VIOLOT Pierre, Emile, Victor

Par Michel Thébault

Né le 5 avril 1893 à Saint-Bonnet-en-Bresse (Saône-et-Loire), mort en action le 14 juillet 1944 au lieu-dit Bois-Rozet, commune de Faux-Mazuras (Creuse) ; mécanicien – électricien ; résistant FFI, maquis du Cher, compagnie Surcouf, AS de la Creuse.

Pierre Violot (appelé communément Victor) était le fils de Pierre Violot et de Marie Durand cabaretiers à Saint-Bonnet-en-Bresse. Il apprit dans un premier temps le métier de menuisier et était en 1913 artisan menuisier. Mobilisé le 19 décembre 1914, il servit successivement dans des régiments d’infanterie puis en avril 1917 au 81ème régiment d’artillerie lourde, et enfin à partir de mai 1918 dans des régiments de chars de combat (500ème et 505ème RCC). Blessé le 13 septembre 1915, il fut à la fin du conflit décoré de la Croix de guerre et reçut la médaille interalliée. Il fut démobilisé le 3 septembre 1919.Il se maria à Paris XIème arr. le 7 août 1920 avec Ernestine Marguerite Evelina Auclerc. Ils eurent deux enfants. Domiciliés alternativement à Paris et à Bourges, ils s’établirent à la fin des années 30 à Bruère-Allichamps (Cher) commune limitrophe de Saint-Amand-Montrond. Pierre Violot y exerça la profession de mécanicien - électricien.

Il s’engagea le 1 juin 1944 dans la Résistance au sein des FFI. Il participa le 7 juin 1944 à la prise par les FFI de Saint-Amand-Montrond. Dans la nuit du 7 au 8 juin, environ trois cents maquisards du Cher se replièrent de Saint Amand-Montrond mise à feu et à sang par les soldats allemands et les miliciens, vers Guéret (Creuse). Ils suivirent le 9 juin 1944 en début de matinée (lors de la contre-offensive allemande contre la ville) le repli des résistants creusois vers le sud, leur point de repli se situant, pour la compagnie Surcouf à laquelle appartenait Pierre Violot, sur la commune de Masbaraud-Mérignat (Creuse), précisément au château de Masbaraud-Mérignat. La compagnie Surcouf intégra alors le bataillon Chateigner de l’AS, actif sur le secteur de Bourganeuf.
Après le passage de la division Das Reich et les combats et massacres du 9 juin 1944 au 12 juin 1944, une période de calme relatif s’installa en Creuse. Les maquis du Cher repliés dans le sud de la Creuse connurent un répit relatif. A la mi-juillet 1944, des éléments de la brigade Jesser, une formation militaire allemande, composée d’éléments disparates de la Wehrmacht, des SS et de divers services de police, entra en Creuse pour organiser la répression contre les forces de la Résistance. L’une des colonnes (colonne rapide du commandant Coqui, régiment de sécurité motorisé n°1000) entra dans le département le 14 juillet en venant de Murat (Cantal) et se dirigea vers le secteur d’Aubusson avec l’objectif d’accrocher les groupes de maquisards présents dans le sud de la Creuse pour les éliminer. Ce même 14 juillet 1944, à 7 km. au sud-est de Bourganeuf (Creuse), au carrefour de Bois-Rozet (commune de Faux-Mazuras), une voiture à gazogène de la compagnie Surcouf des FFI du Cher fut arrêtée par un barrage dressé par une des unités de la brigade Jesser. Les deux occupants du véhicule le chauffeur Victor Violot, caporal FFI, et le cuisinier du groupe, Robert Morvan furent abattus.

Victor Violot obtint la mention Mort pour la France le 8 juin 1945 et son nom figure sur le monument aux morts de Bruère-Allichamps (Cher). Il figure aussi sur le mémorial de la Résistance creusoise à Guéret (Creuse). Une stèle à la mémoire des deux FFI fut dressée sur la commune de Faux-Mazuras, sur la route de Bourganeuf à Saint-Martin-Château avec l’inscription : « Honneur et Patrie – FFI Compagnie Surcouf. Tués au combat du 14 juillet 1944 ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article186227, notice VIOLOT Pierre, Emile, Victor par Michel Thébault, version mise en ligne le 22 octobre 2016, dernière modification le 25 septembre 2020.

Par Michel Thébault

SOURCES : Arch. Dép. Cher (état civil, registre matricule) — Marc Parrotin Le temps du Maquis, Histoire de la Résistance en Creuse Ed. Verso 1984 et Mémorial de la Résistance creusoise Ed. Verso 2000 — Mémorial genweb.

Version imprimable