DESCAT Raymond

Par Jean-Louis Ponnavoy

Né le 14 juin 1897 à Saint-Justin (Landes), exécuté sommairement le 30 novembre 1944 à Pforzheim (Allemagne) ; coiffeur ; résistant du réseau SR Alliance.

Raymond Descat était le fils d’Ida Descat, sans profession. Il était divorcé d’Yvonne Couesnon, dont il eut une fille Françoise, née le 15 mars 1940. Il se remaria le 18 juin 1942 à Lyon (IIIe arr.) avec Yvonne Marie Germaine Correndon.
Il travaillait dans un salon de coiffure à Lyon depuis le 4 avril 1938 et entra dans la Résistance le 1er février 1943 au réseau de renseignements militaires "Alliance" sous le nom de code "W1", sur le secteur de Lyon "Villa" et son salon de coiffure servit de « boîte aux lettres » au réseau.
Selon le témoignage de ses patrons, il était en vacances dans sa famille à Bordeaux lorsque sa femme fut arrêtée. Recherché il se cacha pendant quelque temps puis se constitua prisonnier le 14 décembre 1943 pour obtenir la libération de son épouse qui fut effective le 29 décembre. Raymond Descat fut incarcéré à la prison de Montluc et transféré à la prison de Fresnes puis déporté vers l’Allemagne le 10 janvier 1944 et incarcéré à la prison de Pforzheim (Bade-Wurtemberg) le 25 janvier 1944 sous le n°568. Le 19 mars 1944, la Gestapo de Strasbourg transmit un dossier concernant Raymond Descat et sept autres coinculpés, au Tribunal de guerre du Reich qui y apposa les tampons « Geheim » (secret) et « Haftsache » (affaire concernant des détenus) ainsi que la mention « NN » (Nacht und Nebel-Nuit et Brouillard).
Il n’y eut pas de jugement et devant l’avance des Alliés sur le Rhin le 30 novembre 1944, il fut extrait de sa cellule ainsi que 17 autres hommes et 8 femmes appartenant comme lui au réseau Alliance. Après un simulacre de libération, ils furent tous conduits en camion à la forêt de Hagenschiess, à quelques kilomètres de Pforzheim et abattus d’une balle dans la nuque par les agents de la Gestapo de Strasbourg, Julius Gehrum, chef de l’AST III, Reinhard Brunner, Howold, Buchner et Irion, puis jetés dans une fosse recouverte ensuite de terre et de branchages.
Leurs corps furent exhumés par les autorités françaises le 19 mai 1945 et mis par des civils allemands dans des cercueils devant lesquels la population de Pforzheim dut défiler au cours d’une émouvante cérémonie. Ils furent ensuite rapatriés en France.
Raymond Descat est inhumé à la Nécropole nationale de Strasbourg-Cronenbourg (Bas-Rhin).
Il obtint la mention "Mort pour la France" et "Mort en déportation" par arrêté du 9 avril 2008 ainsi que le titre de "Déporté résistant" par décision du 8 août 1953.
Il obtint la Médaille de la Résistance et fut homologué comme agent P2 des Forces françaises combattantes (FFC) et chargé de mission de 3e classe avec le grade de sous-lieutenant.
Son nom figure sur le registre de la Nécropole nationale Cronenbourg, à Strasbourg et sur la stèle commémorative du réseau Alliance, à Pforzheim (Allemagne).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article185738, notice DESCAT Raymond par Jean-Louis Ponnavoy, version mise en ligne le 1er octobre 2016, dernière modification le 12 mars 2020.

Par Jean-Louis Ponnavoy

SOURCES : Dossier AVCC Caen 443061. — Auguste Gerhards, Tribunal du 3e Reich, archives historiques de l’armée tchèque, à Prague, Ed. Le Cherche Midi, Paris 2014.— Mémorial de l’Alliance, 1948.— Brochure Zur Erinnerung Réseau Alliance 30 novembre 1944/30 novembre 2019.— Mémorial Genweb.

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