PEYROT Louis, Raymond

Par Daniel Grason

Né le 12 juillet 1920 à Rochefort-sur-Mer (Charente-Inférieure, Charente-Maritime), mort le 20 août 1944 à Neuilly-sur-Seine (Seine, Hauts-de-Seine) ; facteur aux P.T.T., comptable, gardien de la paix ; membre du réseau Ajax, des Forces Françaises Combattantes (F.F.C.), F.F.I.

Fils de Georges Peyrot, sculpteur sur plâtre, et de Eugénie Lacaud, tailleuse, Louis Peyrot alla à l’école dès l’âge de cinq ans, il obtint son CEP à onze ans, continua deux ans de cours supérieurs. Il entra aux Postes, Télégraphes et Téléphones (P.T.T.), y travailla cinq ans comme facteur auxiliaire à la distribution du courrier. Il s’engagea dans l’aviation le 26 mars 1940 pour la durée de la guerre, fut affecté à l’école des Radios à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine). Après la signature de l’armistice son contrat a été interrompu. Il exerça le métier de comptable dans une distillerie.
Il postula pour entrer dans la police parisienne, commença le 1er septembre 1942. Dans son autobiographie écrite le 6 septembre, il fit part de ses motivations : « De cette façon je pourrai continuer à servir ma patrie sous une autre forme, à servir le Maréchal Chef de l’État à qui nous devons beaucoup car il fut notre sauveur et notre protecteur. […] Aussi, c’est avec fidélité que je jure de servir à n’importe quel moment le Maréchal et le Gouvernement pour l’honneur et la sauvegarde de la France ».
Louis Peyrot vécut en hôtel au 10 rue de la Huchette, puis rue Monge à Paris (Ve arr.), avec son amie, Léone Ménin, originaire de Civray (Vienne). Elle travailla comme bonne à tout faire, et en mars 1943 en tant que surveillante à la Compagnie du Métropolitain Parisien. Le couple régularisa sa situation le 3 août 1943 à Paris Ve arr.), ils étaient parents de deux enfants, Alain né en janvier 1940 et Rose-Marie en février 1942, Eveline naquit en février 1944. Difficultés liés aux conditions de vie et à leurs revenus ? La naissance des trois enfants eut lieu chez les grands-parents maternels ou paternels.
Titularisé en septembre 1943, gardien de la paix cycliste, Louis Peyrot fut affecté au commissariat de Neuilly-sur-Seine. Membre du groupe de Combat Liberté du Réseau Oyax, le 19 août 1944, il participait aux combats de la mairie de la ville attaquée par les soldats allemands. Très grièvement blessé au ventre, il fut transporté à l’hôpital communal, il mourut le lendemain. Ses obsèques se déroulèrent le 30 août, une cérémonie religieuse eut lieu à l’église Saint-Pierre du Roule à Neuilly, il fut inhumé au cimetière ancien de la ville.
La Préfecture de police soutenait les familles dont le mari avait été tué. La veuve de Louis Peyrot fut reçue en avril 1945 par le commissaire de police de Neuilly. Titulaire du CEP, elle souhaitait apprendre la dactylographie afin de postuler un emploi de sténodactylographe à la Préfecture de Police. Mère de trois enfants, elle avait besoin de la présence de sa mère pour s’en occuper, et était à la recherche d’un logement plus grand.
Dans le hall de la mairie de Neuilly-sur-Seine les noms de ceux qui participèrent aux combats ont été gravés dans le marbre, dont celui de Louis Peyrot : « Morts pour la France au cours des combats de la Libération. Période du 19 au 25 août 1944 ». Une seconde plaque a été posée sur le mur extérieur de la mairie avec les noms des quatre gardiens de la paix tués dans les combats de Neuilly : Frédéric Malvezin, René Picard, Jean Riolet et Louis Peyrot.
Son nom a été porté sur la liste des policiers morts pour la Libération de Paris au Musée de la police 4 rue de la Montagne Sainte-Geneviève à Paris (Ve arr.),
Le ministère des Anciens combattants lui attribua la mention « Mort pour la France », Louis Peyrot a été homologué au titre des F.F.C. et F.F.I.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article185593, notice PEYROT Louis, Raymond par Daniel Grason, version mise en ligne le 11 octobre 2016, dernière modification le 12 mars 2020.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo. KC 28 (notes transmises par Christian Chevandier). – SHD, Caen AC 21 P 130519. – Bureau Résistance GR 16 P 473422. – Christian Chevandier, Été 44. L’insurrection des policiers de Paris, Éd. Vendémiaire, 2014. – « Au cœur de la Préfecture de Police de la Résistance à la Libération », Sous la dir. de Luc Rudolph, Directeur honoraire des services actifs, Éd. LBM, 2009. – Site internet GenWeb. — État civil.

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