EOZÉNOU Jean Louis

Par Jean Louis Ponnavoy

Né le 14 avril 1913 à Lannilis (Finistère), exécuté sommairement le 30 novembre 1944 à Pforzheim (Bade-Wurtemberg, Allemagne) ; commis de la marine ; résistant du réseau SR Alliance homologué FFC et DIR.

Commis de la marine à l’arsenal de Brest, Jean Eozénou entra au réseau de renseignements militaires Alliance, comme éclaireur et agent de renseignement sur la région Bretagne "Chapelle".
Arrêté le 15 novembre 1943 à l’arsenal de Brest par les Allemands, il fut emprisonné à Brest puis fut transféré à la prison de Fresnes (Seine, Val-de-Marne) et ensuite déporté vers l’Allemagne, où il fut incarcéré à la prison de Pforzheim le 25 janvier 1944, avec le n° 573. Le 2 mars 1944, la Gestapo de Strasbourg transmit un dossier d’accusation d’espionnage impliquant douze agents du réseau dont Jean Eozénou, au Tribunal de guerre du Reich, qui y apposa les tampons « secret » et « affaire concernant des détenus », ainsi que la mention « NN » (Nacht und Nebel-Nuit et Brouillard). Les accusés furent remis à disposition de la Gestapo de Strasbourg le 10 septembre 1944, sans que le jugement ait eu lieu, ce qui équivalait à une condamnation à mort.
Devant l’avance des Alliés sur le Rhin le 30 novembre 1944, Jean Eozénou fut extrait de sa cellule ainsi que 17 autres hommes et 8 femmes appartenant comme lui au réseau Alliance. Après un simulacre de libération, ils furent tous conduits en camion à la forêt de Hagenschiess, à quelques kilomètres de Pforzheim et abattus d’une balle dans la nuque par les agents de la Gestapo de Strasbourg, Julius Gehrum, chef de l’AST, Reinhard Brunner, Howold, Buchner et Irion, puis jetés dans une fosse recouverte ensuite de terre et de branchages.
Leurs corps furent exhumés par les autorités françaises le 19 mai 1945 et mis par des civils allemands dans des cercueils devant lesquels la population de Pforzheim dut défiler au cours d’une émouvante cérémonie. Ils furent ensuite rapatriés en France et Jean Eozénou repose au cimetière de Lambezellec, près de Brest (Finistère).
Il obtint la mention "Mort en déportation" par arrêté du 26 février 2013 et le titre de "Déporté et interné résistant" (DIR) et fut homologué aux Forces françaises combattantes (FFC).
Son nom figure sur la stèle commémorative du réseau Alliance à Pforzheim.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article185774, notice EOZÉNOU Jean Louis par Jean Louis Ponnavoy, version mise en ligne le 3 octobre 2016, dernière modification le 12 novembre 2022.

Par Jean Louis Ponnavoy

SOURCES : Service historique de la Défense, AVCC, Caen, Cote AC 21 P 180179 (nc) et SHD, Vincennes, GR 16 P 209994 (nc).— Marie-Madeleine Fourcade, L’Arche de Noé, Fayard 1968. — Auguste Gerhards Tribunal du 3e Reich, Archives historiques de l’armée tchèque, à Prague, Paris 2014. — Mémorial de l’alliance, 1948. — Wikipédia, Réseau Alliance et camp de concentration de Natzweiler-Struthof. — Brochure Zur Erinnerung Réseau Alliance 30 novembre 1944/30 novembre 2019. — Guy Caraes, Le réseau Alliance], éditions Ouest-France, Rennes, 2021. — Mémorial GenWeb.— Note de sa fille Anne Eozenou.

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