MARTINEZ André

Par Isabelle Antonutti

Né le 24 août 1932 à Paris (Ve arr.) ; conducteur rotativiste héliograveur ; militant syndicaliste dans le mouvement professionnel et interprofessionnel au Syndicat général du Livre, à l’union locale de Maison-Alfort, à l’Union départementale du Val de Marne ; Président de conseils de prud’hommes.

Le père d’André Martinez , espagnol, était mineur dans les Asturies, sa mère, devint gérante d’un hôtel à Paris. Son père décéda très tôt, André connut une enfance difficile dans une famille de sept enfants avec une mère seule pour les élever, deux fils décédèrent pendant la guerre. Sa jeunesse, confrontée aux problèmes et aux obstacles, l’endurcit durablement tout en lui donnant le sens du courage et de la persévérance sans nuire à sa très grande sensibilité. Il épousa Andrée, bretonne installée à Paris depuis 1955, employée des postes à Nogent-sur-Marne. Ils eurent deux filles : Véronique et Sophie ; la fierté de sa vie car elles devinrent enseignante, pour l’une, technicienne de marketing, pour l’autre. En 1956, il effectua son service militaire à Alger comme tambour dans la musique du régiment. Rappelé ensuite pour la guerre d’Algérie, il fortifia ses conceptions anticolonialistes et antimilitaristes ; il en garda un profond ressentiment envers les ministres SFIO pour leur attitude durant cette guerre honteuse et perdue d’avance. En juin 1951, André adhéra au Syndicat général du Livre CGT, matricule 370. Il effectua ses débuts d’imprimeur héliograveur à la SAPHO à Paris. Transférée à Bobigny (Seine-Saint-Denis) et devenue l’Illustration, cette entreprise lui assura un haut niveau de qualification puisqu’il devint premier conducteur de rotative et membre des jurys des examens de CAP organisés à l’époque par l’INIAG (Institut national des industries et arts graphiques). L’Illustration, après l’Imprimerie Larousse d’Arcueil, fut une des premières grandes unités graphiques parisiennes à disparaître. André en sera meurtri. C’est à cette époque qu’il participa au conseil syndical et au bureau de la section héliogravure du SGL. Licencié, le Syndicat du Livre obtint son reclassement à l’Imprimerie Cino del Duca de Maisons-Alfort (Val-de-Marne). Il y fut successivement délégué du personnel, membre du bureau syndical de l’entreprise, représentant syndical au comité central d’entreprise, co-animateur de la coordination franco-italienne du groupe Del Duca. Parallèlement, il s’engagea dans l’activité de l’union locale CGT de Maisons-Alfort et de l’union départementale du Val-de-Marne en siégeant à sa commission exécutive et animant son secteur juridique. Adhérant du Parti communiste français, il fut à la fois un porteur d’idées marquées par de profondes traces anarchistes et de positions souvent tranchées dans son activité militante communiste, tout en ayant exprimé la volonté d’avoir des obsèques « à l’église » comme le veut la tradition espagnole. Il fut également le temps d’une élection municipale représentant du PSU pour faire progresser l’union des partis de gauche en prenant son sigle lors d’un meeting. André siégea dans les conseils de prudhommes de Créteil et de Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne) où il fut élu plusieurs fois président dans ce dernier. L’imprimerie HEI (Hélio Europe Impression), ex-Cino del Duca, fermée, il prit la responsabilité de secrétaire général de l’union locale de la commune. Il y mena une forte activité de recrutement, d’organisation dans les entreprises et de conseil juridique bien encore après son départ à la retraite. En 1991, il rejoignit la section des retraités du Livre (SURL) qui, pour le comble de son bonheur, lui offrit une médaille de fidélité syndicale. André était un grand amateur de pétanque, de sculpture, de jardinage, de pêche en mer et de « fiestas » ; il était entouré d’un large réseau d’amis. Il décéda le 23 mai 2009.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article186276, notice MARTINEZ André par Isabelle Antonutti, version mise en ligne le 26 octobre 2016, dernière modification le 23 septembre 2020.

Par Isabelle Antonutti

SOURCE : Renseignements fourni par l’Institut CGT Histoire Sociale du Livre Parisien.

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