RAYMOND Louis, Augustin

Par Daniel Grason

Né le 18 novembre 1907 à Séez arrondissement d’Alberville (Savoie), mort le 30 août 1944 à l’Hôpital Marmottan à Paris (XVIIe arr.) ; manœuvre, gardien de la paix ; F.F.I.

Fils de Calixte Raymond, boulanger, et de Clémentine Clapasson, sans profession, Louis Raymond alla à l’école communale jusqu’à douze ans, il fut reçu au C.E.P., puis aida alternativement ses grands-parents maternels aux travaux des champs et ses parents boulangers. Appelé sous les drapeaux le 10 mai 1928, il fut incorporé dans l’Artillerie de montagne à Grenoble (Isère). Nommé brigadier, il a été démobilisé le 15 octobre 1929 comme Maréchal des logis de réserve. Il reprit le rythme des travaux des champs et de la boulangerie familiale jusqu’en novembre 1932. En décembre il était embauché comme manœuvre chez un entrepreneur de travaux publics à Bourg-Saint-Maurice. Il y resta jusqu’en décembre 1933. En janvier 1934 il vint à Paris, devint caviste.
Il épousa le 30 septembre 1939 Gabrielle Lucienne Touilloux, dactylographe en mairie du XVIIe arrondissement, le couple habita au 41 boulevard Ney. Sur les conseils de son beau-frère gardien de la paix au commissariat de Saint-Ouen (Seine, Seine-Saint-Denis), il sollicita un emploi de gardien de la paix dans la police parisienne.
Il commença le 13 novembre 1934, écrivit son autobiographie le jour même. Il fit part des « raisons d’être heureux de faire partie du corps des gardiens de la paix :
1°) C’est un emploi administratif, c’est-à-dire très stable.
2°) On sera appelé à tout moment à rendre service à ses semblables, soit pour un renseignement, soit pour maintenir l’ordre.
3°) C’est un métier à ses bien tenir si l’on veut se faire respecter du public et être bien noté et estimé de ses chefs ». Après une année de formation, titularisé le 1er décembre 1935, il était affecté au commissariat du IXe arrondissement.
Le 29 août 1944 vers 16 heures 30 il participait à une perquisition au 12 rue du Bouquet de Longchamp à Paris (XVIe arr.). Le locataire de l’appartement, proxénète collaborait dans son domaine avec les allemands, il avait été arrêté l’après-midi vers 15 heures. Quand les policiers rentrèrent dans le logement, un ou plusieurs coups de feu claquèrent, une balle atteignit Louis Raymond au cou, le blessant et provoquant une hémorragie. Un médecin apporta les premiers soins, puis il fut emmené à l’Hôpital Marmottan. Quant au tireur il s’était enfui par les toits. Le chirurgien de l’hôpital se montra rassurant, la blessure était sérieuse, mais les jours de Louis Raymond n’étaient pas en danger. Il n’en fut rien, le 30 vers trois heures du matin, il mourut.
Son inhumation se déroula le 2 septembre 1944 au cimetière parisien de Pantin (Seine, Seine-Saint-Denis).
Dans son dossier une attestation relatait la participation de Louis Raymond « à toutes les missions périlleuses dans son secteur pendant la période insurrectionnelle ». Considéré comme « Victime du devoir », il a été cité à l’Ordre de la Nation (JO du 20 décembre 1944), décoré de la Légion d’Honneur (JO du 3 janvier 1945). Le ministère des Anciens combattants lui attribua la mention « Mort pour la France », il a été homologué F.F.I.
Son nom figure sur la liste des policiers morts pour la Libération de Paris au Musée de la police 4 rue de la Montagne Sainte-Geneviève à Paris (Ve arr.), sur le monument aux morts du IXe arrondissement dans la cour de la mairie, ainsi que sur le monument aux morts de Séez, son village natal.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article185782, notice RAYMOND Louis, Augustin par Daniel Grason , version mise en ligne le 11 octobre 2016, dernière modification le 2 octobre 2018.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo. KC 31 (notes transmises par Christian Chevandier). – SHD, Caen AC 21 P 141566. – Bureau Résistance GR 16 P 501558. – Christian Chevandier, Été 44. L’insurrection des policiers de Paris, Éd. Vendémiaire, 2014. – « Au cœur de la Préfecture de Police de la Résistance à la Libération », Sous la dir. de Luc Rudolph, Directeur honoraire des services actifs, Éd. LBM, 2009. – Site internet GenWeb. — État civil.

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