CANEY Léon, Louis, Félix

Par Alain Dalançon

Né le 21 novembre 1916 à Bolbec (Seine-Inférieure, Seine-Maritime), mort le 7 mars 1973 à Paris (XIXe arr.) ; professeur ; militant syndicaliste du SNES, membre du bureau national (1956-1966), secrétaire de la commission laïque (1961-1964).

Léon Caney, suivit la trace de ses parents instituteurs, Léon, Victor Caney et Blanche Brasse. Titulaire du brevet supérieur en 1935 puis du certificat d’aptitude professionnelle en 1936, Il exerça d’abord comme instituteur au Havre de 1935 à 1937, puis de 1940 à 1943.

Il avait été mobilisé dans les services météo de la base aéronavale de Cherbourg (Manche) en 1940. Il devint professeur des classes élémentaires en 7e au lycée de Bourges (1943-1945), puis dans les classes nouvelles (1945-1949). Nommé professeur de 8e au lycée de Clermont-Ferrand (1949-1951), il entra comme professeur de 7e au lycée Pasteur de Neuilly-sur-Seine en 1951, et devint professeur certifié.

Il s’était marié le 4 avril 1939 au Havre (Seine-inférieure, Seine-Maritime), avec Marguerite Le Baut dont il divorça en 1958, et se remaria le 17 décembre de la même année à Paris (XIXe arr.) avec Marie Jullonnier. Il avait deux enfants.

Syndiqué au Syndicat national de l’enseignement secondaire (classique-moderne), de sensibilité « autonome », Léon Caney fut de ceux qui, durant les années 1950, critiquèrent le manque de détermination de la direction du syndicat dans sa défense de l’enseignement secondaire, trop paralysée à leur goût par le Syndicat national des instituteurs dans la FEN, et d’autre part la politisation de l’autonomie. Il fut donc à l’initiative de la constitution d’une liste « C » aux élections à la commission administrative nationale du SNES à partir de 1955 avec Joseph Martin. Cette liste Én’obtint alors que 444 voix (soit 3,8 % des suffrages exprimés) et n’eut aucun élu. Aux scrutins suivants de 1956 et 1958, il fut à nouveau tête d’une liste « C » qui obtint cette fois 6,27 % puis 6,61 % des suffrages exprimés et trois élus chaque fois, ce qui lui permit de siéger à la CA et au bureau national de 1956 à 1959.

En 1960, bien qu’une nouvelle liste « C », conduite par l’ancien secrétaire général Albert-Claude Bay et Claude Rudigoz, ait participé aux élections à la CA, Léon Caney revint sur la liste « A » et continua donc de siéger à la CA et au BN de 1960 à 1966.

Il fut secrétaire de la commission laïque de 1961 à 1964, succédant à Pierre Reichen. Sa défense de la laïcité était encore marquée par l’anticléricalisme. Il écrivit ainsi dans L’Université syndicaliste de mai 1963, un article intitulé Pacem in terris du nom de l’encyclique du pape Jean XXIII, dans lequel, tout en reconnaissant le ton plus libéral du pape, il affirmait que pour autant l’Église n’avait pas évolué : « Elle se croit toujours infaillible et prétend détenir seule la Vérité. [...] Des abîmes séparent encore les conceptions de l’Église de l’esprit d’humanisme et de tolérance de l’université laïque française. Et rien, dans cette encyclique, ne permet d’affirmer que l’Église, pour faire régner la paix sur terre, déclarera en France la paix scolaire »

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article18564, notice CANEY Léon, Louis, Félix par Alain Dalançon, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 13 février 2018.

Par Alain Dalançon

SOURCES : Arch. IRHSES (Congrès du SNES, CA, L’Université syndicaliste). — Dossier individuel du lycée Pasteur.— Etat civil en ligne, Arch. Dép. Seine-Maritime.

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