LE DEUNFF Jean, Guillaume [Pseudonyme dans la résistance : Lomic]

Par Huguette Juniet

Né le 26 janvier 1906 à Lanmeur ( Finistère), mort sous la torture le 30 juin 1944, à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) ; opérateur radio au ministère de l’air ; résistant du réseau PTT, Résistance R6 homologué FFC.

Jean Le Deunff est le fils de Pierre-Marie, cultivateur et de Marie-Hyacinthe Corre, cultivatrice. Marié il avait un enfant. Son épouse exerçait la profession d’institutrice.
Jean Le Deunff navigua cinq ans dans la Marine nationale comme quartier-maître radio électricien et obtint le brevet de chef de poste. Il entra le 4 juin 1928 à l’Aviation Civile et obtint le grade d’ opérateur radioélectricien ; il exerça à Strasbourg, au Bourget, à Orly, Saint-Etienne et Vichy.
Avec l’arrivée de la guerre et la mise en sommeil de l’aviation civile, la plupart des employés se trouvèrent dispersés, résistants ou reconvertis. Un décret du 27 janvier 1941 créa le Service de Télécommunication et de Signalisation (STS), pour satisfaire aux besoins de l’aéronautique civile et de l’armée de l’air. Le STS s’installa à Clermont-Ferrand. Jean Le Deunff travailla au STS comme chef de poste radio adjoint au chef responsable pour la France, sous les ordres d’un officier, délégué départemental de la Milice et put ainsi obtenir à plusieurs reprises des renseignements sur les opérations policières des miliciens qu’il communiquait aussitôt à son réseau. Le STS devint très vite un foyer virulent de résistance. Plein d’initiatives et d’une rare conscience professionnelle, il consacra toutes ses forces à la Résistance sous le pseudonyme de Lomic (Guillaume en breton). Il entra en contact avec le responsable radio de la région de Lyon. Il fut chargé du recrutement d’opérateurs clandestins et du financement par Londres de certains éléments de la Résistance.
Il fut arrêté le 28 ou le 30 juin 1944, par la Gestapo , dans un café boulevard Trudaine à Clermont-Ferrand. Interrogé par le tortionnaire Joseph Kalteiss et le responsable de la Sipo-SD depuis avril Hurt Eckhardt, il fut torturé, mais refusa de donner les noms de ses compagnons de lutte. « Il fut tellement arrosé de coups qu’il décéda dans le bureau même des allemands » - extrait du procès d’un de ses geôliers. La transcription du décès faite à la suite d’un jugement en mairie de Feurs (Loire), le 13 mars 1947 indique que "son corps n’a jamais été retrouvé, mais pourrait se trouver parmi les corps non identifiés enterrés à l’aérodrome d’Aulnat.

Reconnu - Mort pour la France -, il fut décoré de la médaille de la Résistance à titre posthume. Le maréchal Montgoméry lui délivra un certificat en reconnaissance des services rendus à la cause des Alliés. Il a été reconnu Déporté et Interné de la résistance (DIR).

Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Guimaëc (Finistère ) où son épouse exerça la profession d’institutrice. Il est aussi inscrit sur le Mémorial de l’Alliance à Paris (I arr.), avec une erreur sur le prénom : porté Jean-Baptiste.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article186410, notice LE DEUNFF Jean, Guillaume [Pseudonyme dans la résistance : Lomic] par Huguette Juniet, version mise en ligne le 2 novembre 2016, dernière modification le 9 février 2022.

Par Huguette Juniet

SOURCES  : AVCC Caen, AC 21 P 474 469, dossier Jean Guillaume Le Deunff (nc). — Arch.dép. Puy-de-Dôme 908 W 241 . — Mémoire de l’aviation civile rédigée par l’ANAFACEM (Association Nationale des Anciens Fonctionnaires de l’Aviation Civile et de la Météorologie).— État civil de Moëlan-sur-Mer, recherche infructueuse déc 2016. — SHD Vincennes, dossier Le Deunff : GR 16P 351811 (non consulté). —État civil de Lanmeur (Finistère). — Fiche individuelle de Le Deunff inscrite au Mémorial de l’Alliance.

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