PICARD René, Constant, Marie, Eugène

Par Daniel Grason

Né le 29 avril 1913 à Saint-Hilaire-le-Vouhis arrondissement de La-Roche-sur-Yon (Vendée), mort le 20 août 1944 à Neuilly-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne) ; agriculteur, gardien de la paix cycliste ; membre des Forces Françaises Combattantes (F.F.C.) ; F.F.I.

Fils de Aimé Marcel Picard et de Estelle Jaud, cultivateurs, René Picard alla à l’école à l’âge de six ans, il obtint son CEP à douze ans. Ensuite il aida ses parents aux travaux des champs. Il a été appelé en octobre 1934 sous les drapeaux pour un an au 24e Régiment d’infanterie au camp de Satory près de Versailles (Seine-et-Oise, Yvelines). Il suivit le peloton des élèves caporaux, fut nommé caporal.
Il écrivit à la Préfecture de police, sollicitant un emploi de gardien de la paix. Il commença le 28 décembre 1937. Dans son autobiographie, il fit part de ses motivations : « J’ai jugé cet emploi digne d’un bon citoyen français, et aussi pour me faciliter la fondation d’un futur foyer et y apporter le bien-être ».
Affecté au commissariat de Neuilly-sur-Seine, René Picard était apprécié ainsi : « Bon gardien. Actif, dévoué, bonne présentation, donne satisfaction ». Ses supérieurs relevaient son « peu d’ambition » qui lui aurait permis de « mieux faire ».
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Plusieurs garnisons allemandes comptant plusieurs milliers d’hommes étaient en garnison à Neuilly même ou dans le bois de Boulogne. Feldkommandantur, Feldgendarmerie, police de sécurité et du renseignement de la SS (Sipo-SD) dirigée par Karl Boemelburg, commandant SS-Sturmbannführer étaient sur place.
Dès le 19 août il y eut des combats à la mairie de Neuilly, des F.F.I. et des policiers du commissariat y participèrent. René Picard fut blessé par un éclat de grenade et tué d’une balle dans la tête lors de l’attaque de la Mairie et du Commissariat par les allemands.
Son inhumation se déroula le 30 août 1944 au cimetière de Neuilly. Dans le hall de la mairie les noms de ceux qui participèrent aux combats ont été gravés dans le marbre, dont celui de René Picard : « Morts pour la France au cours des combats de la Libération. Période du 19 au 25 août 1944 ». Une seconde plaque a été posée sur le mur extérieur de la mairie avec les noms des quatre gardiens de la paix tués dans les combats de Neuilly : Frédéric Malvezin, René Picard, Jean Riolet et Louis Peyrot. Son nom a été porté sur la liste des policiers morts pour la Libération de Paris au Musée de la police 4 rue de la Montagne Sainte-Geneviève à Paris (Ve arr.), ainsi que sur une plaque commémorative dédiée aux morts de la Seconde Guerre Mondiale dans le cimetière de Sainte-Cécile en Vendée.
Le ministère des Anciens combattants lui attribua la mention « Mort pour la France », Louis Peyrot a été homologué au titre des F.F.C. et F.F.I.
Il s’était marié le 21 mai 1938 à Sainte-Cécile (Vendée) avec Clémence Veillet et était père d’un fils né le 7 septembre 1942. La famille Picard vivait 13 bis rue des Fontenelles à Nanterre (Seine, Hauts-de-Seine). Le commissaire de Neuilly fut nommé tuteur officieux de l’enfant, il reçut l’épouse de René Picard. Celle-ci souhaitait s’occuper de l’éducation de son fils.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article185633, notice PICARD René, Constant, Marie, Eugène par Daniel Grason, version mise en ligne le 4 octobre 2016, dernière modification le 7 octobre 2018.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo. KC 28 (notes transmises par Christian Chevandier). – SHD, Caen AC 21 P 130877 – Bureau Résistance GR 16 P 475298. – Christian Chevandier, Été 44. L’insurrection des policiers de Paris, Éd. Vendémiaire, 2014. – « Au cœur de la Préfecture de Police de la Résistance à la Libération », Sous la dir. de Luc Rudolph, Directeur honoraire des services actifs, Éd. LBM, 2009. – Site internet GenWeb. — État civil.

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