Par Jean-Louis Ponnavoy
Né le 8 février 1923 à Marseille (Bouches-du-Rhône), exécuté sommairement le 30 novembre 1944 à Pforzheim (Bade-Wurtemberg, Allemagne) ; étudiant ; résistant du réseau SR Alliance.
Marcel Fontenaiile était le fils de Jean, ingénieur des Ponts et Chaussées. Étudiant, il fit d’abord partie des Chantiers de jeunesse et entra dans la Résistance comme membre du réseau de renseignements militaires "Alliance" sur la région Nord et le secteur "Stade" sous le pseudonyme "Falin" et il fit office d’estafette du secteur.
Il fut arrêté le 25 avril 1944 sous sa fausse identité et accusé d’espionnage. Emprisonné à Marseille, il fut transféré à la prison de Fresnes (Seine, Val-de-Marne) puis déporté en mai à la prison de Pforzheim (Bade-Wurtemberg, Allemagne). Son dossier fut transmis par la Gestapo de Strasbourg au Tribunal de guerre du Reich, qui y apposa les tampons « secret » et « affaire concernant des détenus » et le remit le 2 août à disposition du SD de Strasbourg sans aucun jugement.
Devant l’avance des Alliés sur le Rhin le 30 novembre 1944, Marcel Fontenaille fut extrait de sa cellule ainsi que 17 autres hommes et 8 femmes appartenant comme lui au réseau Alliance. Après un simulacre de libération, ils furent tous conduits en camion à la forêt de Hagenschiess, à quelques kilomètres de Pforzheim et abattus d’une balle dans la nuque par les agents de la Gestapo de Strasbourg, Julius Gehrum, chef de l’AST III, Reinhard Brunner, Howold, Buchner et Irion, puis jetés dans une fosse recouverte ensuite de terre et de branchages.
Leurs corps furent exhumés par les autorités françaises le 19 mai 1945 et mis par des civils allemands dans des cercueils devant lesquels la population de Pforzheim dut défiler au cours d’une émouvante cérémonie. Ils furent ensuite rapatriés en France.
Il obtint la mention "Mort en déportation" par arrêté du 1er février 2013.
Son nom figure sur la stèle commémorative du réseau Alliance, à Pforzheim (Allemagne).
Son père, membre de l’A.S. et franc-maçon est mort en déportation, à Buchenwald en 1944.
Une rue d’Aix-en-Provence porte leur nom.
Par Jean-Louis Ponnavoy
SOURCES : Auguste Gerhards, Tribunal du 3e Reich, Archives historiques de l’armée tchèque, à Prague, Le Cherche Midi, 2014. — Mémorial de l’Alliance, 1948.— Site Internet "Les CGPE littéraires de Cézanne".— Mémorial GenWeb.