GAILLOT Henri, Hubert alias Ignace

Par Annie Pennetier, Françoise Strauss

Né le 21 juin 1896 à Liège (Belgique), fusillé au camp de Gross-Rosen (Basse-Silésie) près de Rogoźnica (Pologne) ; résistant membre de la section F du service secret britannique SOE (direction des opérations spéciales) réseau Parson.

Fils d’ Alexandre et Marie Gaillot, Henri avait la nationalité belge.
En avril 1941, aux côtés du résistant François Vallée, il entra dans le réseau Mounier, ayant pour but d’établir un service de renseignement avec les forces britanniques basées à Malte et de saboter les installations ennemies. Il fut l’adjoint de François Vallée dans le secteur du sabotage. À deux reprises, de nuit, ils établirent la liaison entre la côte tunisienne et un sous-marin au large. En gare de Tunis, ils sabotèrent des locomotives de convois français livrés aux Italiens et destinés à la Tripolitaine.Dans la nuit du 7 au 8 juin 1941, il contribua au sabotage des cargos L’Achille et le Sirios qui coulèrent avec leur cargaison de minerais.
Comme son camarade François Vallée, il fut repéré lors de ces sabotages, capturé puis emprisonné et rapidement identifié. Refusant de parler, il fut condamné à deux ans de détention et à la confiscation de tous ses biens comme François Vallée, arrêté peu de temps avant lui.
Ils furent internés au camp de Teboursouk dans le sud tunisien puis lors du débarquement allié en Afrique du Nord, le 8 novembre 1942, et l’invasion allemande de la Tunisie, le commandant du camp accepta de transférer François Vallée et Henri Gaillot en Algérie. Rapidement libéré, il entra en contact à Alger avec des résistants gaullistes et décida alors de partir pour Londres où il parvint, via Gibraltar, en février 1943 en compagnie de Vallée. En relation étroite avec l’Intelligence Service et les services du colonel Buckmaster, chef de la section F du Special Operations Executive (SOE), il subit un entraînement de plusieurs semaines, près de Londres puis en Écosse.Lieutenant 282433, son nom de guerre était Ignace et celui de code Deacon c’est-à-dire Diacre.Le 24 juillet 1943, il fut parachuté en Ile-et-Vilaine à Martigné-Ferchaud avec son opérateur radio Georges Clément alias "Edmond" du réseau Parson dirigé par François Vallée qui avait installé son quartier général à Rennes. Sa mission comportait plusieurs volets : accompagner l’opérateur radio Georges Clément « Édouard » (en tant que garde du corps et porteur de son poste, de place en place), sabotages (usines travaillant pour les Allemands, réservoirs de pétrole et transformateurs électriques), préparation de sabotages ferroviaires pour le débarquement.
À la suite de plusieurs arrestations effectuées par la Gestapo, le réseau Parson infiltré, fut démantelée au début de 1944. Henri Gaillot se cacha et chercha à regagner Londres, mais à la suite d’une dénonciation auprès des Allemands, il fut arrêté par la Gestapo début février 1944, au moment de quitter Paris, avec François et son frère Robert Vallée (déporté et mort au camp de Dora). Emprisonné 3,place des États-Unis à Paris,Henri Gaillot fut transféré en juin 1944 en Basse-Silésie, dans la prison de Rawicz, avec un groupe de 17 officiers alliés de la section F (France) du SOE et François Vallée.
Sur ordre d’Himmler, les officiers furent condamnés à mort et transportés en camion au camp de concentration de Gross-Rosen, sous-camp formel de Sachsenhausen (Basse-Silésie) où ils furent fusillés à une date inconnue, vraisemblablement en août-septembre 1944.
Il reçut plusieurs décorations : Médaille Militaire - Croix de guerre 1939-1945 (Belgique) - Médaille de la Résistance - Ordre de Léopold (Belgique) - Mentionned in Despatches (Royaume-Uni).
Son nom est gravé sur le mémorial des 104 agents de la section F du SOE Morts pour la France appelé Mémorial du SOE, des soldats du Commonwealth, à Valençay (Indre) et en Grande-Bretagne sur le Brookwood Memorial, Surrey, panneau 22, colonne 1.
Au mémorial du camp de concentration de Gross-Rosen, situé près de Rogoźnica (Pologne), une plaque honore la mémoire des dix-neuf agents de la section F qui y ont été exécutés en août-septembre 1944, dont Henri Gaillot. Réalisée en granit local, en provenance d’une carrière où devaient travailler les détenus, elle a été élevée sur l’initiative du Holdsworth Trust.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article185964, notice GAILLOT Henri, Hubert alias Ignace par Annie Pennetier, Françoise Strauss, version mise en ligne le 11 octobre 2016, dernière modification le 28 septembre 2018.

Par Annie Pennetier, Françoise Strauss

SOURCES : Vladimir Trouplin [ Dictionnaire des compagnons de la Libération], Elytis, Bordeaux, 2010.— MemorialGenweb.— Wikipédia : Henri Gaillot, Georges Clément, François Vallée .— Site Roll of Honor.

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