SONDAZ André, Marius [Pseudonymes dans la Résistance : Samandier, 50]

Par Jean-Louis Ponnavoy, Jean-Luc Marquer

Né le 6 juin 1909 à Annecy (Haute-Savoie), exécuté sommairement le 30 novembre 1944 à Pforzheim (Bade-Wurtemberg, Allemagne) ; officier d’active ; résistant homologué Forces françaises combattantes, réseau SR Alliance, et résistant de l’Armée secrète, homologué Forces françaises de l’Intérieur avec le grade de capitaine, interné et déporté résistant (D.I.R.)

André, Marius Sondaz était le fils de Jean-Louis, employé de commerce, et d’Alphonsine, Marie, Péronne Bunoz.
Son père étant mort au combat le 30 avril 1918 à Coivrel (Oise), il fut déclaré "Pupille de la Nation" le 28 juin 1918.
Il s’engagea dans l’armée en 1927 et servit au Maroc. Il fut admis dans le corps des sous-officiers de carrière à partir du 20 janvier 1932.
Il se maria le 15 novembre 1933 à Vienne (Isère) avec Léa, Claudine Marmonnier, institutrice. Le couple eut deux enfants.
En 1934, il fut affecté au 9ème régiment de Spahis algériens et promu maréchal-des-logis-chef le 7 septembre 1935.
Durant ses années en Afrique-du-Nord, il fut par deux fois décoré de la Croix de guerre des T.O.E..
Il revint en métropole où il se trouvait à la déclaration de guerre.
Le 1er février 1940, il fut envoyé à l’École d’application de la Cavalerie à Saumur (Maine-et-Loire). En juin 1940, il fut affecté comme aspirant au 10ème régiment de Cuirassiers et fit partie de l’armée de l’armistice.
Après la dissolution de son régiment, il rejoignit le 1er régiment de chasseurs à cheval mais décida très rapidement de quitter l’armée.
Son appartenance à la Franc-maçonnerie lui valut le retrait de sa médaille militaire et la suppression de sa pension de retraite.
La famille habitait à Vienne (Isère), montée de Charlemagne.
Très vite, André Sondaz rejoignit le mouvement "Libération" animé à Vienne par « Alban » Vistel.
Il fut chargé d’organiser l’Armée secrète pour le secteur viennois, relevant du secteur 6 de l’AS-Rhône, et de repérer des terrains pour la réception de parachutages et le départ par avion de personnalités de la Résistance.
Il organisa également une filière d’évasion vers l’Espagne pour les aviateurs alliés, les résistants et les réfractaires.
Il était également membre du réseau de renseignements militaires "Alliance", comme agent de renseignements du groupe Viret-Giraud, sur le secteur Lyon "Villa".
Arrêté le 20 septembre 1943 à Lyon (Rhône), il fut emprisonné au fort Montluc, à Lyon puis transféré à la prison de Fresnes (Seine, Val-de-Marne), d’où il fut sur ordre de la Gestapo de Strasbourg, déporté à destination de l’Allemagne et incarcéré le 25 janvier 1944 à la prison de Pforzheim sous le n° 571. Le 19 mars 1944, la Gestapo de Strasbourg transmit le dossier d’accusation concernant huit détenus dont André Sondaz, au Tribunal de guerre du Reich, qui y apposa les tampons « secret » et « affaire concernant des détenus » ainsi que la mention « NN » (Nacht und Nebel-Nuit et Brouillard). Le 10 septembre 1944, il fut remis à disposition de la Gestapo de Strasbourg sans jugement, ce qui équivalait à une condamnation à mort.
Devant l’avance des Alliés sur le Rhin le 30 novembre 1944, André Sondaz fut extrait de sa cellule ainsi que 17 autres hommes et 8 femmes appartenant comme lui au réseau Alliance. Après un simulacre de libération, ils furent tous conduits en camion à la forêt de Hagenschiess, à quelques kilomètres de Pforzheim et abattus d’une balle dans la nuque par les agents de la Gestapo de Strasbourg, Julius Gehrum, chef de l’AST III, Reinhard Brunner, Howold, Buchner et Irion, puis jetés dans une fosse recouverte ensuite de terre et de branchages.
Leurs corps furent exhumés par les autorités françaises le 19 mai 1945 et mis par des civils allemands dans des cercueils devant lesquels la population de Pforzheim dut défiler au cours d’une émouvante cérémonie. Ils furent ensuite rapatriés en France.
André Sondaz repose aujourd’hui au cimetière de Loire-sur-Rhône (Rhône).
Il obtint la mention "Mort pour la France" et la mention "Mort en déportation" par arrêté du 18 mars 2003.
Il fut homologué membre des Forces françaises combattantes, réseau Alliance, capitaine des Forces françaises de l’Intérieur et interné et déporté résistant.
Il fut décoré de la Croix de guerre avec palme et de la Médaille de la Résistance à titre posthume.
Son nom figure sur la stèle commémorative du réseau Alliance à Pforzheim (Allemagne).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article185810, notice SONDAZ André, Marius [Pseudonymes dans la Résistance : Samandier, 50] par Jean-Louis Ponnavoy, Jean-Luc Marquer, version mise en ligne le 4 octobre 2016, dernière modification le 2 mai 2021.

Par Jean-Louis Ponnavoy, Jean-Luc Marquer

SOURCES : SHD Vincennes, GR 19 P 69/17 ; GR 16 P 552686 (à consulter) — AVCC Caen AC 21 P 150678 — Jean-Daniel Berger, Comme un essaim de guêpes... Résistance et guérilla en R1, secteur VI Rhône-Isère, tome 1, Juin 1940-juin 1944, tome 2, Juin-septembre 1944, Impressions Modernes (Guilherand-Granges) ; 2001
Auguste Gerhards "Tribunal du 3e Reich", archives historiques de l’armée tchèque, à Prague, Le Cherche Midi, Paris 2014.— "Livre Mémorial des Déportés de France" de la F.M.D. tome 1.— Mémorial de l’Alliance, 1948.— Mémorial Genweb. — État civil

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