FOURNIER-BERVILLE Charles, Victor

Par Pierre Baudrier

Né à Paris le 8 vendémiaire an III (29 septembre 1794) et mort le 27 décembre 1869. à Paris ; blessé des 5 et 6 juin 1832, artiste peintre.

Le pouvoir l’a compté, peut-être à tort, au nombre des membres des forces de l’ordre victimes de l’insurrection. Demeurant rue Jean-Jacques Rousseau n° 8, il perçoit une pension de 1 000 francs pour avoir reçu un coup de feu à la tête, avec perte de substance considérable, gêne dans la prononciation et la déglutition, perte de l’oeil.

On lit dans le Journal des débats de l’époque :

« Nous avons inséré, dans notre numéro du 10 juin [le 11], une note communiquée dans laquelle on lisait que, dans la matinée du 6, des coups de feu furent tirés sur les soldats réunis à l’hôtel des postes, par plusieurs fenêtres situées vis-à-vis la cour de cet hôtel, et qu’un des tireurs, signalé comme le plus opiniâtre, fut atteint d’une balle qui lui fracassa la mâchoire. Ce tirailleur était M. FOURNIER de BERVILLE, chasseur de la 4e compagnie, 4e bataillon, 3e légion de la garde nationale ; mais, loin de seconder les efforts des insurgés, cet excellent citoyen, qu’on ne peut accuser que d’un zèle imprudent, tirait de sa croisée sur les fauteurs de l’anarchie … M. FOURNIER de BERVILLE, avant de tirer sur les insurgés, s’était fait reconnaître par les gardes nationaux de sa compagnie et les avait prévenus de son intention. Réveillé par la fusillade, il avait à peine pris le temps de passer un caleçon, et s’était jeté à la hâte sur son fusil, que ses camarades ont toujours vu dirigé contre les rebelles postés à la barricade de la rue Montmartre … MM. ROUX, CULLERIER et MICHU ont prodigué à M. FOURNIER de BERVILLE les soins les plus empressés. »

Mr FOURNIER de BERVILLE était peintre. Sa notice du Dictionnaire de Biographie Françaisedéclare qu’il est mort à Paris en juin 1848 après avoir été grièvement blessé lors des « journées de juin » 1848. 
Mais c’était inexact. En effet un Charles-Victor FOURNIER de BERVILLE, 72 rue Blanche à Paris, déposa le 20 février 1862 un brevet d’appareil de traction pour chemins de fer !
Et ce ne pouvait être que le garde national né à Paris en 1794 ! Ne trouve-t-on pas dans les registres des décès numérisés du 17e arrondissement de Paris l’acte suivant :
28/12/1869 Décès de Charles-Victor Fournier de Berville Rentier né à Paris, célibataire âgé 75 ans, mort la veille en son domicile au N°2 rue Caroline. (Registre coté V4E2073 - Acte 2107 du registre - Vue 11 de la numérisation). Il est donc bien né en 1794 !

Finalement, Fournier s’était-il battu en fait et en pensée du côté des forces de l’ordre ou du côté des insurgés ?

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article185665, notice FOURNIER-BERVILLE Charles, Victor par Pierre Baudrier, version mise en ligne le 27 septembre 2016, dernière modification le 16 septembre 2018.

Par Pierre Baudrier

SOURCES : Bulletin des lois du Royaume de France, IXe série. Règne de Louis-Philippe Ier, roi des Français. IIe partie.- Ordonnances. IIe section.- Ordonnances IIe section.- Tome quatrième, contenant les ordonnances d’intérêt général ou particulières publiées pendant le second semestre de 1833. Nos 63 à 86, Paris, Impr. Royale, Février 1834, p. 607. —Journal des débats politiques et littéraires, lundi 11 juin, p. 2, col. 2 ; 18 juin 1832, p. 2, col. 2 et 3. — Bulletin des lois de l’Empire français. XIe série. Règne de Napoléon III, empereur des Français. Deuxième semestre de 1863, contenant les lois et décrets d’intérêt public et général publiés depuis le Ier juillet jusqu’au 31 décembre 1863. Partie principale. Tome XXII. Nos 1133 à 1169, Paris, Impr. Impériale, 1864, pp. 446-447. — Alfred Ledier, Société des sciences industrielles, arts et belles-lettres de Paris. Extrait du rapport fait à la Société, le 25 avril 1862, sur la barre d’attelage de sûreté à l’usage des chemins de fer, inventée par M. Fournier de Berville. [Signé : A. Lédier. 25 avril 1862.], Paris, Impr. de L. Martinet.- 7 pages.

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