RUIBET Pierre

Par Dominique Tantin

Né le 9 juillet 1925 à Grenoble (Isère), mort en action le 30 juin 1944 à Jonzac (Charente-Inférieure, Charente-Maritime) ; résistant OCM-Armée secrète en Charente-Maritime ; Compagnon de la Libération.

Pierre Ruibet
Pierre Ruibet
Mémorial GenWeb

Pierre Ruibet était le fils d’un ancien combattant de la Grande Guerre qui exerçait la profession de charcutier. En 1929, la famille s’établit à Voiron (Isère) où Pierre Ruibet obtint le brevet élémentaire. À l’instigation de son père qui souhaitait qu’il fît une carrière militaire, il entra en juin 1942 au Centre d’Éducation Bayard d’Audinac-les-Bains (Ardèche) qui formait des enfants de troupes. Il tenta à l’été de 1943 de passer en Espagne pour rejoindre les FFL, mais la Guardia Civil l’arrêta en Andorre et le remit aux autorités françaises. Vite libéré, mais exclu de l’école d’Audinac, il risquait d’être requis pour le Service du Travail obligatoire. Afin d’y échapper, il se fit embaucher comme terrassier aux PTT puis, en septembre 1943, comme travailleur libre par les Allemands au dépôt de munitions de la Kriegsmarine aux carrières d’Heurtebize, à Jonzac (Charente-Inférieure, Charente-Maritime).
Il rejoignit la Résistance au sein d’un groupe-franc bordelais de l’Organisation Civile et Militaire, « Alerte ». Il procéda à l’inventaire du dépôt, le plus important de la côte atlantique, puis prépara un sabotage à l’aide d’explosifs dérobés dans le dépôt et dissimulés au Palais de Justice de Jonzac dont la concierge, Mme Robert, l’hébergeait. Il fit deux essais infructueux. Au cours du second, il fut surpris par un collègue de travail, Claude Gâtineau, qui accepta de l’aider. Le 30 juin, l’irruption d’un sous-officier allemand au cours de la troisième tentative le décida à se sacrifier en allumant lui-même les mèches rapides. L’explosion le tua ainsi que quatorze Allemands. Les explosions se succédèrent pendant deux jours. Claude Gâtineau fut reconnu le lendemain par le sous-officier et fusillé. Ce sabotage, outre les dommages considérables infligés aux Allemands, épargna à Jonzac un bombardement meurtrier par les Alliés.
Le 17 juillet, le corps de Pierre Ruibet fut découvert et identifié puis inhumé par les Allemands dans la région de Bordeaux où son corps fut retrouvé après la Libération. Le 8 décembre 1944, ses obsèques eurent lieu à Jonzac. Son inhumation définitive eut lieu le 5 septembre 1960 ou 1963 au cimetière de Voiron.
Il obtint la mention « Mort pour la France ». Le général de Gaulle le nomma Compagnon de la Libération. Chevalier de la Légion d’Honneur, il est titulaire à titre posthume de la Médaille de la Résistance, de la Croix de Guerre avec Palme, et il fut cité à l’ordre de la Nation.
Plusieurs rues portent son nom qui est gravé sur de nombreux monuments à Jonzac, Voiron, La Motte-d’Aveillans (Isère) et sur les monuments aux enfants de troupes de Montjoie-en-Couserans (Ardèche) et de Clavières (Cantal).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article186411, notice RUIBET Pierre par Dominique Tantin, version mise en ligne le 2 novembre 2016, dernière modification le 11 février 2021.

Par Dominique Tantin

Pierre Ruibet
Pierre Ruibet
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Plaque commémorative à la mémoire de Claude Gâtineau et Pierre Ruibet.
Plaque commémorative à la mémoire de Claude Gâtineau et Pierre Ruibet.
Mémorial GenWeb.

SOURCES : Compagnons de la Libération. — Mémorial GenWeb.

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