936, Albert Canet siégeait au Bureau de la Région catalane du Parti communiste. Il fut réélu à cette instance par la conférence régionale réunie le 5 décembre 1937.
Ayant quitté Millas pour Estagel il milita à la cellule locale de cette commune. Mais celle-ci l’exclut (été 1939) pour « attitude incompatible avec l’appartenance au Parti communiste ». Son exclusion fut ratifiée par la conférence de la section d’Estagel réunie le 13 août 1939. En dépit de son exclusion du Parti communiste, Albert Canet fut déchu de son mandat de conseiller municipal en application de la loi du 20 janvier 1940.
Déporté le 18 juin 1944, au départ de Compiègne, vers Dachau (Allemagne) pour sa participation à la Résistance, il fut par la suite transféré au camp d’Allach d’où il fut libéré le 30 avril 1945.
Albert Canet vivait toujours à Estagel (1982), mais, depuis 1939, n’avait plus d’activités politiques. Adhérent de la FNRDIP, il était en 1965 président départemental de l’amicale des anciens de Dachau.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article18559, notice CANET Albert [CANET Alphonse dit Albert] par André Balent, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 18 mai 2015.

Par André Balent

SOURCES : Arch. Dép. Pyrénées-Orientales, versement du cabinet du préfet (13 septembre 1951), liasse 64 (Parti communiste 1932-33), rapport du commissaire spécial du Perthus au préfet des Pyrénées-Orientales (15 juin 1932), rapport du préfet des Pyrénées-Orientales au ministre de l’Intérieur, (21 juin 1932) ; liasse 169 (dissolution du Parti communiste), déchéance des élus communistes (annexes au rapport du préfet des Pyrénées-Orientales au ministre de l’Intérieur, 23 mars 1940). — RGASPI 495 270 3917, dossier du Komintern à son nom, pas encore consulté. — Le Travailleur Catalan, hebdomadaire de la Région catalane du Parti communiste, 26 décembre 1936, 10 octobre 1937, 11 décembre 1937, 19 août 1939. — Interview d’André Gendre*, militant du PCF à Millas. — Renseignements communiqués par François Beffara, maire socialiste de Millas, lettre du 18 mai 1982. — Note de Jean-Pierre Besse.

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