SLAMA Denise, épouse MALIGNON

Par Élise Abassade

Née à Tunis à une date inconnue, après 1910 ; militante communiste de Tunisie et en France.

Denise Slama est la fille cadette des Tunisiens Moïse Slama et Ida Chemla. Sa soeur, Marcelle Slama, fut également une militante du mouvement communiste de Tunisie. Les soeurs Slama sont cousines du militant Ivan Slama. Denise aurait milité avant son aînée : elle fut la seule tunisienne à adhérer à l’Union des Jeunes filles de Tunisie dès sa fondation, en 1936. Elle fut considérée, par les communistes des années suivantes, comme une figure militante d’avant-guerre et de la période de la guerre. Denise épousa le militant communiste français André Malignon, probablement au début des années 1940 ; on suppose qu’ils se rencontrèrent au sein du mouvement communiste. Étudiante en philosophie dans les années 1940, elle était détentrice du baccalauréat. La profession qu’elle occupa n’est actuellement pas connue ; elle n’en exerça peut-être aucune.

Denise Malignon fut une membre active du PC de Tunisie clandestin durant la période vichyste et l’occupation allemande. Elle aurait notamment hébergé plusieurs membres de l’organisation illégale alors recherchés. En novembre 1943, la police la remarqua en tant que présidente d’une réunion communiste dans un café de La Marsa, localité où elle vivait, en présence de cent-cinquante personnes. La charge de présidente de réunion, et a fortiori dans un café, lieu de sociabilité plutôt masculine, était très rare pour une femme. On peut émettre l’hypothèse que Denise Malignon détenait un poste à responsabilités au sein du PCT, probablement dans l’une des cellules de La Marsa. Elle assista ainsi à plusieurs autres réunions, dont une en janvier 1944 où elle fut reconnue par la police. Elle est l’auteure d’au moins un article de L’Avenir de la Tunisie, l’organe de presse du Parti communiste, daté du 19 mars 1949, où elle raconte le déroulé de la Journée des femmes, à Tunis. On suppose, alors, qu’elle fut adhérente de l’Union des Femmes de Tunisie. Elle se serait installée en France avec son époux après l’indépendance de la Tunisie, où elle milita au PCF. Elle y prit notamment des positions contre la guerre d’Algérie, appuya le refus de combattre contre les Algériens et hébergea des militants communistes déserteurs. Elle mourut à une date pour l’instant inconnue.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article185821, notice SLAMA Denise, épouse MALIGNON par Élise Abassade, version mise en ligne le 4 octobre 2016, dernière modification le 4 octobre 2016.

Par Élise Abassade

SOURCES : Centre des Archives diplomatiques de Nantes, 1TU/1/V/2mi905, 1TU/1/V/2mi883. — Entretiens avec Béatrice Slama. Entretien avec Catherine Sfez.

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