KAREL Venceslas, Jaroslav

Par Daniel Grason

Né le 18 avril 1917 à Paris (VIe arr.), mort le 2 mars 1945 à Sachsenhausen Donau (Allemagne) ; instituteur, expéditionnaire, secrétaire dans une banque ; déporté.

Venceslas Karel
Venceslas Karel

Fils de Venceslas Karel, tailleur, et de Marie Taborska, ménagère, Venceslas Karel vivait chez ses parents 10 rue de Louvois à Paris (IIe arr.). Il fut réformé pour myopie, il exerça sa profession d’instituteur de 1937 à 1940 dans une école communale de Nanterre (Seine, Hauts-de-Seine). Mis en disponibilité en raison de ses origines étrangères, il enseigna dans une école privée au Raincy (Seine-et-Oise, Seine-Saint-Denis). Il travailla ensuite comme expéditionnaire à la SNCF, puis fut embauché comme employé à la Banque Algérienne 50 rue d’Anjou à Paris (VIIIe arr.).
Pierre Kaliarik, en réalité Ladislav Holdos, ancien combattant des Brigades internationales, responsable de la Main d’Œuvre Immigrée (M.O.I.) fut interpellé par quatre inspecteurs de la BS1 le 4 février 1943 vers 16 heures en compagnie de Nicolas Stanescu fausse identité de Ion Calin. Lors de la perquisition d’un des domiciles de Holdos au 31 rue Vavin (VIe arr.), les policiers saisissaient parmi des papiers appartenant à la doctoresse Dora [Dobra] Klein, une carte d’un prisonnier adressée à Karel V. 21 rue Théophraste-Renaudot à Paris (XVe arr.).
À cette adresse, au 8ème étage, porte 18, résida Dora Klein. Le 9 février quand les policiers se présentèrent, Venceslas Karel était dans ce logement d’une pièce qui avait loué à son nom. Quant à Pierre Kaliarik il le connaissait sous le nom de Laco.
Emmené dans les locaux des Brigades spéciales, interrogé, il affirma n’avoir jamais appartenu au parti communiste où à d’autres formations politiques. Concernant Dora Klein il déclara « Je n’ignorais certes pas son activité politique, mais j’affirme que je ne la partageais pas ». Elle craignait d’être recherchée et elle avait quitté les lieux depuis le 26 janvier. Les perquisitions domiciliaires rue d’Anjou et rue Théophraste-Renaudot furent infructueuses.
Auditionné par un juge d’instruction le 23 février 1943, Venceslas Karel confirma les déclarations faites aux policiers. Condamné à plusieurs années de prison, il a été incarcéré à la prison de la Santé.
Karel Venceslas était le 8 mai 1943 dans le convoi de deux mille quatre détenus à destination du camp de concentration de Sachsenhausen (Allemagne) où ils arrivèrent le 10 mai. Affecté au Kommando de travail de Küstrin il travailla dans une usine de pâte à papier, les prisonniers furent évacués en janvier 1945 à destination de Flossenburg pour aller au Kommando de Saal-an-der-Donau. Là, jusqu’à six cents déportés creusaient et aménageaient des galeries destinées aux usines Messerschmitt de Ratisbonne. Matricule 66477, il y mourut probablement d’épuisement le 2 mars 1945, il en fut de même de 40% des déportés de ce convoi.
Marie Karel, mère de Venceslas témoigna en 1945 devant une commission d’épuration de la police. Elle déclara que son fils « n’avait subi aucun mauvais traitement et que rien n’avait été dérobé au cours de la perquisition ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article186190, notice KAREL Venceslas, Jaroslav par Daniel Grason, version mise en ligne le 9 novembre 2016, dernière modification le 1er février 2020.

Par Daniel Grason

Venceslas Karel
Venceslas Karel

SOURCES : AN Z/4/83 dossier 544. – Arch. PPo. KB 48. – Livre-Mémorial, FMD, Éd. Tirésias, 2004. — État civil.

PHOTOGRAPHIE : Arch. PPo. GB 155

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