Par Daniel Grason
Né le 17 octobre 1913 à Coulours arrondissement de Sens (Yonne), mort de ses blessures le 22 août 1944 à Paris (IVe arr.) ; cultivateur, gardien de la paix ; membre de Police et Patrie ; F.F.I.
Fils de Albert Roux, cultivateur, et de Irénée Félicia Métais, sans profession, Maurice Roux alla à l’école dès l’âge de cinq ans, il obtint son CEP sept ans plus tard. Il continua une année d’école, puis travailla à la ferme familiale jusqu’à l’âge de dix-huit ans. Ses parents abandonnèrent la culture, il alla travailler dans d’autres fermes.
Appelé sous les drapeaux, il effectua son service militaire au 30e Régiment de Chasseurs à pied du 20 octobre 1934 au 15 octobre 1935. Le souvenir du « bel entrain et du beau brio de la fanfare » le marqua, particulièrement le clairon. Démobilisé, il travailla de nouveau en tant que journalier agricole. Il avait l’un de ses cousins qui était gardien de la paix et un oncle Brigadier des gardiens de la paix retraité. Ils lui parlèrent du métier et de leur fierté.
Il postula auprès de la préfecture de police, en 1938, il commença le 16 mars 1938. Il écrivit son autobiographie le lendemain, il retraça son parcours, et concluait « je m’efforcerai de gagner la satisfaction de mes chefs en faisant respecter autour de moi le bon cadre et la paix ». Le climat pacifique dans la population l’avait-il marqué ? Marié le 7 juin 1938 à Bellechaume (Yonne) avec Georgette Magny, native de Brienon-sur-Armançon (Yonne), le couple habita au 199, rue du faubourg Saint-Martin à Paris (Xe arr.), puis à Bagneux dans un premier logement et enfin à la cité du Champ des Oiseaux (Seine, Hauts-de-Seine).
Il exerça son nouveau métier avec sérieux dans le Ve arrondissement de Paris, il souhaitait accéder aux grades supérieurs, au service en civil. Il était apprécié par sa hiérarchie comme un « excellent serviteur ». Maurice Roux était très bien noté (18-19). En 1943 les appréciations étaient très élogieuses « peut faire un bon gradé », « gardien d’élite, ayant de grandes connaissances professionnelles, très actif, assure dans l’ensemble un excellent service de voie publique ». Cette même année, lors d’un bombardement aérien le 4 avril 1943, il avait fait face avec « zèle » précisa le commissaire à la situation. L’administration lui attribua une gratification de deux cents francs. Maurice Roux adhéra à une date inconnue à Police et Patrie créé en juillet 1942 à l’initiative du mouvement Libération-Nord.
Le 21 août vers 11 heures 40, Maurice Roux participait à la défense de la barricade située à l’angle du quai de Montebello et du Pont-au-Double à Paris. Une rafale de mitraillette tirée par des soldats allemands le blessa grièvement. Transporté à l’hôpital de l’Hôtel-Dieu, il y mourut le lendemain. Trois autres policiers ont été mortellement touchés : Gaston Thibous, Georges Rouzé et André Vannereau.
L’épouse de Maurice Roux étant dans l’Yonne, elle fut prévenue plus tard. Il a été inhumé le 29 août 1944 au cimetière parisien de Thiais (Seine, Val-de-Marne). Le 17 avril 1945 il fut ré-inhumé au cimetière parisien de Bagneux (Seine, Hauts-de-Seine).
Déclaré « Victime du devoir », Maurice Roux fut cité à l’Ordre de la Nation (JO du 20 décembre 1944), décoré de la Légion d’Honneur (JO du 3 janvier 1945). Le ministère des Anciens combattants lui attribua la mention « Mort pour la France », et l’homologua F.F.I.
Son nom a été gravé sur la plaque commémorative apposée dans la cour de la préfecture de police à la mémoire des agents tombés pendant les deux guerres mondiales et au Musée de la police 4 rue de la Montagne Sainte-Geneviève à Paris (Ve arr.), ainsi que sur la plaque posée à l’entrée de l’Hôtel-Dieu, et sur le monument aux morts de Coulours.
Par Daniel Grason
SOURCES : Arch PPo. KC 32 (notes transmises par Christian Chevandier). – SHD, Caen AC 21 P 145632. – Bureau Résistance GR 16 P 525235. – Christian Chevandier, Été 44. L’insurrection des policiers de Paris, Éd. Vendémiaire, 2014. – « Au cœur de la Préfecture de Police de la Résistance à la Libération », Sous la dir. de Luc Rudolph, Directeur honoraire des services actifs, Éd. LBM, 2009. – Site internet GenWeb. — État civil.