OLSCHITZKI ou OLSCHITZKY Albert

Par Jean-Sébastien Chorin

Né le 18 septembre 1927 à Paris (XIe arr.), massacré le 17 août 1944 à Bron (Rhône) ; naturalisé français ; étudiant ; victime civile.

Albert Olschitzki était le fils de Hersch Olschitzki et de Basza Swiatowa. Ses parents et son frère aîné, Nouta (dit Nathan) Olschitzki, émigrèrent de Pologne vers la France avant 1921. Ils s’installèrent à Paris. Le 18 septembre 1927, Albert Olschitzki naquit au 155 rue Amelot (XIe arr.). Vers 1928, la famille Olschitzki s’installa au 156 boulevard Magenta (Paris, Xe arr.). Le 15 septembre 1928, Hersch Olschitzki, Basza Swiatowa et leurs deux fils, Nathan et Albert Olschitzki, furent naturalisés Français. Le couple Olschitzki eut deux autres enfants. Le père d’Albert Olschitzki fut commerçant et tailleur.
Pendant la guerre, les Olschitzki s’établirent à Lyon (Rhône). En 1941, pour ne pas s’exposer à la répression antisémite, Hersch Olschitzki vendit son magasin « Lyon Élégant », situé 18 Grande rue de la Guillotière (Lyon, VIIe arr.) et spécialisé dans la « confection pour hommes ». Il en devint un simple employé. Albert Olschitzki était étudiant. Son frère, Nathan Olschitzki, s’engagea dans la Résistance. En 1944, les Olschitzki demeuraient à Lyon, 42 rue de Marseille (VIIe arr.) et 15 rue Henri Pensier (VIIIe arr.).
Le 25 mai 1944, Albert, Hersch et Nathan Olschitzki furent arrêtés à Lyon. Hersch Olschitzki travaillait dans le magasin « Lyon Élégant », 18 Grande rue de la Guillotière, lorsque, vers 9h30, son lieu de travail fut cerné par des hommes de la Milice et de la Gestapo. Identifié comme juif, Hersch Olschitzki fut arrêté et conduit à l’École de santé militaire, avenue Berthelot. Son fils Nathan, se trouvant non loin, assista à l’arrestation de son père. Il se rendit immédiatement au 15 rue Henri Pensier pour avertir son frère Albert. A son arrivée, les Allemands se trouvaient déjà sur place. Ils avaient arrêté Albert Olschitzki et se saisirent de Nathan Olschitzki. Tout comme leur père, les deux frères furent conduits au siège de la Gestapo, avenue Berthelot. Tous trois furent interrogés et amenés à la prison de Montluc (Lyon) où ils furent incarcérés dans la « baraque aux Juifs ». Nathan Olschitzki fut transféré à Drancy le 21 juin 1944 et déporté le 30 juin 1944 à Auschwitz par le convoi numéro 76. Il décéda le 17 avril 1945 en Allemagne.
Le 14 août 1944, eurent lieu des bombardements sur la base aérienne de Bron (Rhône). Devant l’ampleur des dégâts, les Allemands décidèrent de faire travailler sur le camp d’aviation des détenus juifs de la prison de Montluc.
Le 17 août, à 9 heures du matin, Albert Olschitzki et 49 autres prisonniers furent extraits « sans bagage » de la « baraque aux Juifs ». Le gardien Wittmayer fit l’appel et, à la dernière minute, les Allemands remplacèrent deux catholiques par des Juifs. Ils furent embarqués sur trois camions gardés par des soldats allemands armés de mitraillettes, puis amenés sur le champ d’aviation de Bron. A Bron, les prisonniers furent répartis par groupes de trois et contraints de rechercher, d’extraire et de désamorcer des bombes non éclatées. Vers midi, ils furent dirigés près d’un hangar pour déjeuner. L’un des détenus, Jacques Silbermann, profita de cette occasion pour s’évader. Après des menaces de représailles et de vaines recherches, les soldats allemands conduisirent les 49 détenus sur le chantier pour reprendre le travail. A 18h30, alors que les prisonniers remontaient sur un camion pour regagner Montluc, un major allemand donna l’ordre de les amener sur un autre chantier. Les 49 détenus furent conduits près de trois trous d’obus au dessus desquels ils furent exécutés par balles. Leurs corps furent ensuite recouverts de terre et de gravats.
Le lendemain, 18 août, 23 détenus juifs de Montluc, dont au moins 20 de la « baraque aux Juifs », furent également conduits sur le terrain d’aviation de Bron. Ils subirent le même sort que les prisonniers de la veille. Ils furent exécutés au-dessus d’un trou d’obus après avoir recherché, extrait et désamorcé des bombes non éclatées toute la journée.
Le 19 août, le chef de la « baraque aux Juifs », Wladimir Korvin-Piotrowsky, dû remettre « en tas » les bagages des 70 prisonniers aux autorités allemandes.
En septembre 1944, cinq charniers furent découverts sur le terrain d’aviation de Bron. Les corps d’Albert et Hersch Olschitzki furent retrouvés dans le charnier E, situé entre les charniers C et D et contenant 26 cadavres. D’après le rapport du médecin légiste, Albert Olschitzki décéda suite à une blessure au cou et à la base du crâne. Son corps fut décrit comme suit : 1m80, cheveux bruns. Il fut d’abord enregistré sous le numéro 86 puis identifié le 3 octobre 1944. Albert Olschitzki fut inhumé au cimetière de Lyon - La Mouche (VIIe arr.). Le 6 décembre 1945, il fut à nouveau inhumé avec son père au cimetière parisien de Bagneux (Hauts-de-Seine).
La mention Mort pour la France fut transcrite sur son acte de décès le 3 novembre 1945. Le Ministre des Anciens Combattants et Victimes de la Guerre lui attribua le titre d’interné politique en 1954.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article185632, notice OLSCHITZKI ou OLSCHITZKY Albert par Jean-Sébastien Chorin, version mise en ligne le 26 septembre 2016, dernière modification le 26 décembre 2020.

Par Jean-Sébastien Chorin

SOURCES : DAVCC, Caen, dossiers d’Albert et Hersch Olschitzki.— Arch. Dép. Rhône, 3335W22, 3335W11, 3460W1, 3808W866, 31J66.— Bulletin de l’Association des Rescapés de Montluc, N°18, mai 1946.— Bulletin de l’Association des Rescapés de Montluc, N°23, octobre 1946.— Ce soir, grand quotidien d’information indépendant, 5 décembre 1945.— Pierre Mazel, Mémorial de l’oppression, fasc. 1, Région Rhône-Alpes, 1945.— Site Internet de Yad Vashem

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable