Par Jacques Girault
Né le 19 mai 1900 à Brocas (Landes), mort le 11 septembre 1982 à Bordeaux (Gironde) ; instituteur ; militant du SNI en Gironde, membre du bureau national.
Fils d’un ouvrier mouleur sur métaux et d’une couturière à domicile, Yves Caps fut marqué par son père très anticlérical. Élève de l’école primaire supérieure de Talence (Gironde), il entra en 1915 à l’École normale d’instituteurs de Saint-André-de-Cubzac (Gironde) qui, transformée en hôpital militaire, fut transférée dans une école de Bordeaux où l’externat était la règle. Après avoir obtenu le brevet supérieur, il fut nommé en 1917 comme instituteur intérimaire à Hourtin. Muté en octobre 1918 à l’école Gambetta à Bègles, il enseigna à Villenave-d’Orgon puis, vers 1950, revint à Bègles où il demeura jusqu’à sa retraite en 1955.
Adhérent dès 1919 au syndicat de l’Enseignement laïc affilié à la Fédération de l’enseignement, Yves Caps fut très tôt en relations avec les militants qui, autour de Célestin Freinet, pratiquaient une pédagogie novatrice. Trésorier de la Cinémathèque coopérative de l’enseignement laïc en 1927-1928, il le resta lors de la création de la Coopérative de l’enseignement laïc en août 1928 par fusion de cette cinémathèque et de la coopérative d’entraide pédagogique (imprimerie à l’école). Il milita dans les groupes de Jeunes. Candidat au Conseil départemental de l’enseignement primaire, il obtint une centaine de voix. Il figurait sur la liste établie par la préfecture au début des années 1930 de la vingtaine d’instituteurs « professant des idées communistes ».
Adhérent dès 1919 au syndicat de l’Enseignement laïc affilié à la Fédération de l’enseignement, Yves Caps fut très tôt en relations avec les militants qui, autour de Célestin Freinet, pratiquaient une pédagogie novatrice. Trésorier de la Cinémathèque coopérative de l’enseignement laïc en 1927-1928, il le resta lors de la création de la Coopérative de l’enseignement laïc en août 1928 par fusion de cette cinémathèque et de la coopérative d’entraide pédagogique (imprimerie à l’école). Il milita dans les groupes de Jeunes. Candidat au Conseil départemental de l’enseignement primaire, il obtint une centaine de voix. Il figurait sur la liste établie par la préfecture au début des années 1930 de la vingtaine d’instituteurs « professant des idées communistes ». Au congrès de Montpellier de la Fédération unitaire de l’Enseignement de 1934, la Gironde contresigna le texte présenté par le Morbihan préconisant, comme les militants de la Ligue syndicaliste, l’entrée immédiate dans le Syndicat national CGT sans attendre d’éventuelles discussions entre la CGT et la CGTU. Secrétaire du Syndicat unitaire, Caps participa à la réunion de la commission de fusion avec les responsables du SN, le 15 novembre 1934, qui décida de préparer la fusion des deux sections syndicales en 1935. Yves Caps fut désigné au conseil syndical de la section départementale du SNI après la fusion. Il siégea aussi au comité consultatif.
Électeur socialiste, abonné à La Révolution prolétarienne, gréviste le 30 novembre 1938, Caps subit une peine de huit jours de retenue de salaire. Il était proche des partisans du pacifisme intégral.
Mobilisé en août 1939, surveillé par la suite, Yves Caps fut un des responsables à la Libération du syndicat qui s’était reconstitué dans la clandestinité. Lors du congrès national du SNI, il fut assesseur de la deuxième séance, le 28 décembre 1945, consacrée à l’examen du rapport moral. Lors de la réunion du conseil national du SNI, le 30 décembre 1945, il fut élu à la commission nationale des conflits. Secrétaire, pendant trois ans, de la Fédération générale de l’enseignement devenue Fédération de l’Éducation nationale, Caps devint secrétaire général de la section départementale du SNI en 1946.
En 1947, lors de la préparation des élections du bureau national pour la première fois à la proportionnelle, il figurait parmi les vingt signataires de la déclaration « Pour une action constructive dans l’indépendance du syndicalisme » qui précédait la liste des candidats conduite par Henri Aigueperse. Le 28 décembre 1947, élu avec 740 voix, il reçut la responsabilité au sein du bureau, le 14 janvier, des écoles urbaines, fut désigné comme adjoint pour la vie des sections à la commission d’éducation sociale. Aussi, par la suite, signait-il régulièrement dans L’École libératrice la rubrique « La vie des sections ». Secrétaire de la commission d’éducation sociale, pour les élections du bureau national en 1949, il figurait en quatrième position sur la liste "Pour un syndicalisme indépendant et constructif" conduite par Aigueperse. Il fut élu par le conseil national du 27 décembre 1949 (6eme sur la liste A). Lors de la réunion du bureau national, le 12 janvier 1950, il devint responsable de la commission d’éducation sociale et membre des commissions des affaires administrative et des affaires internationales. Alors qu’il figurait en 5eme position sur la liste conduite par Aigueperse, il fut réélu par le conseil national du 27 décembre 1951 en 4eme position. S’ajouta en janvier 1952 la commission des jeunes. Il était depuis le 5 novembre 1948 membre de la Commission administrative paritaire nationale pour représenter le personnel titulaire, élu en quatrième position sur la liste du SNI. Lors des congrès nationaux de juillet 1954 et de juillet 1955, il fut désigné responsable de la commission d’organisation des débats. Délégué comme retraité au congrès de 1957, il fit partie à nouveau de cette commission.
Yves Caps demeura membre du bureau national du SNI jusqu’en 1955, année de sa mise à la retraite et faisait partie dans la même période à la Commission administrative nationale de la FEN, membre des commissions d’éducation sociale, des structures et de la propagande.
Par Jacques Girault
Iconographie : Yves Caps lors de l’assemblée générale de la coopérative de l’enseignement laïc avant le congrès de la Fédération unitaire en 1928. Debout, de gauche à droite, X, Raoul Tessier (Indre-et-Loire), Yves Caps, Gauthier (Loiret), Paul Delanoue (Indre-et-Loire), X, X, Raoul Faure (Isère), Rémy Boyau (Gironde), Célestin Freinet, Florentin Alziary (Var), Marguerite Beau (Isère), René Daniel (Finistère).
Assises : de gauche à droite, Élise Freinet, Marguerite Bouscarrut (Gironde), Jean Gorce (Gironde), Alberthe Faure (Isère), Odette Boyau ( ?, Gironde), Jeanne Tessier (Indre-et-Loire).
SOURCES : Presse syndicale. — Notice DBMOF. — Renseignements fournis par l’intéressé.— Bruneau (Axel), Les instituteurs et la gauche dans la Gironde des années 1930, Maîtrise, Université de Bordeaux 3, 2005, 154 p. — Notes de Loïc Le Bars et de Josette Ueberschlag.