DALLAS Pierre, Albert, François

Lieutenant pilote aviateur, il fut recruté en août 1942 par le lieutenant Lucien Poulard* qu’il connaissait et qui faisait partie du réseau Alliance. Entré dans l’organisation avec le pseudonyme "Cornac", il devint chef de l’équipe aviation, mettant au point 12 opérations d’atterrissages Lysander clandestins et 6 parachutages de matériel ou d’agents. Il recruta dans son équipe le couvreur Marcel Trumel, "Desman" qui sera fusillé avec lui et le médecin Marcel Gilbert "Toubib", mort en déportation au camp de Flossenburg (Allemagne) le 2 février 1945.
Il fut arrêté à Aulnay-sous-Bois le 16 septembre 1943, avec ce dernier puis déporté le 16 décembre 1943 au départ du camp de Compiègne à destination de l’Allemagne où il fut interné aux prisons de Kehl-am-Rhein puis Freiburg-im-Breisgau (Bade-Wurtemberg). Le dossier d’accusation des trois hommes fut transmis le 28 février 1944 au Tribunal de guerre du Reich. Pierre Dallas fut jugé avec Marcel Trümel le 10 juin 1944 par le 3e Senat du Tribunal de guerre, présidé par le juge Block. Accusés d’espionnage au profit d’une puissance ennemie, ils furent condamnés à mort et le jugement ayant été confirmé à Torgau (Saxe, Allemagne) le 26 juin par l’amiral Max Bastian, président du Tribunal de guerre, ils furent transférés le lendemain à la prison de Schwäbisch Hall (Bade-Wurtemberg) dans l’attente de la réponse du Führer à leur recours en grâce qui fut refusé le 17 juillet.
Dès lors l’affaire était consommée et le 18 août, le directeur de la prison fit le tour des cellules pour annoncer aux condamnés qu’ils seraient transférés dans la nuit du 20 au 21 août et que leurs affaires personnelles devraient rester sur place. On leur fit remplir une étiquette indiquant leur adresse en France afin qu’elles soient restituées à leurs familles. Tous comprirent quel sort leur était réservé.
Pierre Dallas et les 23 autres codétenus furent conduits en camionnette par groupes de huit, le 21 août à l’aube à la caserne Schlieffen, à Heilbronn (Bade-Wurtemberg). Ils furent fusillés au champ de tir d’Heilbronn après avoir reçu l’assistance d’un prêtre, mais en refusant d’avoir les yeux bandés. Ils moururent courageusement en criant « Vive la France ». Ils furent inhumés dans le cimetière de Sonthein-Neckar et le dernier vœu des 24 condamnés étant « d’être enterrés en France » fut exaucé par le réseau "Alliance" qui rapatriera les corps en juin 1947, à Strasbourg.
Il obtint la mention "Mort en déportation" par arrêté du 26 février 2013.