DELAI Angelo [pseudonyme Nani]

Par Antonio Bechelloni

Né le 28 janvier 1915 à Desenzano del Garda (Brescia, Italie), mort en déportation le 3 avril 1945 à Brême (Allemagne) ; de nationalité italienne ; maçon cimentier ; résistant FTPF.

Fils de Francesco Delai et Maria Zamboni, Angelo Delai était originaire de la province de Brescia (Italie). Il se réfugia en France à une date que nous ignorons.
Domicilié à Sartrouville (Seine-et-Oise, Val-d’Oise), Angelo Delai était, selon Pia Leonetti Carena (op. cit.) réfugié depuis 1940 à Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne). Depuis le début de son activité clandestine, en 1941, à Fumel (Lot-et-Garonne) il s’était spécialisé, avec d’autres camarades, dans le sabotage de la production militaire de et pour les Allemands. « Nani » et son groupe furent ainsi à l’origine de la destruction d’un haut-fourneau et de nombreux déraillements de trains de marchandises transportant la fonte produite par les Fonderies de Fumel. Il était actif dans les départements voisins. Depuis 1942, Rosine Bet lui faisait parvenir des armes, du matériel explosif et des instructions. On n’a plus rien su de lui depuis son départ, en juin 1943, avec d’autres camarades italiens et espagnols, pour ce qui allait être sa dernière mission.
Le dossier au nom de Delai, Angelo se trouvant au SHD à Vincennes semble commencer là où la notice de Pia Carena Leonetti s’arrête. On y trouve des précisions quant à sa date et lieu de naissance qui prolongent mais ne contredisent pas ladite notice. On y trouve aussi le même pseudo. En revanche il n’y a aucune trace de ses activités de résistant dans le Lot-et-Garonne. Apparemment depuis sa disparition, en juin 1943, pour celle qui, d’après Pia Carena Leonetti devait être sa dernière mission il avait atterri au Cantal où semble s’être déployée son activité de résistant pendant les semaines ayant précédé son arrestation, même si, à vrai dire, le dossier du Shd évoque les efforts de Delai pour la constitution d’un groupe FTPF dès son entrée en Résistance (1941-42 ?) et les situe à Murat (Cantal).
Angelo Delai, régulièrement orthographié Delay était devenu ouvrier aux mines de Lavèssière (Cantal). Il rejoignit la Résistance au sein des FTP du Cantal, 105éme Bataillon et a été été fait prisonnier par les Allemands lors d’une rafle le 24 juin 1944. Celle-ci survient après la mort 12 jours plus tôt d’Hugo Geissler, chef du SD, à Murat, tué par la Résistance. 120 hommes sont raflés le 24 juin puis déporté.

Les papiers (Certificat d’homologation de grade, de reconnaissance de son appartenance aux Forces Françaises de l’Intérieur (FFI) etc. sont demandés par des membres de la famille résidant effectivement à Sartrouville, Yvelines (anciennement Seine-et-Oise), 27, ruelle du Pont où Delai Angelo lui-même était domicilié avant de partir dans le Lot-et-Garonne. Curieusement, le certificat d’homologation du grade de sergent à titre posthume et daté de 1950 le porte disparu depuis 15 juillet 1944 alors que dans ce même dossier figurent deux attestations, portant la date du 18 novembre 1946 et émanant de deux déportés, parmi lesquels le président de la Fédération des déportés politiques du Cantal. Or, ce dernier écrit avoir eu Delai Angelo comme compagnon de baraque dans un camp de concentration jusqu’au 15 novembre1944 : « …Il a été très malade de dysenterie en octobre 1944, je l’ai quitté [à cette date]. Il n’était pas fort, mais allait mieux » Un papier du Consulat Général d’Italie de Paris, par ailleurs, confirme date et lieu de naissance ainsi que les noms du père (Francesco) et de la mère (Zamboni, Maria).

Angelo Delai fut déporté par le convoi parti de Compiègne le 30 juillet 1944 (I.247 à destination de Neuengamme puis affecté au Kommando de Bremen (Brême)-Farge. Ce Kommando ouvert en juin 1943 travaillait pour la Direction de la construction de la Kriegsmarine à l’édification de l’abri sous-marin ""Valentin"". Plus de 2000 détenus dont Angelo Delai y travaillèrent. Il y mourut le 3 avril 1945.

Il obtint la mention mort pour la France et a été homologué FFI pour la période du 6 juin au 24 juin 1944, nommé sergent à compter du 1er juin 19944 (Journal officiel de la République française, 10 juillet 1948).

Son nom (orthographié Delay) est inscrit sur le monument départemental des déportés à Murat.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article185968, notice DELAI Angelo [pseudonyme Nani] par Antonio Bechelloni, version mise en ligne le 11 octobre 2016, dernière modification le 8 janvier 2022.

Par Antonio Bechelloni

SOURCE : Camp de Brême-Farge. — SHD Vincennes, GR 16 P 167351, dossier résistant Angelo Delai. — SHD Vincennes, GR 19 P 15/1 : liste nominative des membres de la formation 105ème Bataillon FTPF du Cantal. — AVCC Caen, AC 21 P 114914 et AC 21 P 441 781, dossiers Angelo Delai (nc). — L’Unita, 1er septembre 1985. Roberto Cucchini, I soldati della buona ventura : militanti antifascisti bresciani nella guerra civile spagnola, 1936-1939, GAM, 2009 (nc). Pia Leonetti Carena, Les italiens du maquis, Editions Mondiales, 1968, page 102. — Concession minière de Lavéssière. — Fondation pour la mémoire de la déportation, Livre mémorial — Mémorial genweb. — Compléments par Eric Panthou.

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